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“La Résidence 1+2 – édition 2016” Diana Lui, Alice Lévêque et Lea Patrix
Les Abattoirs, FRAC Midi-Pyrénées, Toulouse

du 4 au 27 novembre 2016



www.1plus2.fr

www.lesabattoirs.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Philippe Guionie, le 18 novembre 2016.

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Légendes de gauche à droite :
1/  © Diana Lui
2/  © Lea Patrix
3/  © Alice Léveque

 


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Interview de Philippe Guionie, directeur de La Résidence 1+2,
par Anne-Frédérique Fer, à Toulouse, le 18 novembre 2016, durée 26'07". © FranceFineArt.



‪Diana, Alice et Lea /La résidence 1+2 à Toulouse (#2016) - le teaser‬ sur Youtube


extrait du communiqué de presse :

 

Direction artistique : Philippe Guionie, directeur de La Résidence 1+2



Edito

La Résidence 1+2 est née d’un constat simple - Toulouse existe peu ou prou dans le regard des photographes auteurs de renom, français ou étrangers - et d’une envie : susciter les conditions favorables pour une production « made in Toulouse » mais ouverte sur le monde, associant pleinement création artistique et partage des savoirs. Nous considérons la photographie à la fois comme un art majeur et une pratique sociale à part entière. À mi-chemin entre résidence de territoires et masterclass, La Résidence 1+2 a pour ambition de valoriser l’ensemble des patrimoines matériels et immatériels existants à Toulouse et en région Occitanie : diasporas, mémoires, collections, cultures, mobilités, musiques, architectures, … Documenter le territoire toulousain et régional, ses patrimoines matériels et immatériels, oui mais surtout le laisser vivre et s’abandonner dans le regard des autres.

La Résidence 1+2 est un programme photographique ancré à Toulouse et à vocation européenne durant lequel trois photographes confrontent leurs regards d’auteur. Elle associe chaque année trois photographes (un photographe de renom et deux jeunes photographes), trois villes (Toulouse, Barcelone, Bruxelles), trois supports (exposition, ouvrages, film). Pour cette première édition, nous avons choisi Diana Lui, Alice Lévêque et Lea Patrix. Issus de générations et d’horizons différents (Malaisie, Toulouse, Belgique), leurs expressions photographiques interrogent les notions de territoires, le patrimoine, l’astronomie, l’identité, le corps, ... dans une vision d’auteur subjective et assumée. Ces trois regards, associés pour la première fois, sont entrés en résonance pendant deux mois, suscitant des productions protéiformes et transversales.

Nous souhaitons montrer à l’international toute la richesse et la diversité de ces patrimoines revisités. Nous affirmons notre caractère transversal avec des passerelles revendiquées vers le design, le cinéma d’auteur, la recherche scientifique, les musiques actuelles, …. autant de disciplines présentes dans une programmation protéiforme aux Abattoirs (04-27 novembre) et au Quai des Savoirs (26 et 27 novembre).

La Résidence 1+2 est une aventure artistique et humaine. Nous sommes heureux de la partager avec vous aujourd’hui.

Philippe Guionie, directeur de La Résidence 1+2




La Résidence 1+2 c’est 3 supports


Une exposition


Autour de quatre espaces distincts, l’exposition inaugurale aux Abattoirs présente, du 04 au 27 novembre, des extraits choisis issus de la production photographique des trois photographes lauréats de l’édition 2016. Une série de rencontres et un cycle de médiation sont mis en place avec de jeunes médiateurs formés par La Résidence 1+2.


Un film

Ce film documentaire de 26 minutes, intitulé « Diana, Alice et Lea », réalisé par Marjorie Calle, est l’histoire de trois femmes photographes en immersion dans une même ville : Toulouse. À l’invitation de La Résidence 1+2, Augustin Charnet, pianiste et chanteur du groupe toulousain Kid Wise, l’un des petits prodiges de la pop française, a composé une création musicale originale. Transversale et pluridisciplinaire, La Résidence 1+2 souhaite chaque année créer ainsi des connections nouvelles entre l’ensemble des patrimoines matériels et immatériels de Toulouse : musiques, diasporas, mémoires, architectures, collections, …


Une double édition : La Résidence 1+2 crée une double collection d’ouvrages aux éditions Filigranes.

Une collection « colloque national », conversations sur la résidence photographique
Chaque ouvrage présente les conversations des acteurs de la résidence photographique en France et en Europe réunis lors du colloque annuel de La Résidence 1+2 à Toulouse. Directeurs artistiques, éditeurs, photographes… témoignent et croisent leurs expériences respectives de la résidence en tant que processus créatif sur les territoires. Un premier ouvrage intitulé « La résidence photographique en France » a été présenté le 7 juillet 2016 aux Rencontres d’Arles.

Une collection « Toulouse »
Sur le principe de la collection, trois ouvrages distincts réunis dans une boîte (format identique chaque année) présentent la production de chaque résident, la diversité des formats respectant ainsi la pluralité des écritures photographiques.




Les 3 photographes de la résidence 2016


Diana Lui, Les étoiles de Diana


La question du déracinement est au centre de la création artistique de Diana Lui. À l’invitation de La Résidence 1+2 à Toulouse, elle réalise sa première résidence photographique en France revisitant, avec un regard d’auteur assumé et poétique, plusieurs patrimoines toulousains : humain, architectural, scientifique.

« Dès le premier jour, j’ai ressenti une énergie tellurique émanant des galets et des briques en terre cuite de cette ville fascinante, à la fois ancrée dans la terre mais les yeux en permanence tournés vers le ciel. C’est ma toute première résidence photographique en France. Mes dix-huit ans de vie dans ce pays ne m’avaient pas préparée à la rencontre avec une ville d’une telle force. J’ai quitté mon pays natal, la Malaisie, à l’âge de quatorze ans pour faire mes études et depuis plus de trente ans, je parcours le monde en quête de mon identité et de mes origines. De ce fait, la question du déracinement est au centre de ma création artistique. Je fais partie d’une génération hybride où l’appartenance à un lieu géographique n’a plus d’importance. C’est la conséquence d’une vie mouvementée et nomade. Je suis devenue réceptive aux spécificités des peuples, cultures, régimes politiques et économiques, climats, nourritures, langues et même des choses plus subtiles comme des courants de pensées, espoirs, désespoirs, peurs, rêves ... Devenir une artiste, c’est être à la fois archéologue, exploratrice et psychologue. » Diana Lui


Alice Lévêque, Turbulence


« Turbulence » est une histoire de rencontres, d’instincts, de lâcher prise. Côtoyer l’inconscient, le sensoriel pour en extirper sans manipulation, sa propre vérité.

« De la lumière à l’obscurité de la nuit, « Turbulence » investit un état, une sensation, qui remontent par le ventre pour être recraché, extériorisé. La journée je marche, sans itinéraires, en me laissant happer par les décors de cette ville singulière. Lorsque l’attraction se crée, je m’arrête et je prends le temps de voir, de comprendre pourquoi. L’espace plein ne m’intéresse pas ; ce qui me pique surgi d’un détail. Je me focalise alors sur une curieuse pointe de couleur, la matière d’un mur, le feuillage d’un arbre… »

« Je photographie ce qui m’attire avec mon instantané. L’état vaporeux de mon esprit se fige sur ces films qui peinent à tout dévoiler eux aussi. J’aime ce moment de latence, d’attente : ça marche, ça ne marche pas. Je reprends ma route, une danse qui s’arrête puis reprend au fur et à mesure des rencontres avec ces lieux qui me séduisent. »

« La nuit, je reviens sur mes traces, accompagnée d’un jeune oiseau aperçu au détour d’une rue, notre rencontre s’étant poursuivie à la terrasse d’un café toulousain. Quelques jours plus tard nous nous retrouvons. Tout commence lorsque l’espace endormi s’éveille à nouveau; rééclairé, il dévoile juste ce qu’il faut. Nous discutons quelques minutes, avant de débuter cette danse commune aux airs de transe. L’oiseau affublé de son costume survient timidement. Les premières gesticulations encore chétives laissent apparaître l’oiseau déployé se transformant peu à peu. Nous y sommes désormais, il est incontrôlable, tourbillonnaire. Plus rien ne l’arrête, son comportement est imprévisible. Il se laisse guider par le poids des fluides qui circulent et l’amène à onduler tout en oubliant son image et celle qui se figera à l’intérieur de mon appareil. » Alice Lévêque


Lea Patrix, Léna + Lea


« Je l’ai vécue comme l’un de ces livres qu’on aime tant et qu’on choisit de relire quand on a plus rien sous la main. La peur de commencer à lire et la tristesse d’en lire les derniers mots. Léna, mon personnage principal, sa vie, mais aussi la mienne. L’histoire de ce mois où j’ai pu bousculer ses habitudes et celles de ses colocataires. C’est toujours difficile de représenter véritablement la vie d’une personne en si peu de temps. Il faut appréhender la rencontre, le temps d’adaptation et puis enfin le rapprochement, les liens qui se créent. De ceux qui m’ont permis d’être transparente, d’effacer l’appareil que je portais au cou en permanence. »

« Et toutes ces étapes constituent bien le fameux +. Le mélange entre sa vie et ma présence. On aimait bien parler pour ne rien dire, des discussions drôles sans queue ni tête, tout comme on aimait bien ne rien dire du tout. Et ce sont ces moments-là de silence sans gêne qui étaient le plus éloquents. Nous sommes très différentes mais très similaires aussi, comme si nous avions le même fonctionnement, la même notice d’utilisation. Je n’avais aucun mal à comprendre quand quelque chose l’énervait et que c’était le moment de fermer ma gueule, de m’occuper de mon coté. »

« La photographie ou mon moyen de me sentir libre, sans âge. Être ce que je suis et sans chiffre. Cette envie de tout faire trop vite, pressée, j’aimerais accélérer le temps. Léna, libre comme un oiseau et moi qui n’attendait que mon envol. A Toulouse j’ai pu vivre, goûter à la vie, les sens à vif. C’est ça avoir 20 ans : partager un appart trois pièces à quatre. Trouver le juste équilibre, respecter l’espace de « l’autre », être solidaire, s’entraider, trouver sa propre organisation, répondre à ses obligations tout en sachant exactement qui on est. Je ne veux pas être comme elle du tout, mon but est d’être adulte. »

« Philippe nous a souvent dit qu’il ne nous avait pas mise ensemble par hasard. Il sentait que le courant passerait, que nos différences et similitudes seraient un atout pour créer cette histoire commune : Lea + Léna. » Lea Patrix