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“Hervé Fischer” Et l'art sociologique
au Centre Pompidou, Paris

du 15 juin au 11 septembre 2017



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 13 juin 2017.

2180_Herve-Fischer2180_Herve-Fischer2180_Herve-FischerLégendes de gauche à droite :
1/  Hervé Fischer, Art - Avez-vous quelque chose à déclarer ?, 1971. Métal émaillé,diamètre : 49,5 cm, profondeur : 2,5 cm. Collection Centre Pompidou, Paris. © Hervé Fischer. Crédit photographique : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Bertrand Prévost/Dist. RMN-GP.
2/  Hervé Fischer, École sociologique interrogative. Vues de l’École sociologique interrogative. Paris, vers 1976.
3/  Hervé Fischer, 3 panneaux de signalisation : Qui penses-tu être ? Qui voudrais-tu être ?, 1981. Panneaux sur tôle émaillée. 80 x 80 cm chacun. Collection particulière. Sculpture imaginaire, 1981. Panneau sur tôle émaillée. 30 x 180 cm. Collection particulière.

 


2180_Herve-Fischer audio
Interview de Hervé Fischer,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 juin 2017, durée 12'23". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Sophie Duplaix, Conservatrice en chef des collections contemporaines Musée national d'art moderne
Assistée de Annalisa Rimmaudo, Chargée de recherches, Attachée de conservation, Service des collections contemporaines




Du 15 juin au 11 septembre 2017, le Centre Pompidou consacre une exposition personnelle à Hervé Fischer en présentant les divers aspects de son activité depuis les oeuvres autour de la notion d’art sociologique, réalisées au début des années 1970, jusqu'aux grandes toiles récentes, fruits d’une réflexion économique, philosophique et éthique sur notre société.

Auteur de nombreux ouvrages théoriques sur l’art sociologique et numérique, Hervé Fischer a adopté une démarche liant art et philosophie, avec un regard constant sur l’actualité socio-économique et sur les nouvelles technologies. Né à Bourg-la-Reine en 1941, ancien élève de l'École normale supérieure, il a enseigné pendant des années la sociologie de la culture et de la communication à l’université de la Sorbonne, tout en menant sa carrière d'artiste multimédia.

Dès les années 1970, il manifeste son adhésion à la volonté de révolte contre la tradition et la culture élitaire, qui anime le milieu de l’art. Il entreprend le « décrassage culturel » avec un corpus d’oeuvres et d’actions autour de l’Hygiène de l’art et il détruit ses propres oeuvres, en partageant ce geste, au sein d’une démarche collective, avec d’autres artistes par un appel postal à la déchirure. Hervé Fischer inscrit cette réflexion dans le cadre d’un art dit « sociologique » dont il est l’un des initiateurs majeurs. Il mène des projets participatifs en Europe et en Amérique latine.

Dans les années 1980, il s’installe au Québec où il se consacre plus particulièrement aux arts numériques. Depuis 1999, il est retourné à la peinture pour explorer les imaginaires sociaux et les mythes contemporains qui habitent nos imaginaires individuels. Son oeuvre continue d’affirmer « l’urgence d’une communication active ». À ce titre, une salle est consacrée à une démarche interactive avec le public à partir de smartphones, autour du hashtag #conscienceaugmentee.





L’exposition, un parcours en 3 volets

L’exposition et le catalogue, sous la direction de Sophie Duplaix, conservatrice en chef des collections contemporaines, Musée national d'art moderne, retracent le parcours d'Hervé Fischer depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui. Le corpus d’oeuvres témoigne du rôle engagé de l’art dans la société, que l’artiste a incarné de façon exemplaire et qui a nourri de nouvelles sensibilités sociologiques dans les pratiques de ses contemporains et des plus jeunes générations d’artistes. À travers un choix de pièces réalisées entre 1971 et 2017, le public est invité à découvrir tout l'œuvre d'Hervé Fischer, en trois séquences.

Art et société
L'exposition s'ouvre sur les oeuvres produites entre 1971 et 1983 par lesquelles l'artiste questionne le fonctionnement idéologique de l’art, les rapports entre art et société, d’abord avec la déchirure des oeuvres d’art, les peintures essuie-mains (hygiène de la peinture) puis par les prescriptions de la Pharmacie Fischer, les cartes d’identité du Bureau d’identité utopique qui introduisent les interventions publiques dans des grandes villes et villages en Europe et en Amérique du Nord et du Sud. L’artiste, en explorant les clivages culturels et politiques, met en place un matériel de communication en milieu social réel permettant une expression très libre et renouvelée selon le contexte. Les pilules, les tampons, les bannières, les pages des quotidiens mais aussi les panneaux de signalisation caractérisent son vocabulaire de l’époque. Cette signalisation jalonne l’exposition en rappelant les interdits, les obligations, les orientations qui nous régissent. Une documentation, pour partie inédite, est consacrée à l'école sociologique interrogative, lieu alternatif initié par l'artiste et le collectif d'art sociologique, fondé en 1974.

Utopies numériques
La deuxième séquence témoigne d'une rupture à laquelle l’artiste est confronté suite à ces expériences d’art sociologique engagées et extrêmes. Il met fin à ces pratiques au milieu des années 1980 et plonge dans les technologies numériques qui ouvraient sur de nouvelles et prometteuses utopies. Cette décision coïncide avec son émigration au Québec. C’est seulement en 1999 qu’il reprend une pratique artistique en peignant les langages binaires puis des codes-barres numériques. Il peint les icones du monde économique et financier tout en questionnant les mythes et les imaginaires sociaux du monde actuel (mythanalyse). Le flux chaotique des structures numériques de notre quotidien liées à notre société d’information et de consommation remplit ce deuxième espace : code-barres, diagrammes dramatiques du monde financier, imagerie scientifique, notamment dans le domaine écologique, chiffres du marché de l’art. Hervé Fischer adopte les gammes chromatiques saturées de la nouvelle nature numérique dans une série d’oeuvres appelée « fauvisme digital » avec lesquelles se termine cette partie de l’exposition où l’artiste dessine ce nouvel âge numérique, théorisé dans ses nombreux essais. Ses pratiques artistiques sont d’ailleurs en étroite relation avec son travail théorique.

Art on air #conscienceaugmentee
Pour marquer l’importance prise par les réseaux sociaux dans notre société devenue numérique, Hervé Fischer réalise le projet ART on Air dans une troisième salle. Le public est accueilli par un ballon gonflable affichant le message « #conscienceaugmentee », un mot clé invitant à la contribution des visiteurs. Des peintures interactives représentant des codes-barres Quick Response affichent des messages lorsqu’on scanne les mots qui y sont peints. Ces oeuvres impliquent un questionnement sur les mots. Elles invitent le spectateur à twitter par smartphone, stimulé par des écrans où défilent des « Tweet Arts » à diffusion planétaire, composés par l’artiste, par le public du Centre Pompidou et les habitants de « Poitiers Ville du tweet art », dans le cadre d'une collaboration avec cette ville.