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“Bazille” La jeunesse de l’impressionnisme
au Musée d'Orsay, Paris

du 15 novembre 2016 au 5 mars 2017



www.musee-orsay.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 14 novembre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Frédéric Bazille (1841-1870), La Toilette, 1870. Huile sur toile, 130 x 128 cm. Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole, don Marc Bazille, 1918. Montpellier, Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole © Cliché Frédéric Jaulmes.
2/  Frédéric Bazille (1841-1870), La Robe rose, 1864. Huile sur toile, 147 x 110 cm. Paris, musée d’Orsay, legs de Marc Bazille, 1924. © Photo musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
3/  Frédéric Bazille (1841-1870), Pierre Auguste Renoir, vers 1868-1869. Huile sur toile, 61,2 x. 50 cm. Paris, musée d’Orsay, dépôt du musée national des Beaux-Arts d’Alger, inv. DL 1970 3. © Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.

 


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Interview de Paul Perrin, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 novembre 2016, durée 18'04". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Michel Hilaire, conservateur général Du patrimoine et directeur du musée Fabre, Montpellier
Paul Perrin, conservateur au musée d’Orsay
Kimberly A. Jones, Associate Curator à la National Gallery of Art, Washington




Comment regarder l’oeuvre de Frédéric Bazille, peintre né en 1841 à Montpellier, et mort au combat en 1870 lors de la guerre franco-prussienne, quelques jours avant son vingt-neuvième anniversaire ? Fils de la bourgeoisie protestante montpelliéraine, jeune homme caricaturé comme indolent par son entourage, esprit éclairé et dandy, pianiste mélomane et amateur de spectacles, républicain tombé sur le champ de bataille, la personnalité de Bazille – accessible par l’abondante correspondance qu’il nous a laissée – ne peut être réduite à celle du dilettante compagnon de route et occasionnel soutien matériel des futurs impressionnistes. « Bazille était le mieux doué, le plus aimable dans tous les sens du mot », dira son ami Edmond Maître au lendemain de sa disparition.

Si ses premières toiles sont clairement celles d’un peintre en devenir, influencé par les maîtres du réalisme Courbet et Manet ou son ami Monet, l’artiste a néanmoins achevé de nombreux chefs-d’oeuvre, dans lesquels s’affirme progressivement son génie singulier (La réunion de famille, La vue de village, Scène d’été etc.). Mue par des désirs parfois contradictoire – satisfaire une famille qui aurait préféré le voir suivre une autre carrière, se faire remarquer au Salon par des oeuvres ambitieuses et modernes – l’oeuvre de Bazille est bien « de jeunesse », riche de ses contradictions, où chaque tableau est un défi, un jalon, une victoire ou un échec. Le petit nombre de tableaux que compte l’oeuvre de Bazille, une soixantaine tout au plus, nous permet d’être attentifs à la progression du jeune artiste vers l’expression toujours plus personnelle de son « tempérament », selon les mots de l’époque. « J’espère bien, disait-il, si je fais jamais quelque chose, avoir le mérite de ne copier personne ».

Organisée de façon thématique et chronologique à la fois, l’exposition mêle les oeuvres de Bazille à celles d’autres artistes de son temps, comme Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Renoir, Fantin-Latour, Guigou, Scholderer ou encore Cézanne. Ces confrontations judicieuses replacent son travail au coeur des grandes problématiques de la peinture d’avant-garde des années 1860 (la vie moderne, le renouvellement des genres traditionnels comme le portrait, le nu ou la nature morte, le plein air et la peinture claire etc.), auquel Bazille contribua largement, et mettent en relief la profonde originalité de son inspiration.

L’exposition est le fruit d’un partenariat entre les trois plus importantes collections d’oeuvres de Bazille au monde, le Musée Fabre à Montpellier, le Musée d’Orsay à Paris, et la National Gallery of Art de Washington (D.C.).

Partagée entre l’effervescente vie artistique parisienne l’hiver et la chaleur tranquille des étés montpelliérains, la courte carrière de Frédéric Bazille se devait d’être honorée par le Musée d’Orsay, qui possède plusieurs de ses chefs-d’oeuvre, comme la Réunion de famille ou L’atelier de la rue de La Condamine. Il s’agit de la première exposition Bazille organisée par un musée national français.

Elle sera l’occasion pour le musée Fabre de fêter plus de dix ans d’acquisitions majeures. Depuis le don en 1898, par la famille de l’artiste, de La Vue de village et de la Nature morte au héron, le musée Fabre n’a cessé d’enrichir sa collection, qui est devenue aujourd’hui la plus importante au monde pour l’artiste (vingt-deux oeuvres). Neuf peintures, dont certaines majeures, comme La Macreuse, Petite italienne chanteuse des rues, Jeune homme nu couché sur l’herbe, ou encore Ruth et Booz, dernier chef-d’oeuvre laissé inachevé par Bazille, ont ainsi été acquises depuis le début des années 2000.

Une étape nord-américaine s’imposait également, compte-tenu de l’intérêt précoce et tout particulier manifesté par les amateurs américains pour ses peintures, et notamment de Chester Dale et Paul Mellon, grands donateurs de la National Gallery of Art de Washington.

La préparation de l’exposition a été l’occasion pour nos trois institutions de mettre en commun leurs connaissances et leurs recherches récentes, et de réaliser une campagne inédite et conjointe d’examens scientifiques des oeuvres. Ces études nous ont permis de mieux comprendre la méthode de travail de Bazille, ses liens avec Claude Monet ou Auguste Renoir, avec qui l’artiste partageait aussi bien ses ateliers que ses modèles. L’imagerie scientifique a également révélé un nombre significatif de compositions sous-jacentes et permis de retrouver la trace d’oeuvres jusque-là considérées comme disparues, chaînons manquants d’une oeuvre rare.