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“Videobox Festival” De Bruits et de Mouvements
au Carreau du Temple, Paris

du jeudi 27 avril au samedi 29 avril 2017



www.carreaudutemple.eu/videobox-festival

 

2129_Videobox2129_Videobox2129_VideoboxLégendes de gauche à droite :
1/  Hannah Darabi, Haut bas fragile, 2016, 12'34.
2/  HC Gilje, H.K.mark1, experimental video, 1998, 5', video and sound : HC Gilje.
3/  Mohamed Laouli, Everything is sacred, 2013,(1972, MA), Video HD, 1'39. © Mohamed Laouli, 2013.

 


2129_Videobox audio
Interview de Odile Burluraux et Corentin Hamel, commissaires de Videobox Festival,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 10 avril 2017, durée 23'54". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaires : Odile Burluraux, commissaire d’exposition au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et Corentin Hamel, co-directeur de la New Galerie à Paris.



Videobox en continu toute l’année dans le vestiaire 9, prend de l’ampleur et investit la halle du Carreau du Temple pour 3 jours de festival d'art vidéo !

La programmation 2017, intitulée De Bruits et de Mouvements, est assurée par Odile Burluraux, commissaire d’exposition au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et Corentin Hamel, co-directeur de la New Galerie à Paris, autour de la thématique de l’urbain, poursuivant ainsi la problématique du premier festival d’art vidéo initié en 2016 : La Ville au Corps.


Note d’intention - par les commissaires d’exposition Odile Burluraux et Corentin Hamel.

La vidéo occupe une place singulière dans l'art contemporain. A la différence de la peinture, de la sculpture ou de l'installation, l'art vidéo partage son médium avec le cinéma et les autres pratiques audiovisuelles. Une particularité qui facilite son approche – aujourd'hui où nous baignons tous dans une culture des écrans – et interroge sa spécificité.

Outre la familiarité que tout un chacun éprouve pour les vidéos, que l'on consomme ou que l'on produit, le médium vidéo est un biais accessible pour aborder un vaste champ de l'art contemporain. De nombreuses vidéos d’artistes sont désormais disponibles sur des sites Internet et permettent de poursuivre la visite. Le caractère dématérialisé du médium ouvre la possibilité d'une monstration internationale. De nombreux artistes dont ce n’est pas forcément le moyen d’expression le plus fréquent tentent l’expérience de la vidéo qui offre un regard possible sur leur œuvre.

Depuis la flânerie caractérisée par Walter Benjamin ou la vie moderne définie par Baudelaire, on mesure aujourd’hui à quel point la ville est le témoin privilégié – pour qui veut y regarder – des nouveaux comportements, de la vitesse de mutation. Elle est un enregistreur voire presque un accélérateur des changements de société, elle en présente les indices dans une communauté incarnée, sous nos yeux.

La tendance avérée d’une urbanisation globale et accélérée sur la planète s’articule autour d’un réseau de villes ; chacune est l’écho des autres, et l’on se présente l’ailleurs autour d’un ici vécu. Certaines sont ainsi familières sans avoir été visitées : New York mais aussi Hong Kong ou Rio de Janeiro dont nous avons des images mentales issues des images filmiques.

L’artiste pratique une forme d’appropriation de l’espace urbain comme lieu d’expérience, de narration. Il s’en sert de décor ou de prétexte, parfois il en fait l’objet même du récit, de la performance. Il s’inscrit dans un rapport au temps présent particulier ; évoque les phénomènes, développe des intuitions par rapport à ce qui se passe au présent qu’il capte instantanément comme dans un effet miroir ; la modernité qui se dessine est l’histoire en train de s’écrire. Il est un habitant particulier de la ville au sens où il y co-existe avec nous et la multitude, mais il la visite et s’y inscrit en la filmant.

Outre cette position de témoin, l’artiste se pose également en analyste, révélant par la structure de son œuvre ou sa thématique les multiples aspects de la ville. L’image mentale que l’in se fait d’une métropole est d’abord celle de l’architecture, ouis celle de ses habitants et de ses quartiers. Mais une ville est également constituée de réseaux (de transports ou d’informations) ; de nouveaux types de lieux urbains occupent aujourd’hui une place importante : aéroports, centres commerciaux, grandes surfaces, chaînes hôtelières, banlieues, gated communities… Le cinéma de science-fiction a souvent examiné les thèmes du futur à travers la ville, utopique ou dystopique, et les artistes contemporains font de même, s’emparant parfois des nouveaux moyens de création digitaux. Ceux-ci ainsi que l’omniprésence du réseau et de l’image ont d’ailleurs pénétré le milieu urbain, où l’on se géolocalise, où les caméras de surveillance sont nombreuses. La ville produit naturellement des phénomènes susceptibles d’être captés par le film : musiques, paysages, panneaux publicitaires, bruits, foules, dont le ressenti oscille entre le sentiment d’animation et l’agression voire la pollution.

La ville connaît aussi des trajectoires qui lui appartient sans être considérées comme parties prenantes : migrants ou sans domiciles fixes, qui font partie du paysage citadin. Elle connaît des territoire où l’urbanisme le dispute à la construction sauvage, où les bidonvilles, les squats ou les camps cohabitent avec le processus de gentrification. La coexistence se fait aussi sur le mode temporel, et le monde de la nuit change parfois des quartiers entiers chaque soir. Une fête religieuse ou une manifestation transforme les rues le temps de son existence.

La présentation au Carreau du temple combinera deux modes de présentations des œuvres : des programmations thématiques dans un espace de projection sur grand écran où les films se succèdent et des œuvres diffusées en boucle sur un moniteur dédié. Les œuvres montrées individuellement sont des vidéos où la question de la temporalité et de l’espace se posent de façon plus marquée. Le visiteur les appréhende comme des “objets visuels”, prenant le film où il en est, lle quittant s’il le souhaite ou y revenant.



Le programme en boucle à découvrir en libre accès et en continu chaque jour de 12h à 22h.

15 films distincts sont présentés sur moniteurs, chacun en boucle, comme des œuvres fixes. Pour cette édition du Vidéobox Festival, le choix a été fait de proposer une monstration spécifique à l'art contemporain. Le regard peut s'y porter à loisirs, sans souci de début ou de fin, comme il le ferait pour une peinture. Les moniteurs diffusent des films retraçant des performances ; le temps court ou long de l'artiste vient se confronter à la temporalité du spectateur. www.carreaudutemple.eu/en-boucle


Le programme des séances sur 3 jours de programmation, 3 thématiques explorées, une centaine d'oeuvres à découvrir. www.carreaudutemple.eu/s-ances