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“Eustachy Kossakowski” 6 mètres avant Paris
au MACVAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine

du 22 avril au 28 mai 2017



www.macval.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 19 avril 2017.

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1/ 2/ 3/  Eustachy Kossakovski, 6 mètres avant Paris, 1972. 157 épreuves photographiques sur papier baryté gélatino-argentique, tirées en 2004 au Musée Nicéphore Niépce à partir des négatifs originaux d’Eustachy Kossakovski, 40 x 50 cm. Collection Musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon-sur-Saône. Propriétaire des négatifs et diapositives : Musée d'Art Moderne de Varsovie. © Anka Ptaszkowska.

 


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Interview de Frank Lamy, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Vitry-sur-Seine, le 19 avril 2017, durée 7'13". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Frank Lamy
Assisté de Julien Blanpied




« Nos jambes étaient plantées dans les banlieues, mais nos regards touchaient légèrement Paris dans la lentille de l’appareil et s’y laissaient aller ». Anka Ptaszkowska

Paris, PARIS ! Comme une terre promise, comme le graal, pour ceux qui fuyant leur terre natale élisent une nouvelle vie. Tel est le sens de l’oeuvre magistrale de d’Eustachy Kossakowski, conceptuelle et néanmoins terriblement sensible, poignante. En effet, avec son épouse Anka, le photographe quitte la Pologne en 1970 et décide de s’installer à Paris, ville rêvée et fantasmée.

Cette longue approche pour en être, pour y vivre se traduit dans ses 157 prises de vue, toutes élaborées avec un même système, à exactement 6 mètres d’éloignement de sa frontière, à une distance qui permet d’envisager et de faire de chaque panneau d’entrée de (La) ville le sujet de l’image et de l’oeuvre : un programme, un espoir, une joie, une crainte. Que recouvrent ces 6 mètres, telle une distance infranchissable, l’espace du respect, le frisson de l’aventure, la peur de la déception ?

Ces panneaux directionnels dessinent tout au long des cimaises d’exposition comme un mur de séparation, de protection qui aujourd’hui résonne curieusement à nous. À l’heure où Paris devient pour tant de réfugiés une terre d’asile, à l’heure où la Ville tente des expériences pour faire face, à l’heure ou tant craignent l’arrivée de ceux venus d’ailleurs, les 45 ans de distance se réduisent à une peau de chagrin.

Le MAC VAL, à quelques mètres de Paris, est infiniment heureux de présenter, à l’occasion du Mois de la photo du Grand Paris, cette oeuvre emblématique, universelle et hélas intemporelle, qui, dans ce musée de la proche banlieue parisienne, dont toute l’histoire a été de créer sur son territoire une présence singulière et originale. Car le Grand Paris est en marche, bientôt les panneaux et les murs tomberont.

Alexia Fabre, conservatrice du MAC VAL

Les 157 clichés proviennent de la collection du Musée Nicéphore Niépce.

 


 



Photoreporter en Pologne à partir de 1957, Eustachy Kossakowski émigre à Paris en 1970 et se tourne vers une photographie plus objective. À partir des années 1980 son travail explore la question de la lumière en tant qu’objet (Lumières de Chartres, Pompéi). Il partagea les dernières années de sa vie entre la France, l’Italie et la Pologne. Peu après son arrivée en France, en 1971, pendant quelques mois, Eustachy Kossakowski (Varsovie, 1925 - Paris, 2001) suit à pied la frontière indécise qui sépare Paris de ses banlieues. Un à un, il fixe sur la pellicule les 157 panneaux qui entourent la ville à son entrée, sur sa limite administrative, aux points de convergence des rues de la banlieue et des rues parisiennes. Ces panneaux sont tous photographiés de face, centrés et à six mètres de distance. Cette règle stricte, éliminant toute volonté esthétisante, révèle une réalité changeante et hasardeuse, et donne à voir une vue singulière sur Paris.