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“Tokyo – Paris” Chefs-d’oeuvre du Bridgestone Museum- Collection Ishibashi Foundation
au Musée de l'Orangerie, Paris

du 5 avril au 21 août 2017



www.musee-orangerie.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition, le 3 avril 2017.

2124_Ishibashi2124_Ishibashi2124_IshibashiLégendes de gauche à droite :
1/  Paul Gauguin (1848-1903), Nature morte à la tête de cheval, 1886. Huile sur toile, 49 × 38,5 cm. Tokyo, Bridgestone Museum of Art. © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation.
2/  Takeji Fujishima (1867-1943), Éventail noir, 1908-1909. Huile sur toile, 63,7 × 42,4 cm. Tokyo, Bridgestone Museum of Art. Don de Shôjirô Ishibashi, 1961. © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation.
3/  Pablo Picasso (1881-1973), Saltimbanque aux bras croisés, 1923. Huile sur toile, 130,8 × 98 cm. Tokyo, Bridgestone Museum of Art. © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation. © Succession Picasso 2017.

 


2124_Ishibashi audio
Interview de Cécile Girardeau, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 3 avril 2017, durée 23'52". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Yasuhide Shimbata, conservateur en chef, Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Ishibashi Foundation
Kyoko Kagawa, conservatrice, Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Ishibashi Foundation
Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie




Les chefs-d’oeuvre de la collection du musée Bridgestone sont issus du goût pour l'art de trois générations de la dynastie industrielle des Ishibashi.

Le fondateur de l'entreprise Bridgestone, Shojiro Ishibashi (1889-1976), se singularise très tôt par sa passion pour les arts et notamment pour les arts occidentaux qu'il commence à collectionner dès la fin des années 1930. Il fait édifier un musée pour sa collection au coeur de Tokyo en 1952. Celui-ci propose au public des oeuvres de la période impressionniste ainsi que des œuvres d'art moderne occidentales et japonaises. La collection a ensuite continué d'être enrichie par les nouvelles générations.

La fondation Ishibashi conserve aujourd'hui plus de 2600 oeuvres.

À l'occasion des travaux de l'actuel musée et en attendant la livraison de nouveaux bâtiments, les chefs-d’oeuvre de la collection seront montrés lors d'une unique étape occidentale au musée de l'Orangerie au printemps et à l'été 2017. Le parcours mettra notamment à l'honneur les oeuvres de l'impressionnisme jusqu'à l'abstraction occidentale et orientale d'après-guerre, de Monet, Renoir et Caillebotte à Cézanne, Matisse, Picasso, Pollock et Shiraga.

L'un des pivots de l'exposition sera aussi le lien permanent établi entre les oeuvres, leurs acquéreurs et l'histoire du Japon moderne afin de donner aux visiteurs de nombreux éléments de contexte. Enfin, cette exposition trouve également sa place au musée de l'Orangerie à travers un jeu de miroir où la passion privée pour l'art a su se transformer en collection ouverte à tous les publics.

L’exposition comporte six sections. La première intitulée « Une dynastie industrielle éprise d’art » donne des éléments de contexte sur la construction de la collection à travers le parcours de la famille Ishibashi, des débuts du fondateur Shojiro Ishibashi, à la construction du musée, jusqu’à l’enrichissement récent des collections. La seconde section, « Le premier goût pour la peinture yôga », témoigne des premières acquisitions d’oeuvres japonaises de style occidental du fondateur de la collection, allant des peintres de Kurume jusqu’à Foujita.

Le reste du parcours est construit de manière chronologico-thématique : de « L’impressionnisme au coeur de la collection » avec des oeuvres de Renoir, Monet ou Sisley, au « post-impressionnisme dans la collection, de Cézanne à Toulouse-Lautrec » mettant à l’honneur ces peintres mais aussi Gauguin ou Van Gogh, à « L’art moderne dans la collection, de Matisse et Picasso à l’abstraction » à travers des toiles de ces artistes mais aussi par la sculpture comme celle de Brancusi, et enfin jusqu’à l’abstraction radicale de Soulages à Domoto dans une ultime section intitulée « Entre Orient et Occident : abstractions et figurations d’après-guerre ».


Une dynastie industrielle éprise d’art

Shojiro Ishibashi (1889-1976) est un enfant de l’ère Meiji qui voit le Japon s’ouvrir au monde. Il est l’un des acteurs de la modernisation technologique fulgurante que connaît l’archipel nippon au tout début du XXe siècle. Reprenant le modeste atelier de confection textile familial, il se tourne progressivement vers le caoutchouc, et, sentant le frémissement de l’industrie automobile, se lance bientôt dans la fabrication de pneus. Il baptise lui-même l’entreprise Bridgestone, traduction littérale des deux idéogrammes qui composent son nom de famille : ishi signifiant « pierre » et bashi, « pont », faisant ainsi preuve d’une volonté de coexistence des cultures. Ayant fait bâtir une villa dans un style architectural occidental dans sa ville de Kurume, il souhaite rapidement décorer celle-ci d’oeuvres d’art. Son premier goût le porte vers des peintures japonaises de l’école yôga, c’est-à-dire de style occidental, dont l’une des plus belles oeuvres de Shigeru Aoki, Un présent de la mer, ouvre l’exposition. Puis, à la toute fin des années 1930, il commence à acquérir des oeuvres d’art occidentales, notamment impressionnistes. En 1952, il ouvre le musée Bridgestone, en plein coeur de la capitale japonaise, afin d’offrir ses chefs-d’oeuvre à la vue de tous les tokyoïtes et visiteurs. Son fils, Kan’ichiro Ishibashi, ainsi que son petit-fils, Hiroshi Ishibashi, ont continué d’enrichir la collection l’ouvrant à l’art moderne jusqu’à l’abstraction d’après-guerre.

Consolidant les liens créés entre nos deux musées depuis l’exposition « Debussy, la musique et les arts » en 2013, le musée de l’Orangerie est aujourd’hui fier de pouvoir présenter une sélection d’oeuvres majeures du Bridgestone Museum of Art de Tokyo. Cette collection, avec son coeur impressionniste si remarquable, est le symbole du goût éclairé d’un collectionneur pour l’art occidental et français. Elle offre également un merveilleux écho au rêve du marchand et collectionneur Paul Guillaume qui a souhaité très tôt que les oeuvres qu’il avait rassemblées soit offertes au regard du public dans le cadre d’un musée. Alors que nous célébrerons l’année prochaine les 160 ans des relations diplomatiques franco-japonaises, cette exposition symbolise les ponts qui peuvent exister entre ces deux cultures.