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“Le Baroque des Lumières” Chefs-d’oeuvre des églises parisiennes au XVIIIe siècle
au Petit Palais, Paris

du 21 mars au 16 juillet 2017



www.petitpalais.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 20 mars 2017.

2112_Baroque-Lumieres2112_Baroque-Lumieres2112_Baroque-LumieresLégendes de gauche à droite :
1/  Nicolas de Largillière, Nativité, Vers 1730. Huile sur toile, 82,5 x 65,5 cm. Paris, Séminaire Saint-Sulpice. © Thomas Hennocque.
2/  Noël-Nicolas Coypel, Saint François de Paule et ses compagnons traversant le détroit de Messine sur son manteau, 1723, peint pour le couvent des Minimes de la place Royale à Paris. Huile sur toile, 2,30 x 3,80 m., conservé à la Primatiale Saint Jean de Lyon. © DRAC Auvergne-Rhônes-Alpes-Phot. JM Refflé.
3/  François Lemoine, Saint Jean-Baptiste, 1726, peint pour la chapelle de M. de Morville à Saint-Eustache. Huile sur toile, 1,81 x 1,25 m., Église Saint-Eustache de Paris. © Ville de Paris – COARC – Jean-Marc Moser.

 


2112_Baroque-Lumieres audio
Interview de Marie Monfort, responsable de la Conservation des œuvres d’art religieuses
et civiles de la Ville de Paris, et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 20 mars 2017, durée 14'08". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat général
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais

Marie Monfort, responsable de la Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris
Commisaires associés
Maryline Assante di Panzillo (Petit Palais), Lionel Britten (musée d’Orsay), Jessica Degain, Nicolas Engel et Emmanuelle Federspiel (COARC), Christine Gouzi (Université de Paris-Sorbonne) et Guillaume Kazerouni (musée des Beaux-Arts de Rennes)




Le Petit Palais présente pour la première fois au public un spectaculaire ensemble de peintures religieuses réalisées au XVIIIe siècle pour les églises de Paris. À travers près de 200 oeuvres, le musée a l’ambition de révéler l’importance et la diversité de cette production artistique parisienne de la Régence à la Révolution : des héritiers du Grand Siècle, comme Largillière et Restout, aux tenants du goût rocaille, de Lemoine à Carle Van Loo, au meilleur du néo-classicisme, de Vien à David. L’exposition réalisée en collaboration avec la COARC (Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris) prolonge ainsi celle du musée Carnavalet consacrée en 2012 à la peinture des églises parisiennes du XVIIe siècle, à la redécouverte de cet immense patrimoine pictural trop méconnu.

La peinture française du XVIIIe siècle évoque davantage les raffinements de la fête galante et du portrait que les fastes de la grande peinture religieuse. En dehors de la période du Salon, c’est pourtant dans les églises de Paris que l’on pouvait admirer la peinture contemporaine. Les artistes ne négligèrent donc pas de s’y montrer sous leurs meilleurs pinceaux. Les paroisses et les congrégations qui s’attachaient à rénover les églises de la capitale figuraient en effet parmi les principaux commanditaires des peintres d’histoire. C’est cette production artistique oubliée du XVIIIe que l’exposition « Le Baroque des Lumières » entend réévaluer.

Dans une scénographie spectaculaire suggérant l’intérieur d’une église et ses espaces annexes (chapelles, sacristie...), le parcours met en valeur de nombreux chefs-d’oeuvre, souvent de très grands formats, qui ont bénéficié d’une campagne de restauration sans précédent. Outre les toiles encore conservées dans des églises parisiennes, l’exposition réunit des oeuvres éparpillées depuis la Révolution dans différents musées (Louvre, Château de Versailles, musées des Beaux-arts de Lyon, Rennes, Marseille, Brest…), ou églises et cathédrales proches (Saint Denis, Villeneuve-Saint-Georges...), ou plus éloignées (Mâcon, Lyon).

Organisé en huit sections, le parcours permet d’apprécier le raffinement de ces retables et leurs différences de style, de la grâce colorée d’un François Lemoine, de Jean-François de Troy ou de Noël Hallé jusqu’au néo-classicisme épuré d’un Drouais ou bien-sûr de David, dont un grand Christ en croix clôture le parcours.

L’exposition évoquera également des ensembles décoratifs pour certains disparus comme le décor de la Chapelle des enfants trouvés réalisé par Charles Natoire. D’autres sections seront consacrées à l’iconographie des nouveaux saints de la Contre-Réforme, aux peintures plus petites liées à la dévotion, aux processus de commande ou encore aux restaurations alors opérées dans certains édifices anciens comme les Invalides.

La présentation est ponctuée par deux espaces pédagogiques, l’un dédié aux campagnes de restaurations, l’autre à l’iconographie religieuse. Un parcours in situ est par ailleurs proposé dans divers édifices religieux parisiens.

Ce panorama inédit de la peinture religieuse parisienne du XVIIIe siècle devrait être une révélation tant les toiles réunies pour l’occasion ont retrouvé une richesse de coloris insoupçonnée qui les relient à ce que nous avons retenu de si plaisant dans l’art du Siècle des Lumières.



Parcours de l’exposition


Introduction

Méconnue malgré sa qualité, la peinture religieuse du XVIIIe siècle mérite un regard nouveau. Loin d’être une survivance d’un genre délaissé, elle témoigne du dynamisme de la commande religieuse et d’une inventivité féconde des artistes. À Paris, où se concentre une bonne part de la création artistique française du XVIIIe siècle, les peintres s’appuient sur la tradition picturale du siècle précédent pour inventer de nouveaux modèles. Grâce à une technique sûre, ils peuvent imaginer des toiles de grandes dimensions, des décors plafonnants et des perspectives ménageant de multiples surprises au spectateur, faisant la part belle au trompe l’oeil. Ouvertes à tous, les églises offraient une vitrine aux peintres qui acceptent parfois des rétributions moindres pour être visibles d’un large public. À la fin du siècle, la Révolution française vide les églises de leurs oeuvres. Beaucoup sont détruites, vendues ou au mieux envoyées dans les musées créés à ce moment. Les tableaux remis en place au début du XIXe siècle dans les églises le seront très rarement dans leur établissement d’origine et leurs attributions souvent perdues. De nombreux chefs-d’oeuvre sont néanmoins parvenus jusqu’à nous, ils sont rassemblés ici. L’exposition est organisée en partenariat avec la Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris, chargée de la gestion de ce patrimoine. Elle regroupe des oeuvres issues des églises parisiennes, toutes restaurées pour l’occasion, ainsi que d’autres à présent conservées dans des musées ou des églises de province réunies ici exceptionnellement pour dresser ce panorama inédit de la peinture religieuse du XVIIIe à Paris.

De la fin du règne de Louis XIV au règne de Louis XV
La fin du règne de Louis XIV fut marquée par la réalisation de grands décors peints, comme celui de la coupole de l’église des Invalides, terminé en 1707, ou celui de la voûte de la chapelle du château de Versailles, achevé en 1709. Il faut y ajouter le cycle de huit toiles à sujet marial placé entre 1715 et 1717 dans le choeur de Notre-Dame de Paris, qui présentait un style inédit : le caractère solennel des compositions était contrebalancé par le mouvement des personnages et une palette lumineuse. Très admiré en son temps, ce cycle influença la génération des peintres qui travaillèrent pour les églises de Paris au début du XVIIIe siècle. Le décor de la nef de l’église de l’abbaye Saint-Germaindes-Prés, exécuté entre 1716 et 1720 au moment des troubles nés de la reprise du mouvement janséniste, est un exemple emblématique de ce renouveau esthétique sous la Régence. Les toiles, qui représentaient pour la plupart des miracles tirés des Actes des Apôtres, réclamaient une mise en scène animée. Elles marquèrent les débuts de jeunes peintres, qui s’affirmèrent par la suite sur la scène artistique parisienne.

Voir le sacré : les grands retables des églises de Paris
Les commandes de toiles destinées à des retables furent nombreuses à Paris tout au long du XVIIIe siècle et ne faiblirent pas jusqu’à la Révolution. Spectaculaires par leur coloris clair, leur composition recherchée et leurs grandes dimensions, ces toiles renouvelèrent profondément le décor des églises pendant le siècle des Lumières. Certains tableaux furent conçus pour le maître-autel d’églises paroissiales construites au XVIIe siècle et remises au goût du jour un siècle plus tard. D’autres vinrent orner les autels de chapelles récemment remodelées dans des églises anciennes ou dans des églises neuves : chapelle de la Communion où l’on dispensait le catéchisme, chapelle des Fonts, où l’on baptisait ou encore chapelle de la Vierge, où l’on pouvait célébrer les mariages. Ces chapelles appartenaient à la paroisse et étaient placées sous l’autorité du curé ; mais il faut aussi compter les tableaux des chapelles privées des églises, concédées à de riches paroissiens. Les congrégations religieuses de la capitale furent également des commanditaires très actifs, qui employèrent de nombreux peintres pour renouveler le décor de leurs bâtiments.

Le décor peint de la chapelle des Enfants-Trouvés
Sous le règne de Louis XV, l’architecte Germain Boffrand construisit sur le parvis de Notre-Dame de Paris, entre 1746 et 1750, l’hospice des Enfants-Trouvés. Il s’agissait d’une institution de bienfaisance liée à l’hôpital général de Paris, dans lequel les Filles de la Charité accueillaient et éduquaient ensuite les nourrissons abandonnés. Les murs de la chapelle de l’hospice étaient de pierre lisse, sans aucun élément architectural. Ces murs nus furent confiés aux pinceaux des deux peintres d’architecture vénitiens, Gaetano Brunetti et son fils Paolo Antonio. Ils créèrent une somptueuse basilique en trompe l’œil dont le plafond simulait une voûte antique à caissons ruinée, soutenue par des étais rustiques, envahie par des plantes et ouverte sur le ciel. Ce décor formait l’écrin approprié pour célébrer avec magnificence la naissance du Christ tout en évoquant l’humilité de la Crèche. Dans les panneaux délimités par les architectures feintes, Charles-Joseph Natoire peignit la Nativité au moment où les bergers quittent l’étable sur la droite, tandis que le cortège des rois mages s’avance du côté gauche. L’artiste n’omit pas de représenter les religieuses et leurs protégés contemplant la crèche depuis les fausses fenêtres du niveau supérieur. Ce spectaculaire décor à l’italienne fit sensation en son temps, mais disparut très vite, ruiné par l’humidité des murs. Une suite d’estampes du graveur Étienne Fessard , en garde le souvenir. Le bâtiment lui-même disparut sous la pioche des démolisseurs lors de l’agrandissement du parvis de Notre-Dame en 1878.

Le théâtre du Sacré
Participant pleinement à la mise en oeuvre des préceptes de la Contre-Réforme incitant le fidèle à ressentir et à s’émouvoir, le décor des églises parisiennes évolue au cours du XVIIIe siècle. Il est d’abord marqué par l’exemple de Notre-Dame de Paris, composé de deux espaces narratifs distincts, le choeur dévolu à l’iconographie de Marie et la nef à celle des Actes des Apôtres, formant une sorte de livre illustré, modèle repris à Saint-Germain-des-Prés. À partir des années 1720, apparaît une imbrication plus étroite des arts. Ainsi, le peintre Noël-Nicolas Coypel et le sculpteur Jean-Baptiste Lemoine conçoivent un étonnant décor total et illusionniste pour l’église Saint-Sauveur, tandis que la chapelle de l’Enfance de Jésus à Saint-Sulpice prend l’apparence d’un riche salon. Le regain d’intérêt pour les décors plafonnants des voûtes et coupoles dont François Lemoine et Jean Restout sont les principaux concepteurs s’achève en apothéose avec la coupole peinte par Jean-Baptiste Pierre à l’église Saint-Roch dans les années 1750. Le goût pour les effets illusionnistes engage les artistes à concevoir des tableaux prolongeant l’espace de l’église, comme Charles Coypel à Saint-Merri. Ainsi, les décors immersifs de la chapelle du Calvaire à Saint-Roch, de la chapelle des Enfants-Trouvés et celle des Âmes du Purgatoire de Sainte-Marguerite prennent en partie leur source dans les dispositifs scéniques.

Anciens et nouveaux saints
La fin du XVIIe siècle fut marquée par un nouveau mouvement d’appropriation des reliques, qui donna lieu à de nombreuses éditions de vies de saints. Or au tournant de 1700, cette fièvre hagiographique fit naître une profonde suspicion à l’égard des saints légendaires, qui n’avaient parfois jamais été canonisés, ni même béatifiés. Le culte des saints se transforma alors en profondeur pendant le XVIIIe siècle, entraînant des évolutions sensibles du choix des sujets des tableaux. Les congrégations religieuses préférèrent souvent des représentations de saints dont la vie et la réalité étaient parfaitement attestées, comme saint Augustin, ou bien dont la canonisation était récente tel saint Vincent de Paul. Ils demandèrent aussi aux peintres d’exécuter des cycles peints, capables de représenter chronologiquement en plusieurs épisodes historiques la vie terrestre des saints auxquels ils vouaient un culte particulier. Les commanditaires du siècle des Lumières eurent une prédilection pour les saints actifs dans le monde - saints missionnaires ou fondateurs d’institutions de secours spirituel et matériel - plutôt que pour les saints contemplatifs.

Dévotion
Au XVIIIe siècle, comme au siècle précédent, une grande part de la production des peintres religieux est destinée à une clientèle privée. De plus petit format que les retables, accrochés dans les chambres à coucher ou oratoires des hôtels particuliers, ces tableaux servaient de support à une dévotion individuelle. La figure de la Vierge était particulièrement en vogue - miraculeuse ou associée à l’Enfant Jésus, qui faisait lui aussi l’objet d’une piété particulière, ou encore au rosaire. Les figures de saints et de saintes étaient aussi fréquemment représentées, tout comme certains hommes d’église du XVIIIe siècle considérés comme exemplaires ; ces modèles de repentance et de contrition étaient particulièrement appréciés des milieux jansénistes. Les ouvrages liturgiques, commandes de particuliers, participaient également de cette dévotion privée faite de lectures, de prières et de chants. Quant aux reliques et reliquaires, comme la collection des Jésuites de Paris, particulièrement renommée, ils étaient mis en valeur par un petit mobilier créé à leur intention.

La campagne de restauration
La Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris (COARC) a la charge des décors et oeuvres d’art des 96 édifices cultuels appartenant à la ville. Le service gère un programme de restauration, de recherche et de mise en valeur de cet ensemble très diversifié : vitraux, peintures murales, sculptures, peintures de chevalet… La campagne de restauration des tableaux du XVIIIe siècle appartenant à la Ville de Paris a débuté en 2015 en vue de l’exposition. Grâce aux fonds publics et à d’importants mécénats privés, une trentaine de tableaux ont pu être restaurés, dont de très grands formats tel que Le Sacrifice de Noé d’Hugues Taraval, et ont mobilisé une quinzaine de restaurateurs dans différentes spécialités : couche picturale, support et cadre. La plupart des oeuvres sont classées au titre des Monuments historiques et le service de la COARC travaille sous le contrôle scientifique et technique de la Conservation régionale des Monuments historiques qui a suivi de près la campagne de restauration menée pour l’exposition. Ces restaurations, qui ont nécessité une importante logistique de dépose et de transport, ont offert l’opportunité rare d’observer de près des tableaux parfois placés dans les églises à plus de 10 mètres de hauteur. La technique et la palette des peintres se sont alors révélées. Ce travail a également permis de recueillir de nouvelles informations sur l’histoire de ces oeuvres. Les diverses inscriptions, altérations ou indices de modification de format, confrontées aux recherches d’archives des conservateurs ont aidé à retracer le parcours souvent chaotique des tableaux d’églises depuis la Révolution.

Les commandes religieuses
Le cheminement d’une commande religieuse suit au XVIIIe siècle des voies diverses selon qu’il émane directement de la paroisse ou de la communauté religieuse pour les parties communes de l’édifice (nef, maître-autel, réfectoire…) ou bien pour les parties concédées à des particuliers comme les chapelles annexes bordant la nef ou le déambulatoire de l’église. Selon son réseau de connaissances et d’amitiés, le peintre est appelé par l’un de ces commanditaires possibles et signe presque toujours un contrat devant notaire pour la réalisation de son oeuvre. Le cahier des charges est souvent très précis : la taille, le sujet et l’emplacement sont imposés par le commanditaire. Après avoir préparé sa composition par des dessins puis des esquisses de plus en plus détaillées, l’artiste présente, pour validation, la plus aboutie de ces dernières avant d’exécuter la peinture définitive. Les églises étaient, depuis le XVIIe siècle, un lieu privilégié pour voir librement des oeuvres d’art. Les toiles religieuses étaient souvent parmi les plus impressionnantes présentées au Salon et servaient même de morceau d’agrément à certains peintres pour leur entrée à l’Académie royale. Les tableaux les plus réussis étaient ensuite signalés dans les guides de visite de la capitale et assuraient la notoriété de leur auteur.

La peinture religieuse néoclassique
Le style de la peinture religieuse de la fin du XVIIIe siècle suivit l’évolution générale de l’art de cette période. Le goût néo-grec des années 1750 et 1760, puis le retour à l’Antique des années 1770 et 1780 inaugurèrent une manière picturale dépouillée, celle de Jacques-Louis David, fondée notamment sur une palette plus sobre et plus contrastée qu’auparavant. Les peintres sacrifièrent à cette nouvelle tendance, qui plaisait autant aux commanditaires religieux qu’aux laïcs. Ils placèrent des architectures romaines derrière les personnages de leurs toiles, souvent composées en frise comme les bas-reliefs sculptés des temples de l’Antiquité. Ils assombrirent leurs couleurs, parfois pour imiter la peinture à l’encaustique ou à la cire, qu’on pensait alors être une technique remontant à l’Empire romain. Les sujets de la peinture religieuse évoluèrent : le Nouveau Testament restait une source importante, mais nombreux étaient désormais les sujets tirés de l’Ancien Testament. Traités comme des thèmes héroïques de la littérature antique, ils permirent de renouveler les motifs de la peinture sacrée à la fin du siècle.

Les églises à Paris
Alors que de nombreux ordres religieux s’étaient établis à Paris au cours du XVIIe siècle, notamment entre 1600 et 1660, ce phénomène se ralentit ; le nombre d’édifices demeurant sensiblement le même au siècle suivant. On dénombrait à la fin de l’Ancien Régime 52 paroisses dans Paris intramuros et 132 abbayes, monastères et couvents dans Paris et ses alentours. L’emprise foncière de ces institutions était considérable et représentait un quart de la superficie de la capitale. Hormis la basilique Sainte-Geneviève, peu de grands projets architecturaux virent le jour et les efforts se concentrèrent principalement sur l’achèvement des constructions et l’embellissement des édifices. Les limites des circonscriptions paroissiales étaient particulièrement complexes et leur surface très variable. Certaines paroisses étaient si petites qu’elles ne comptaient pas assez de fidèles pour entretenir leur église. Ainsi à partir des années 1770, on procéda à la démolition de plusieurs édifices jugés trop vétustes. Par la suite, les saisies puis les destructions révolutionnaires bouleversèrent définitivement le paysage religieux et patrimonial parisien.

Parcours in situ
En complément de l’exposition du Baroque des Lumières, la découverte de la peinture religieuse des églises parisiennes au XVIIIe siècle ne saurait être complète sans une invitation à aller à la rencontre d’ensembles décoratifs spectaculaires conservés en place. Six églises ont été retenues dans le cadre d’un parcours in situ, destiné à vous faire découvrir ou redécouvrir ces décors monumentaux.
L’église Saint-Roch (1er arr.), où les tableaux d’autels de Gabriel François Doyen et Joseph-Marie Vien continuent à rivaliser, non loin de la remarquable coupole de Jean-Baptiste Marie Pierre.
L’église de l’Assomption (1er arr.), où l’Adoration des mages de Carle Van Loo brille de tout son éclat depuis la restauration de l’église en 2013, grâce à la fondation Sisley.
L’église Saint-Merri (1er arr.), et ses tableaux en l’honneur de la Vierge réalisés par Carle Van Loo et Collin de Vermont.
L’église Notre-Dame-des-Victoires (3e arr.), où est conservé dans son intégralité l’un des plus importants cycles de peintures du XVIIIe siècle, la Vie de saint Grégoire par Carle Van Loo, remis à son emplacement d’origine aux lendemains de la Révolution.
L’église Saint-Sulpice (4e arr.), dont la chapelle de la Vierge rassemble sous la coupole de Jean-Baptiste Lemoine, quatre tableaux de Carle Van Loo, restaurés en 2016 avec le soutien de la Fondation Frédéric de Saint Opportune.
L’église Sainte-Marguerite (11e arr.), enfin, où le l’impressionnant décor en trompe l’oeil de Brunetti et Briard côtoie le cycle des tableaux de la vie de saint Vincent-de-Paul peint pour la Mission Saint-Lazare.


Exposition, organisée par Paris Musées, le Petit Palais et la Ville de Paris, service de la Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles de la Direction des Affaires Culturelles et rendue possible grâce à la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, sous égide de la Fondation Notre Dame. Avec le soutien de la Fondation Notre-Dame, la Fondation Frédéric de Sainte Opportune, sous égide de la Fondation Notre Dame, la Sauvegarde de l’Art Français avec le soutien du Crédit Agricole, la Fondation Ville et Patrimoine (Fondation d’entreprise de la Foncière de Paris) et le Fonds de dotation MecenARP.