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“Strange Days” article 2060
Le Plateau, Frac Île-de-France, Paris

du 19 janvier au 16 avril 2017



www.fraciledefrance.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage de l'exposition, le 18 janvier 2017.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Melvin Moti, Cosmism, 2015. © Melvin Moti, collection frac île-de-france.
2/  Pierre-Olivier Arnaud, Sans titre, 2011. © Pierre-Olivier Arnaud, collection frac île-de-france.
3/  Nashashibi/Skaer, Our Magnolia, 2009. © Nashashibi/Skaer, collection frac île-de-France.

 


2060_Strange-Days audio
Interview de Xavier Franceschi, commissaire de l'exposition et directeur du Plateau, Frac Île-de-France,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 janvier 2017, durée 14'10". © FranceFineArt.

 


texte de Mireille Besnard, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Tulipe, cosmos et magnolia. Poussières, débris et sciure de bois. Les matériaux, les signes et les dispositifs font ricochet dans l’espace. La constellation bigarrée se maintient. Dans Strange days, les œuvres s’activent particulièrement au regard des autres. Décomposition ou transparence du dispositif côtoient des formes qui font cache. Elles protègent et dissimulent. Image d’une image dans un livre. Dédoublement d’une image dans un presque identique. Le presque narre autrement que l’usuelle confrontation des images.

Réflexif, le vocabulaire formel est contemporain. Frisant le rebus, il est surtout porteur de sa propre critique, de son démantèlement. Les formes bousculent le présent et sa violence, débusquent les vieilles pratiques politiques ; décapitations, ventes d’armes sont porteuses de catastrophes. Pourtant toujours, derrière l’apparente dislocation, les artistes collectent, réassemblent et disposent : reprise, référence et recyclage dominent les pratiques.

Mireille Besnard

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire de l’exposition : Xavier Franceschi



Avec Xavier Antin, Pierre-Olivier Arnaud, Zbyněk Baladran, Erica Baum, Maurice Blaussyld, Daniel Gustav Cramer, David Douard, Francesco Gennari, Ian Kiaer, Melvin Moti, Nashashibi/Skaer, Gyan Panchal, Paul Sietsema.

Il est des oeuvres qui semblent nous dire beaucoup sur le monde dans lequel nous vivons, sur l’époque qui est la nôtre, sans pour autant désigner expressément certains évènements auxquels nous pourrions nous rattacher de façon sûre et certaine.

L’art prend toujours sa source dans le réel et, quelle que soit la démarche des artistes, il est par principe l’expression d’une réalité vécue. Mais certaines oeuvres plus que d’autres, sans que ce soit explicite ou volontaire, se font l’écho de l’évolution du monde, de ses dangers et de ses multiples dérèglements. Elles tirent leur force de cette façon d’être totalement en phase avec une certaine forme d’actualité, d’être profondément contemporaines.

L’exposition Strange Days, réalisée à partir de certaines des dernières acquisitions du frac île-de-france, en présente un certain nombre.

Disséminées dans les espaces du plateau, elles se distinguent par un ensemble de caractéristiques – tension, incertitude, absence, désagrégation, violence… – qui résonnent en nous de façon étrange au regard de nos connaissances – qu’il s’agisse de (géo)politique, d’économie, d’écologie, etc – du monde actuel.

La perception de chacune de ces oeuvres ne saurait cependant se limiter à ce seul point de vue. Celles-ci sont loin de pointer de façon directe tel ou tel phénomène d’actualité – ou si elles le font, ce n’est pas dans la perspective d’un art dit « engagé » –, et elles s’inscrivent dans des démarches aux enjeux divers excédant largement ce seul propos.

Réunies au sein de l’exposition selon une présentation aux partis pris affirmés – obscurité, dispersion, avec un éclairage ne provenant que des pièces elles-mêmes - et privilégiant avant tout un langage formel, elles dessinent un paysage particulièrement emblématique du monde tel qu’il va, de ce monde qui ne cesse de nous annoncer d’étranges, d’inquiétants lendemains.

Xavier Franceschi