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“France Allemagne(s) 1870 - 1871” la guerre, la commune, les mémoires
au Musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, Paris

du 13 avril au 30 juillet 2017



www.musee-armee.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 12 avril 2017.

2130_France-Allemagnes2130_France-Allemagnes2130_France-AllemagnesLégendes de gauche à droite :
1/  Unité photographique de l’armée royale prussienne, Salle de réception avec la statue « La Mort », Château de Saint-Cloud. (Images de la vie militaire à Paris et Strasbourg pendant la campagne de 1870-71. Cahier V, Planche 4), J.B Obernetter (éditeur), 1870. Berlin, Stiftung Deutsches Historisches Museum. © Deutsches Historisches Museum, Berlin.
2/  Starsbourg, Faubourg-de-Pierre après les bombardements, 1870. Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg. © Musée de Strasbourg / M.Bertola.
3/  Alphonse de Neuville, Les dernières cartouches ou Défense d’une maison cernée par l’ennemi, 1873. Bazeilles, Maison de la Dernière Cartouche. © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski.

 


2130_France-Allemagnes audio
Interview de Sylvie Le Ray-Burimi, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 avril 2017, durée 15'38". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Mathilde Benoistel, adjointe du conservateur responsable du département experts et inventaire du musée de l’Armée
Sylvie Le Ray-Burimi, conservateur en chef du patrimoine, responsable du département des peintures et sculptures, du cabinet des dessins, des estampes, de la photographie et de la bibliothèque du musée de l’Armée
Christophe Pommier, adjoint du conservateur responsable du département artillerie du musée de l’Armée




Occultée par les deux conflits mondiaux, la guerre entre la France et l’Allemagne de 1870 à 1871 est aujourd’hui un sujet souvent méconnu du grand public tant français qu’allemand, alors qu’elle représente un moment fondateur dans la relation entre ces deux pays, autour de laquelle se noue déjà l’avenir de l’Europe.

« Année terrible », selon l’expression de Victor Hugo, elle s’achève sur une guerre civile – la Commune de Paris –, qui ne constitue pas un accident mais bien l’aboutissement d’un processus préexistant, que les tensions sociales et l’élan de patriotisme déclenché par la défaite française ont contribué à mettre en oeuvre.

L’exposition a ainsi pour ambition de proposer un nouveau regard sur la guerre de 1870-1871, en offrant les points de vue des deux nations, qu’ils soient immédiats ou rétrospectifs, et en inscrivant ce conflit dans des perspectives chronologiques plus longues : l’une allant de 1864, qui marque le début des guerres d’unification allemande, jusqu’à l’année 1875 avec la crise dite de la « guerre en vue » (Krieg in Sicht) ; l’autre débutant en 1813, correspondant aux guerres de libération allemandes (Befreiungskriege) suivies du Congrès de Vienne en 1815, jusqu’au traité de Versailles de 1919.

Les traces laissées par les témoins ou acteurs du conflit dans les arts, la littérature ou encore l’espace urbain sont nombreuses, comme le quartier de la Défense à l’ouest de Paris, la colonne de la Victoire (Siegessäule) à Berlin ou encore la Strasse der Pariser Kommune. Elles seront largement abordées dans le parcours de l’exposition, à travers une grande variété d’objets, de peintures, de sculptures, ainsi qu’un exceptionnel ensemble de photographies d’époque. De même seront évoquées les évolutions importantes issues de ces événements, qu’elles soient politiques, diplomatiques, militaires, idéologiques, sociales, économiques ou encore religieuses.




Parcours de l’exposition

La guerre de 1870-1871 constitue un moment fondateur dans la relation franco-allemande, autour de laquelle se noue, à l’époque, l’avenir de l’Europe. Elle met en effet un terme à l’équilibre connu sous le nom de Concert européen, fondé sur la prépondérance de la diplomatie, ainsi qu’au « repos de l’Europe », idées qui ne renaissent, sous une autre forme, qu’après 1945.

Ce conflit oppose un pays qui construit son unité depuis des siècles et l’a consolidée au gré de la succession des régimes politiques (la France), à un autre, composé d’états plus jeunes, qui ne s’est pas encore véritablement constitué (l’Allemagne).

En France, malgré la proclamation de la République, les tensions sociales préexistantes et l’élan de patriotisme soulevé par la défaite conduisent à la Commune de Paris et à l’éclatement d’une guerre civile. En Allemagne, la victoire est le fondement de l’unité du pays, que symbolise la proclamation de l’Empire dans la galerie des Glaces à Versailles. De part et d’autre, la diversité et la multiplicité des mémoires de la guerre, françaises et allemandes, officielles ou personnelles, permettent de saisir l’impact durable du conflit sur les sociétés.

Enfin, ces événements s’inscrivent dans des perspectives chronologiques plus longues qui en révèlent les racines comme la portée : l’une allant de 1864, qui marque le début des guerres d’unification allemande, à l’année 1875 et à la crise dite de la « guerre en vue » (Krieg in Sicht) ; l’autre allant des guerres de Libération (1813-1815) et du Congrès de Vienne (1815) au traité de Versailles de 1919 qui met fin à la Première Guerre mondiale.


La France et les Allemagnes : de la paix à la guerre
En concurrence avec l’Empire d’Autriche pour la suprématie dans l’espace germanique, la Prusse connaît une montée en puissance en 1862, avec l’accession au pouvoir d’Otto von Bismarck. Pour unifier les États allemands, ce dernier engage son pays dans la guerre, d’abord en 1864 contre le Danemark, puis en 1866 contre l’Autriche. Ce dernier conflit ébranle le souhait de construire l’Allemagne avec l’Autriche – la solution grande-Allemande (großdeutsche Lösung) – au profit de la création de la Confédération de l’Allemagne du Nord – solution petite-Allemande (kleindeutsche Lösung) – l’année suivante. Cette construction de l’Allemagne est confirmée en 1871 à la suite de la victoire contre la France, dans une guerre souhaitée par Bismarck, mais déclarée par Napoléon III, pour unir les forces allemandes contre un agresseur commun. En France, le Second Empire est confronté à une opposition politique et à une contestation sociale particulièrement vives à Paris, en dépit des réformes qui tendent à la libéralisation du régime. Une politique extérieure aux résultats parfois hasardeux, notamment au Mexique, et plusieurs revers diplomatiques face à la Prusse – tractations autour de la revendication italienne de Rome, de l’annexion du Luxembourg, de la succession au trône d’Espagne – contribuent à affaiblir l’Empire. Malgré ce contexte peu favorable, la politique impériale est confortée par le succès du plébiscite du 8 mai 1870, qui masque les dangers réels encourus par le régime.


Les trois guerres d'unification allemandes
Pour unifier les États allemands, Otto von Bismarck engage la Prusse dans trois guerres, dites d’unification. En 1864, alliée à l’Autriche, la Prusse vainc le Danemark : les duchés danois du Schleswig et de Holstein sont respectivement placés sous administration militaire prussienne et autrichienne. En 1866, Bismarck prétexte une mauvaise gestion autrichienne du Holstein : la guerre est déclarée entre les deux puissances. Le 3 juillet 1866, les armées prussiennes remportent une victoire décisive à Sadowa, l’Autriche est défaite. Ce succès porte un coup d’arrêt au projet d’édification d’une « grande Allemagne » autour de l’Autriche, au profit d’une « petite Allemagne » placée sous hégémonie prussienne. En 1867, la création de la confédération de l’Allemagne du Nord entérine cette étape dans la marche vers une Allemagne unie. Bismarck pense alors qu’une guerre contre la France achèvera l’unité allemande, malgré les réticences des États d’Allemagne du Sud. Habile, il pousse Napoléon III à la déclarer en juillet 1870, plaçant la Prusse en position d’agressée. Les alliances défensives passées avec la Bavière, le Wurtemberg, le Bade et la Hesse sont respectées et ce sont des armées « allemandes » qui pénètrent en France en août 1870. Leurs victoires valident la politique bismarckienne et, le 18 janvier 1871, l’Empire allemand est proclamé à Versailles. Ce triptyque des guerres d’unification est « fabriqué » par les historiens et les journalistes allemands à partir de 1871 pour montrer l’inéluctabilité d’une Allemagne unie et glorifier les victoires remportées.


Les deux temps de la guerre
Le premier mois de la guerre est marqué d’épisodes inscrits dans les mémoires des belligérants : charge de Reichshoffen, « pluie » de Gravelotte ou encore désastre ou triomphe de Sedan, selon le point de vue. La surprise est générale des deux côtés : l’immédiateté des victoires et la déliquescence de l’armée impériale surprennent en Allemagne, tandis que la rapidité de l’invasion allemande et l’enchaînement des défaites étonnent en France. La capitulation de Napoléon III provoque la chute du Second Empire. L’État-major prussien entreprend alors d’assiéger puis de bombarder Paris afin de forcer le gouvernement à la capitulation et de terminer la guerre. Pour délivrer Paris, la République organise dans le reste du pays des armées de secours à partir de bataillons de la Garde nationale mobile, de volontaires et de francstireurs. Toutefois, faute de cadres, d’équipement et de formation militaire suffisants et malgré un fort sursaut patriotique, les armées de la Défense nationale ne peuvent inverser le cours de la guerre.


La guerre au quotidien
La guerre de 1870-1871 est généralement perçue comme une guerre du XIXe siècle, symbolisée par les « inutiles » charges des cuirassiers aux uniformes rutilants, au détriment de sa réalité, bien plus sombre et plus moderne. Par ailleurs, elle est menée de manière très différente par les Allemands, attaqués, mais qui ne se battent pas sur leur territoire, et par les Français, dont la population civile est directement touchée par la guerre. Ainsi, chacune des deux armées reproche à l’autre sa sauvagerie, incarnée par les figures du franc-tireur et du turco – surnom donné aux tirailleurs algériens - du point de vue des Allemands, par celles du uhlan (unité de lanciers germaniques) et du pilleur pour les Français. Des phénomènes et des visions que la mémoire collective associe aux grands conflits du XXe siècle apparaissent pourtant dès ce conflit : Strasbourg, Belfort ou encore Paris sont bombardées et en partie ruinées, les civils sont visés et se réfugient dans les caves ; des exactions commises sur les populations civiles sont relayées par la presse et touchent l’opinion publique étrangère ; le nombre de prisonniers français dépasse toutes les prévisions, militaires et matérielles de l’État-major prussien et pose la question de leur traitement ; enfin, la France, au tiers envahie durant la guerre, reste en partie occupée jusqu’au paiement complet de l’indemnité de guerre, qui intervient en septembre 1873.


L'armistice et la commune
Fin janvier 1871, la France n’est plus en mesure de continuer la guerre. Le 26 janvier, elle signe avec l’Allemagne un armistice. Il impose la tenue d’élections afin de former un gouvernement légitime, avec lequel l’Allemagne pourra traiter de manière officielle. Les négociations aboutissent au traité de Francfort du 10 mai 1871 : l’Allemagne annexe une partie de l’Alsace et de la Lorraine, impose une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or et un défilé des troupes prussiennes dans Paris. Cependant, dès le 22 janvier, les Parisiens, excédés par le siège, refusant la défaite et se sentant trahis par le gouvernement, réclament l’élection d’une commune. En effet, la ville n’a pas été prise par les troupes allemandes et les « capitulards » sont fustigés par la population. L’insurrection du 18 mars provoque la tenue d’élections municipales et la proclamation de la Commune de Paris. Des épisodes similaires ont lieu à Lyon, Marseille ou encore Toulouse. L’exaspération des fédérés envers les « capitulards » n’a d’égale que celle du gouvernement, installé à Versailles, face aux insurgés. Contre la Commune, une guerre civile, s’engage : du 3 avril au 28 mai 1871, le second siège de Paris est rendu possible par l’attitude de Bismarck qui, sans intervenir militairement, facilite l’intervention de l’armée française. Il oppose deux armées de plusieurs dizaines de milliers de combattants. La Commune s’effondre au bout de deux mois et la répression gouvernementale est féroce : après la Semaine sanglante, exécutions et lourdes peines frappent les insurgés.


Après la guerre
La guerre amorce le début d’une nouvelle ère dans les domaines politique, diplomatique et militaire. L’année 1871 voit en effet la mise en place de nouveaux régimes en France et en Allemagne, tandis que le retrait des troupes françaises de Rome permet l’achèvement de l’unité italienne. Malgré les pertes territoriales et le versement de l’indemnité de guerre, la France, qui se redresse rapidement et ne renonce pas à ses ambitions, développe son empire colonial. Consciente d’avoir été surclassée militairement, elle refonde sa politique en la matière ; procède à une réforme globale de l’armée, sur le plan organisationnel et matériel ; cultive l’esprit de la revanche dans l’espoir de recouvrer l’Alsace et la Lorraine. L’unification de l’Allemagne et les dividendes de la victoire constituent un moteur pour son économie en plein essor et elle fait, pour beaucoup, figure de modèle à suivre. Alors qu’en France émerge, dans certains milieux, un sentiment antimilitariste, la fascination pour le militaire se développe en Allemagne, notamment dans la bourgeoisie. Le subtil et complexe jeu diplomatique européen a circonscrit à la France et aux États allemands la guerre de 1870-1871. En revanche, en 1875 une brève crise diplomatique, dite de la « guerre en vue » (Krieg in Sicht), révèle une configuration politico-stratégique nouvelle, puisque tant la Grande-Bretagne que la Russie sont prêtes à appuyer la France pour contenir une Allemagne désormais trop puissante à leurs yeux. Bismarck considère alors que l’Allemagne doit mener une politique pacifique en Europe.


Les sièges de Paris
Après la victoire de Sedan, le nouvelle République française décidant de poursuivre les combats, Moltke – chef de l’État-major prussien – porte son effort sur Paris, afin de faire tomber la capitale et gagner la guerre. Du 20 septembre au 28 janvier, jusqu’à 400 000 soldats allemands assiègent la capitale. Protégés par les imposantes fortifications de Paris, 1 750 000 civils et 450 000 combattants attendent l’assaut ennemi… en vain, Moltke préférant vaincre par la faim plutôt qu’infliger à son armée de sanglants combats de rues. Les assiégés souffrent du rude hiver 1870-1871, des privations de charbon et de nourriture, mais espèrent le succès des armées françaises. À partir du 5 janvier, Paris et sa banlieue subissent un intense bombardement : excédé par la résistance parisienne, l’État-major prussien veut contraindre la ville à la capitulation, sans succès. Fin janvier 1871, la situation étant désespérée, la France négocie un armistice qui met fin à 132 jours de siège. La capitale est ravitaillée, mais échappe à l’occupation allemande. Après l’insurrection populaire du 18 mars 1871, le gouvernement français quitte Paris pour Versailles. Les combats débutent dès le 21 mars. Le 2 avril, l’armée française s’empare de Courbevoie, alors que les Fédérés échouent à prendre Versailles le 3. À partir du 30 avril, près de 400 pièces d’artillerie, installées au Mont-Valérien et sur les hauteurs de Saint-Cloud, Meudon et Châtillon, pilonnent les forts d’Issy et de Vanves, clés de la défense parisienne au sud-ouest, et les remparts de l’enceinte fortifiée. Cependant, les dommages s’étendent bien au-delà de ces objectifs, touchant les quartiers ouest de la ville. Le 21 mai, l’armée française pénètre dans Paris : c’est le début de la Semaine sanglante, qui voit la reconquête quartier par quartier de la capitale. Les combats s’achèvent le 28 mai par la prise des dernières barricades à Belleville.


La commune
L’armistice mettant fin aux combats de la guerre de 1870-1871 est vécu comme une trahison par une partie des Parisiens, qui veulent poursuivre la guerre. Par ailleurs, certaines mesures du gouvernement – fin du moratoire sur les loyers, suppression de la solde des gardes nationaux – sont critiquées. Ce sursaut patriotique, conjugué à l’agitation sociale et à une tradition révolutionnaire, débouche sur une guerre civile opposant, à partir de l’insurrection du 18 mars, le gouvernement de Thiers installé à Versailles et la Commune de Paris, proclamée par lFédération républicaine de la Garde nationale. Pendant 72 jours, la ville est dirigée par un conseil communal, dont le programme sera en partie repris par la IIIe République : séparation de l’Église et de l’État, enseignement gratuit et laïque... Des épisodes insurrectionnels, rapidement réprimés, ont également lieu à Lyon, Marseille, Le Creusot ou Toulouse. La réaction du gouvernement est immédiate : l’armée française assiège Paris et combat les troupes fédérées. La ville est reconquise quartier par quartier, sous l’oeil des Allemands, qui facilitent le retour des prisonniers de guerre français au profit du gouvernement. À l’issue de la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), une répression féroce s’abat sur les Communards : arrestations, exécutions, condamnations à des peines de prison ou à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Par deux lois successives en 1879 et 1880, la République amnistie les Communards. Le 29 novembre 2016, l’Assemblée nationale réhabilite les victimes de la Commune.


Les mémoires de la guerre et de la commune
La guerre et ses conséquences politico-diplomatiques marquent durablement la production artistique et la vie culturelle européennes. Dans les deux pays belligérants, la mémoire de la guerre s’inscrit très tôt dans l’architecture et l’urbanisme : monuments, mémoriaux et toponymes liés à la guerre fleurissent de part et d’autre. Parallèlement, des associations d’anciens combattants se créent et participent, au côté des collectivités et de l’Église, à l’organisation et au succès des commémorations. En France, malgré la défaite et l’invasion, la mémoire de la guerre participe de la reconstruction républicaine de l’histoire nationale. Elle s’incarne dans des formes spectaculaires – panoramas et décors peints, sculptures monumentales – qui mettent en avant le courage des vaincus. La mémoire de la Commune, aiguillonnée par la censure et paradoxalement renforcée par ses opposants, se transmet quant à elle sous des formes plus modestes mais propices à la diffusion : livres, chansons, estampes, photographies… puis se développe après l’amnistie. Par ailleurs, les destructions patrimoniales causées par la guerre et par la Commune font l’objet de débats animés : faut-il conserver les ruines de l’« Année terrible » ou les faire disparaître ? Restaurer les édifices dégradés ou en construire de nouveaux ? En Allemagne, l’exaltation de la victoire se manifeste dans la peinture d’histoire, la statuaire, l’érection de monuments dédiés à l’Empereur, à Bismarck ou à Moltke, la réalisation de panoramas peints des batailles. Parallèlement, historiens et journalistes retracent l’histoire des guerres d’unification, bientôt présentées comme un « triptyque » fondateur.