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“Le monde selon Topor” article 2118
à la BnF François Mitterrand, Paris

du 28 mars au 16 juillet 2017



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 27 mars 2017.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Roland Topor, Affiche promotionnelle pour le journal Hara-Kiri, 1961. BnF, Estampes et photographie. © Adagp, Paris, 2016.
2/  Roland Topor, Les fruits de la Passion, 1981. Encre et pastel BnF, Estampes et photographie. © Adagp, Paris, 2016.

 


2118_Topor audio
Interview de Alexandre Devaux, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 mars 2017, durée 20'09". © FranceFineArt.
(les commissaires de l'exposition : Céline Chicha-Castex et Alexandre Devaux)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Céline Chicha-Castex, conservateur au département des Estampes et de la photographie de la BnF
Alexandre Devaux, historien d’art, spécialiste de Topor




Vingt ans après sa disparition, la BnF consacre une exposition rétrospective à Roland Topor (1938-1997). Artiste inclassable, Topor est aujourd’hui considéré comme l’un des grands dessinateurs du XXe siècle. Créateur insatiable, il mit son crayon au service d’un imaginaire débridé : dessins d’humour, illustrations pour la presse et l’édition, affiches, films d’animation, émissions de télévision, décors et costumes de théâtre. A travers près de 300 pièces, c’est toute la variété de la production artistique de Topor que la Bibliothèque se propose de faire découvrir au public.

La Bibliothèque nationale de France conserve le fonds le plus important de publications, d’estampes et de livres de Topor, grâce au dépôt légal et à une donation consentie par Nicolas Topor, le fils de l’artiste. Du dessin à l’écriture, l’oeuvre de Topor est principalement une oeuvre de papier. Organisée autour de quatre sections, cette exposition mettra en vis-à-vis un grand nombre de dessins originaux, provenant essentiellement de collections privées, et des éditions conservées dans les fonds de la BnF. La Bibliothèque rendra ainsi hommage à l’artiste hors-norme, au génie graphique et à l’homme d’esprit à l’humour subversif que fut Roland Topor.

C’est par ses dessins d’humour parus dans les journaux dès la fin des années 50 que Roland Topor se fit connaître. Il participa ensuite à l’aventure d’Hara-Kiri entre 1961 et 1966. Ses dessins sont présents dans de nombreuses publications, grand public ou confidentielles. Fort d’une reconnaissance rapidement acquise, Topor fut sollicité par des éditeurs pour illustrer des livres. Lecteur infatigable et curieux, il eut à coeur de mettre en images les textes d’auteurs avec lesquels il partageait une certaine affinité d’esprit tels Jacques Sternberg, Boris Vian ou Marcel Aymé. Artiste du livre, on trouve aussi Topor dans le sillage des avant-gardes artistiques de son temps : en 1962, il créa avec Fernando Arrabal et Alejandro Jodorowsky « le Panique », un mouvement dérisoire en réaction au groupe surréaliste vieillissant et pontifiant.

Topor mit son talent au service du monde du spectacle dès les années 60. Il collabora avec des cinéastes par divers biais : création de dessins pour des films d’animation, de génériques, d’affiches. Son oeuvre la plus remarquée dans le domaine du cinéma fut La Planète sauvage, un dessin animé réalisé par René Laloux et sorti en 1973. Avec le réalisateur Henri Xhonneux, il conçut Téléchat, une parodie de journal télévisé pour enfants diffusée en France à partir de 1983 : les marionnettes originales de l’émission seront présentées dans l’exposition.

Topor fut en outre l’auteur de romans, notamment le Locataire chimérique, adapté au cinéma par Roman Polanski, de nouvelles, de pièces de théâtre, de chansons, et de scénarii de films. L’intérêt pour son oeuvre littéraire continue de croître auprès de publics variés. Avec son complice Jean-Michel Ribes, il conçut des sketchs pour les émissions humoristiques Merci Bernard et Palace diffusées à la télévision au milieu et à la fin des années 1980. L’exposition mettra en lumière son travail d’auteur, le littéraire et le graphique étant chez Topor deux écritures intimement mêlées.



Présentation :

Artiste polyvalent, Topor développa à travers ses dessins et ses écrits, un style et une vision du monde que l’on qualifie souvent de « panique ». « Je suis paniqué et je me marre » disait-il. Son oeuvre lui ressemble : prolifique, polymorphe, polytechnique, cosmopolite, humaniste, nourrie à diverses sources de l’art, de la littérature, du passé et de son temps, angoissée et joyeuse.

Intellectuelle, l’oeuvre de Topor n’en fut pas moins populaire. L’artiste ne souhaitait pas réserver ses créations aux seuls amateurs d’art mais visait tous les publics pour en être reconnu et ne rester prisonnier d’aucun. Il passait d’un champ créatif à l’autre, d’un médium à l’autre, d’un mode de diffusion à l’autre le plus librement possible. La liberté de Topor se conjugue avec la multiplicité de sa création. Certaines devinrent des succès populaires : « Le poing dans la gueule » et « Le coup de marteau », des symboles dénonçant la liberté d’expression bafouée, La Planète sauvage, un chef-d’oeuvre international du film d’animation, Téléchat, un ovni de créativité télévisuelle, Merci Bernard et Palace, deux souvenirs impérissables de l’humour noir au petit écran, l’affiche du film Le Tambour, son roman Le Locataire chimérique adapté au cinéma par Roman Polanski… les images et les écrits de Topor ont marqué les esprits. Derrière les oeuvres connues, il y a l’oeuvre de Topor, dans toute sa beauté, sa diversité, sa virtuosité, sa complexité, son génie.

L’exposition de la BnF rend hommage aux multiples aspects de la création de Topor. Elle met en regard un grand nombre de dessins originaux, provenant essentiellement de collections privées, et des éditions conservées dans ses fonds. Pour rendre cette idée de multiplicité, elle est conçue en quatre parties : les deux premières abordent les dessins de Topor pour la presse et ceux d’illustration. Dans la 3e partie, sont montrées différentes contributions de Topor au monde du spectacle, qu’il s’agisse de ses dessins pour le cinéma, la télévision, le théâtre ou l’opéra. La 4e partie aborde l’oeuvre de Topor en tant qu’artiste, écrivain et concepteur ou performeur de livres.