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“Alexis Cordesse ” Olympe
à la maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff

du 19 avril au 21 mai 2017



http://maisondesarts.malakoff.fr/

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec photographe Alexis Cordesse, le 20 avril 2017.

2138_Alexis-Cordesse2138_Alexis-Cordesse2138_Alexis-CordesseLégendes de gauche à droite :
1/ Alexis Cordesse, Lili, série Olympe, 2015-2016. © Alexis Cordesse. all rights reserved.
2/ Alexis Cordesse, Arbre I, série Olympe, 2015-2016. © Alexis Cordesse. all rights reserved.
3/ Alexis Cordesse, Lit, série Olympe, 2015-2016. © Alexis Cordesse. all rights reserved.

 


2138_Alexis-Cordesse audio
Interview de Alexis Cordesse,
par Anne-Frédérique Fer, à Malakoff, le 20 avril 2017, durée 16'20". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

À l’occasion du Mois de la Photo du Grand Paris 2017, la maison des arts centre d’art contemporain de Malakoff présente Olympe, la nouvelle série du photographe Alexis Cordesse. Depuis le milieu des années 90, Alexis parcourt les terrains de l’actualité à la recherche des formes susceptibles de traduire une autre réalité que celle qui nous parvient généralement par le biais des médias. Ses travaux photographiques sont souvent des objets hybrides qui explorent la part de manque des images et leur relation au récit historique.

En 2015, il voyage en Grèce pour réaliser un travail documentaire sur la crise économique et ses conséquences sociales. Parti de Thessalonique, l’artiste s’éloigne de son itinéraire initial et passe à proximité du mont Olympe, qu’il décide de gravir. De cette rencontre avec une montagne, Alexis Cordesse tire un récit poétique dans lequel l’Olympe se révèle le territoire d’une quête esthétique et spirituelle.

L’exposition regroupe une vingtaine de photographies produites spécifiquement pour ce projet, avec le soutien de la FNAGP. À l’issue de l’exposition, et pour accompagner les réflexions du centre d’art sur la question du document, l’artiste revient, à travers la présentation d’extraits de travaux antérieurs, sur l’évolution de sa démarche.



« À l’automne 2015, je voyageais dans le nord de la Grèce pour réaliser un projet sur le thème du paysage politique. Traversant la région du mont Olympe, je me suis souvenu d’une conversation que j’avais eue, quelques jours plus tôt, avec un ami grec de Thessalonique. Il m’avait parlé de la beauté et de la rudesse des paysages de ce territoire protégé.

Gravir l’Olympe. L’idée me vint et s’imposa telle une promesse. Le lendemain, j’entamais, sous une pluie fine, ma première ascension. Le massif était recouvert d’un épais brouillard. Je montais sans visibilité. Avec l’altitude, la pluie se transforma en neige. La pierre devint glissante. Finalement, j’arrivais au refuge situé en haut du plateau des Muses. Lorsque les nuages se dissipèrent, je découvris l’impressionnante théâtralité du site. Prolongé par la chaîne des aiguilles, face au trône de Zeus, le plateau est bordé de précipices offrant une vue sur l’ensemble du massif et la mer Égée. Les jours suivants, je commençais l’exploration du domaine des dieux. Je marchais, grimpais, descendais, tantôt sous les nuages, tantôt au-dessus. Les paysages changeaient avec les dénivelés : forêts de chênes, de sapins, parois pelées par le vent, sommets couverts par les premières neiges où tout se confond. Je contemplais l’infini et l’éternité face à face. Le spectacle était total. Rien, en bas, ne laissait présager de cette grandeur. Puis mon appareil tomba en panne et je redescendis vers la plaine.

Je rentrais transformé par ce premier séjour sur l’Olympe. Après m’y être longtemps confronté, j’avais soudain décidé de fuir la violence du monde et de gravir une montagne. Le rythme de la marche, l’altitude et le froid, la présence de la nature, ma présence dans la nature, la densité du minéral, avaient modifié mes états de conscience. La séparation entre le sujet et l’objet s’était progressivement effacée, laissant émerger un sentiment de fusion avec les éléments. Je renouvelai l’expérience à l’occasion d’autres séjours. L’Olympe était devenu le territoire d’une quête spirituelle et esthétique. Dans cet état d’extrême présence au monde, j’ai réalisé des images qui s’apparentent à des visions oniriques ; leurs dimensions poétiques et méditatives en sont l’essence. Elles dialoguent avec la peinture abstraite (Rothko, Benrath,...) et jouent, de manière assumée, avec les clichés du romantisme pour mieux en souligner l’échec, la perte définitive d’une certaine vision de la nature. Associant des éléments disparates, le sublime et le banal, l’intime et l’universel, le dedans et le dehors, ces photographies sont des sortes de contre-images médiatiques. Elles témoignent, en réponse à la violence du monde, d’un désir de l’habiter poétiquement ». Alexis Cordesse - Olympe, Grèce 2015 – 2016.