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extrait du communiqué de presse :
Commissaire de l’exposition : Andy Neyrotti.
Troisième volet d’un cycle voué à la redécouverte du département photographique du musée – initié en 2014 avec Les Clergue d’Arles et Oser la photographie en 2015 – l’exposition Rencontres à Réattu révèle le lien intime qui unit l’institution aux Rencontres d’Arles.
Véritable conservatoire de la mémoire des Rencontres, le musée reçoit depuis plus de 15 ans des oeuvres de la part du festival qui ont fini par constituer une collection singulière. Libérée des impératifs de la conservation du patrimoine photographique et de la représentation de l’Histoire du médium, cette collection est le fruit du regard des directeurs du festival et de ses commissaires d’expositions, mais aussi de la liberté laissée aux artistes de donner des tirages à l’issue de chaque édition. En prise directe avec la création la plus actuelle, elle reflète l’étendue des territoires explorés par la photographie, de l’approche documentaire aux tendances les plus plasticiennes.
Ancrée dans les collections historiques mais construite à partir des acquisitions les plus récentes, l’exposition préfigure le musée Réattu de demain et l’avenir d’une collection photographique en pleine mutation. Elle y célèbre le rôle jubilatoire du dépôt des Rencontres : celui d’un agitateur de particules, d’un agent révélateur qui vient précipiter la collection de la « Section d’Art Photographique », instaurée en 1965 au sein d’un musée voulu comme un laboratoire, ouvert à toutes les hybridations possibles entre photographie, beaux-arts et art contemporain.
En s’attachant à la question du portrait, véritable fil conducteur du dépôt des Rencontres et de la collection du Réattu, les oeuvres déclinent la vision des photographes sur le rapport entre artiste et modèle et interrogent, sous forme de lecture croisée, les missions assignées à la photographie : identifier, reconnaître, inventorier, classer, explorer les méandres du corps et de l’esprit humain. Qu’elle représente un groupe ou un individu, qu’elle soit l’oeuvre d’un d’anonyme ou d’un artiste reconnu, chaque photographie présentée témoigne de son époque, du mélange de fascination et de répulsion que l’homme nourrit face à sa propre image, et participe à la construction d’une étonnante suite de personnalités qui se rencontrent ici en toute liberté : les yakuzas, les fans des extra-terrestres, les cyclistes, les transgenres, les Arlésiennes, les prêtres et les bonnes soeurs, les pygmées, les amants, les grévistes, les touristes, les gitans, les passants, les militaires, les étudiants, etc.
Les artistes exposés :
Berenice Abbott, Grégoire Alexandre, Yves d’Ans, Richard Avedon, Antonio Beato, Cecil Beaton, Karen Paulina Biswell, Paul Bogaers, Stefano Cianci, Lucien Clergue, Pierre Cordier, Judy Dater, Bernard Descamps, Jean Dieuzaide, Robert Doisneau, Eamonn Doyle, Véronique Ellena, Manel Esclusa, Susanne Felter, Daniel Firman, Charles Fréger, Eduardo Gageiro, Marc Garanger, Mario Giacomelli, Stephen Gill, Paolo Gioli, Laurent Goumarre, Philippe Hédan, Léon Herschtritt, Roel Jacobs, Just Jaeckin, Pierre Jahan, Guillaume Janot, Katerina Jebb, William Klein, Bettina Komenda, Delphine Kreuter, Thérèse Le Prat, Collection Sébastien Lifshitz, René Mächler, Christophe Mattern, Duane Michals, Edward Miller, Sandro Miller, Jean Mohr, Tomas Monserrat, Sarah Moon, Shirin Neshat, Karl Ohiri, Martin Parr, Collectif Phenomena, Julia Pirotte, Anne & Patrick Poirier, Eliot Porter, Marc Riboud, Willy Ronis, Michaël Roy, Eva Rubinstein, Dana Salvo, Hans Silvester, Kishin Shinoyama, Douglas Stewart, Song Chao, Jan Svenungsson, Jean-Louis Swiners, Paul Strand, Ambroise Tézenas, Georges Tourdjman, André Villers, Massimo Vitali, Sabine Weiss, Edward Weston, Linda Wolf.
La collection des Rencontres d’Arles
La collection des Rencontres, constituée par les tirages que les photographes exposés chaque année avaient laissé à Arles, reflète indirectement les choix des directeurs du festival et des commissaires d’expositions qui ont construit son identité depuis les années 1970. Cette collection, riche et hétéroclite, suit ainsi de près l’évolution de la création photographique mondiale et retrace le destin d’une ville désormais parfaitement indissociable de cet art. Ouvert à tous les artistes et à toutes les cultures, forcé au renouvellement constant de sa programmation (ce qui le rend particulièrement prospectif), le festival a ainsi accumulé des œuvres provenant de grandes figures de l’histoire de la photographie – Mario Giacomelli, Duane Michals, Martin Parr – d’artistes phares de la scène photographique contemporaine – Charles Fréger, Eamonn Doyle –, de jeunes collectifs qui se sont fédérés sur les cinq continents, mais aussi les témoignages de praticiens amateurs, restés parfois anonymes. C’est ce précieux fonds que les Rencontres ont décidé de confier au musée Réattu. Deux premiers ensembles avaient rejoint la collection du musée en 2002 et 2005, avant qu’un nouveau partenariat, en 2015, ne permette d’instaurer le principe d’un dépôt systématique des oeuvres glanées chaque année à l’issue des différentes éditions du festival. En accueillant ces oeuvres – près de 800 en 15 ans – le musée se fait ainsi plus que jamais le conservatoire de la mémoire des Rencontres et favorise le dialogue avec sa propre collection, qui incarne l’origine même de l’histoire photographique d’Arles.
Le département photographique du musée Réattu
C’est le 28 mai 1965 que le Musée Réattu crée un département consacré à la photographie : une entreprise pionnière en France dans un musée de beaux-arts, à une époque où la photographie est encore considérée comme un procédé mécanique, un médium sans valeur artistique, propre à l’illustration et à la reproduction. Cette collection jusqu’alors inédite en France, a été initiée par le conservateur de l’époque, Jean-Maurice Rouquette, et son ami photographe Lucien Clergue, qui ont donné l’impulsion première à la constitution d’un véritable fonds : un appel lancé à 40 des plus grands photographes de la planète. Ces derniers y répondront avec une générosité sans pareil, faisant don de nombreuses œuvres au musée. Aujourd’hui, ce sont près de 5000 tirages qui constituent cette collection. Le lien indéfectible tissé avec le festival des Rencontres de la Photographie, créé en 1970, qui trouve ses racines dans la collection du musée Réattu, a également été un des moteurs de son développement. L’arrivée de centaines de photographes à Arles a permis cette stratification unique d’oeuvres, données chaque année par des artistes sensibles à l’action du musée, qui a toujours fortement soutenu l’avènement de la photographie comme discipline artistique à part entière. Outre les dons faits directement au musée par les photographes de passage, les Rencontres ont également mis en dépôt quelques 800 oeuvres de photographes invités à l’occasion du festival.
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