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“Mutations / Créations” Une nouvelle manifestation art, innovation et science
au Centre Pompidou, Paris

du 15 mars au 3 juillet 2017



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse des expositions, Ross Lovegrove, le 11 avril 2017 & Imprimer le monde, le 14 mars 2017.

2105_Mutations2105_Mutations2105_MutationsLégendes de gauche à droite :
1/  Olivier Van Herpt, Sediment Vases, 2015 – 2016. Vue d’atelier, Eindhoven, 2015 Impression 3D de céramique. Copyright Design Academy Eindhoven. Crédit Photo: Femke Rijerman.
2/  Ty Nant Bottle, (1999-2001) Polyéthylène H 23 – diam 6 cm éditeur : Ty Nant. Issue d’une réflexion sur l’essence de l’eau, la Ty Nant Bottle est l’un des premiers produits industriels à avoir été conçu numériquement. Inspirée par les mouvements de l’eau, la Ty Nant Bottle est parvenue à capturer l’essence même de l’eau, à exprimer sa fluidité. Dans un matériau non toxique, cet objet incarne le concept de “DNA” (Design, Nature, Art) de Ross Lovegrove : comment, à travers la technologie même, le design peut-il devenir art ?
3/  Laureline Galliot, Teapot, 2012 de la collection Contour et MASSE, 2012-2016. Prototype de théière creuse polychrome Impression 3D (frittage de poudre de gypse et liant coloré), imprimante 3D Zprinter 650 - 22 x 12,5 x 22,5 cm. Centre national des arts plastiques. © Laureline Galliot / Cnap.

 


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Interview de Marie-Ange Brayer, commissaire de l'exposition "Ross Lovegrove",
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 avril mars 2017, durée 7'30". © FranceFineArt.

 


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Interview de Marie-Ange Brayer, commissaire de l'exposition "Imprimer le monde",
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 mars 2017, durée 12'05". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Frank Madlener, directeur de l’Ircam
Frédéric Migayrou, directeur-adjoint, musée national d’art moderne / centre de création industrielle
Marie-Ange Brayer, conservatrice, chef du service Design et Prospective industrielle, musée national d’art moderne / centre de création industrielle




Imprimer le monde, exposition du 15 mars au 19 juin 2017
Ross Lovegrove, exposition du 12 avril au 3 juillet 2017
Vertigo, forum Art – Innovation du 15 au 18 mars 2017


« Mutations / Créations est le nouveau rendez-vous que j’ai souhaité encourager pour le Centre Pompidou, dans toutes ses composantes, une plateforme entre art et innovation, qui invite les sciences à renouer avec la création, les artistes à dialoguer avec les ingénieurs. C’est la vocation et c’est aussi le talent du Centre Pompidou que de savoir être l’orchestrateur, l’hôte de ces rencontres et de ces échanges » Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou.

Le Centre Pompidou présente une nouvelle manifestation, intitulée Mutations / Créations”, résolument tournée vers la prospective et l’interaction des technologies numériques avec la création ; un territoire partagé entre art, innovation et science. Transversale, aux croisements des disciplines, mêlant recherche, arts et ingénierie, cette manifestation annuelle convoque, pour sa première édition, la musique, le design et l’architecture. Elle propose deux expositions – “Imprimer le monde” et “Ross Lovegrove” –, un forum Art/innovation intitulé “Vertigo”, ainsi que des journzes d’étude et rencontres.

Chaque année, des expositions thématiques et monographiques s’articuleront à une programmation de rencontres, d’ateliers, qui feront du Centre Pompidou un “incubateur”, lieu de démonstrations de prototypes, d’expériences artistiques in vivo, d’échanges avec les créateurs. Cette plate-forme sera aussi un observatoire critique et un outil d’analyse des impacts de la création sur la société. Comment les champs de création se sont-ils emparés des technologies numériques pour ouvrir de nouvelles perspectives industrielles ? Comment interrogent-ils les effets sociaux, économiques, politiques, les limites éthiques de ces développements industriels ? Quelles sont les mutations formelles dans les domaines de la musique, de l’art, du design et de l’architecture au regard des avancées des technosciences ?





Imprimer le monde, exposition du 15 mars au 19 juin 2017 – galerie 4
Commissariat : Marie-Ange Brayer, commissaire et Olivier Zeitoun, adjoint au commissaire.


Les technologies numériques ont bouleversé la conception et la fabrication des objets, transformant la pratique des architectes, designers, artistes. L’exposition Imprimer le monde interroge l’émergence dans la création artistique d’un nouvel artefact numérique imprimé en 3D.

De l’objet de design au prototype architectural, de l’atelier de production aux objets innovants de laboratoire, cette exposition réunit une génération d’artistes, designers et architectes qui se sont emparés de l’impression 3D comme outil critique d’expérimentation. À travers une quarantaine de créateurs, elle interroge les mutations des formes au sein d’une “matérialité digitale” où une nouvelle typologie d’objets a fait son apparition dont l’impression 3D est le dénominateur commun.

Quel est le statut de l’auteur à l’ère de la production de ces objets “non standards”, à la fois uniques et produits industriellement ? Quel est le statut de cet objet “imprimé” en 3D, tout à la fois objet du quotidien, objet technologique, oeuvre d’art, objet de design, prototype d’architecture ? Comment expliquer sa généralisation à l’ère du numérique à tous les domaines de production ? Qualifiée de “technologie disruptive”, l’impression 3D se diffuse depuis une quinzaine d’années à une large échelle à travers les plates-formes de logiciels “open source” et un développement dans l’industrie, de l’aéronautique aux biotechnologies. De l’échelle du micro (imprimer des cellules vivantes) à celle du macro (imprimer des architectures à l’échelle 1:1), du visible à l’infra-visible, la fabrication additive soulève des questions qui concernent autant le statut de l’oeuvre que le monde de l’industrie et la recherche scientifique.

Les modes de représentation à l’ère du numérique sont au coeur de démarches artistiques qui interrogent le statut de l’image, les frontières entre physique et virtuel. Achraf Touloub questionne la circulation des images numériques en les transférant dans les trois dimensions. Les bustes en impression 3D de Jon Rafman renvoient aux archétypes du passé comme à l’hypertechnologie. Les artefacts de Morehshin Allahyari réactivent la mémoire de monuments historiques détruits par la guerre en Syrie, utilisant l’impression 3D comme un outil de réparation de l’histoire. La notion de temporalité de l’objet est également problématisée par le designer Dov Ganchrow à travers ses silex taillés aux coques imprimées en 3D. Une même démarche spéculative est à l’oeuvre dans les “objets dysfonctionnels” de Matthew Plummer-Fernandez ou dans les “objets hackés” de Jesse Howard.

Ce nouvel artefact numérique s’inscrit au croisement de savoir-faire artisanaux qui ont modifié la pratique des designers. Olivier Van Herpt concoit à la fois fichiers numériques et machines pour imprimer en 3D des objets de design qui “simulent” et transcendent l’objet artisanal. Les designers recourent aux logiciels de simulation numérique et aux langages de programmation des architectes pour concevoir des objets complexes et innovants. Le designer Joris Laarman, qui imprimera un pont en métal à Amsterdam en 2017, est à la pointe de ces recherches, tout comme Mathias Bengtsson qui a réalisé la première table en titane en fabrication additive. Les formes organiques de ces oeuvres puisent dans les processus évolutionnaires de la nature, recréés grâce aux outils de simulation numérique. Dirk van der Kooij fait valoir une approche “durable” à travers des procédés de fils de plastique recyclé pour la fabrication de ses pièces. Les designers Francois Brument et Sonia Laugier présentent un dispositif reconstituant leur atelier, retraçant les étapes de conception et de fabrication de leurs pièces.

Les architectes furent les premiers à s’emparer de ces technologies numériques pour développer de nouveaux process de conception et de fabrication qu’ils expérimentent à travers des prototypes et des matériaux : béton imprimé en 3D à grande échelle (EZCT Architecture and Design Research en collaboration avec XtreeE ; Gramazio Kohler Research), la céramique (Jenny Sabin) ou de nouveaux matériaux synthétiques (Neri Oxman, Alisa Andrasek). Michael Hansmeyer et Benjamin Dillenburger ont poussé à leurs limites les possibilit és de conception et d’impression 3D à travers l’installation Grotto II dont l’exubérance ornementale est la résultante de calculs algorithmiques. Kevin Clement, Yusuke Obuchi et Jun Sato avec l’Université de Tokyo (Advanced Design Studies Unit) et l’agence Kengo Kuma Associates, ont développé pour l’exposition un projet in situ, canopée de filaments plastiques biodégradables, dérivés de déchets alimentaires, élaborée grâce à un stylo d’impression 3D conçu pour réaliser des structures architecturales complexes.

Les installations produites par l’Ircam déploient des espaces acoustiques. Qu’il s’agisse du son, de la matière, l’espace digital génère des formes nouvelles. Comment interpréter et composer un espace par la dimension sonore et de nouvelles techniques de spatialisation ? Dans Disenchanted Islands, la compositrice Olga Neuwirth entraîne virtuellement le visiteur-spectateur à San Lorenzo de Venise, lieu de la création de Prometeo de Nono réalisé dans une scénographie de Renzo Piano. Par le procédé de convolution 3D, l’empreinte sonore de l’église vénitienne est transférée dans l’espace du musée. Avec Jardin d’Eden, les artistes Raphael Thibault et Hyun-Hwa Cho présentent une installation immersive, sous la forme d’une double projection vidéo, de sculptures réalisées en impression 3D et d’un panorama sonore et musical. La spatialisation des sons fait ici écho aux images. Les processus de simulation numérique concernent tous les domaines artistiques, simulation 3D de l’espace sonore ou simulation numérique du territoire à travers les scans 3D des photographies de Thibaut Brunet.





Vertigo, forum Art – Innovation du 15 au 18 mars 2017 – IRCAM

VERTIGO est un nouveau forum international et pluridisciplinaire sur la création et l’innovation en musique, art, design, architecture, en lien avec les technologies numériques, imaginé par l’Ircam.

Ce nouveau rendez-vous réunit les artistes, ingénieurs, scientifiques et entrepreneurs qui infléchissent et transgressent durablement notre présent, dans un monde bouleversé par la technique et ses usages. Il invite à partager les nouveaux objets et nouvelles fictions artistiques, le design de rupture, les logiques innovantes de conception et de production qui traversent l’atelier et le laboratoire. Effet de rapprochement entre plusieurs disciplines et plusieurs cultures qui s’ignorent généralement, effet “vertigo” (zoom avant et travelling arrière) sur notre propre monde...

Le programme de rencontres est composé de présentations de prototypes, des “Key notes” critiques ou épistémologiques, de tables rondes et le témoignage d’expériences artistiques en prise avec l’ingénierie et la recherche scientifique.

Un thème : L’espace simulé et les formes du digital
Quels sont les enjeux des mutations formelles au sein d’un monde digitalisé dans les domaines de la musique, de l’art, du design, de l’architecture et du cinéma au regard des avancées des technosciences ? Le développement de la computation a emporté des transformations radicales qui bouleversent la pratique des architectes, designers et artistes. Aujourd’hui les processus de simulation numérique concernent tous les domaines : simulations numériques du territoire, simulation 3D de l’espace visuel, spatialisation sonore. Qu’il s’agisse du son, de l’image de syntheèe ou de production d’objets matériels, l’espace digital génère des formes nouvelles qui soulèvent de multiples questions. Les usages artistiques rencontrent l’écosystème des fablabs et les “makers”, “fabricateurs numériques”, sont au coeur d’une nouvelle économie collaborative au sein de laquelle la place même du créateur est modifiée. Le designer conçoit de nouveaux protocoles de partage avec les usagers qui peuvent intervenir sur un fichier numérique au sein de plates-formes d’échanges d’information dans un cadre d’innovation ouverte.

L’objet de ces rencontres interdisciplinaires est d’exposer et de mettre en débat les tendances induites dans le champ artistique par la modélisation 3D et les nouvelles matérialisations du digital dans les outils, formes et processus de la cré ation contemporaine.

1. mercredi 15 mars 15h-20h, FORUM-1, CINÉMA 2 : Architecture et conception 3D
2. jeudi 16 mars 15h-20h, FORUM-1, CINÉMA 2 : Simulation et réalité virtuelle
3. vendredi 17 mars 9h30-20h, FORUM-1, CINÉMA 2 : Makers, design et morphogenèse
4. samedi 18 mars 11h30-20h, FORUM-1, CINÉMA 2 : Journée d’étude Les formes du digital

VERTIGO, projet européen de résidences croisées entre artistes et chercheurs
Dans le cadre de ce forum sera lancé le 14 mars 2017 le premier appel à résidences de “VERTIGO”, projet européen qui a été retenu par la DG Connect de la Commission Européenne en juillet 2016 (dans le cadre de l’initiative STARTS - Science, Technology and the ARTS du programme H2020) et dont l’Ircam est le coordinateur. VERTIGO réunit 7 partenaires européens qui vont organiser, à l’issue d’appels annuels sur 3 ans, 45 collaborations originales en Europe, sous forme de résidences artistiques croisées avec des projets de R&D dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et fédérer les synergies de cette communauté interdisciplinaire à travers une plateforme numérique communautaire - vertigo.starts.eu. L’enjeu est d’associer les communautés artistiques aux acteurs de l’innovation — laboratoires, entreprises, incubateurs et investisseurs — et de présenter leurs réalisations communes tant dans le cadre du présent forum annuel initié par l’Ircam – Centre Pompidou, que lors d’événements publics en France et au sein du réseau international de 20 correspondants culturels associés au projet.





Ross Lovegrove, exposition du 12 avril au 3 juillet 2017 – galerie 3
Commissariat : Marie-Ange Brayer, commissaire et Olivier Zeitoun, adjoint au commissaire.

Le Centre Pompidou consacre une première “rétrospective prospective” à l’oeuvre du designer industriel, Ross Lovegrove, qui défend une vision globale du design prenant sa source dans le processus évolutionnaire de la nature. L’exposition retrace cette quête d’un nouveau paradigme de la création où convergent art, design, technologie et nature.

“La notion de “convergence” est importante car elle rassemble arts et sciences. C’est une manière globale de concevoir qui doit jouer un rôle essentiel dans cette seconde “Renaissance” du 21e siècle que nous sommes en train de traverser, qui débouchera sur des principes tangibles de création qui nous concerneront tous, où que nous soyons dans le monde.” explique-t-il.

Pour Ross Lovegrove, le designer est l’interprète ou le “sculpteur” des technologies. Ses objets aux formes dynamiques, comme en mouvement virtuel, actent les mutations digitales du monde contemporain, tout en ouvrant sur de nouveaux modes de vie marqués par une conscience “durable” du monde où la forme serait en harmonie avec la nature. Le designer s’inspire des principes de croissance des formes naturelles pour concevoir des structures complexes, aux matériaux innovants, dans une légèreté des formes et des usages. L’utilisation minimale d’énergie, le biomimétisme sont au coeur de ses recherches.

L’intelligence d’usage des matériaux et du recours aux procédés industriels de Ross Lovegrove est unique. Du design d’objets quotidiens à celui de voitures, de l’aviation à l’architecture, le designer développe le concept de “DNA” (Design, Nature, Art), établissant un lien fort entre technologies numériques, science des matériaux et formes organiques. Les formes sculpturales ”trouées” d’Henry Moore, les peintures de Francis Bacon, les sculptures “cinétiques“ de Tony Cragg sont une source essentielle d’inspiration autant que l’observation de la nature.

Ross Lovegrove est l’un des rares designers à mettre la biologie, l’anthropologie, la physique, l’écologie au coeur de ses productions et à défendre une vision humaniste du design au sein d’une approche holistique de la création. Selon lui, “La notion de convergence renvoie à un moment où la fusion de toutes choses se traduira par un profond changement dans la façon dont nous concevons et fabriquons le monde physique autour de nous”.

“Le design est un domaine en état perpétuel de réinvention. Parce qu’il s’agit de transformer des ressources naturelles en objets utiles, le designer est au coeur des enjeux écologiques actuels qui affectent non seulement notre propre état émotionnel et esthétique mais aussi notre conscience collective comme espèce humaine en évolution rapide et constante, qui doit sans cesse s’adapter.”
Ross Lovegrove