contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Intériorités” deuxième volet de La Traversée des Inquiétudes
à Labanque, Béthune

du 9 septembre 2017 au 18 février 2018



ville-bethune.fr/lab_lab.html

www.lab-labanque.fr

2213_Interiorites2213_Interiorites2213_Interiorites
Légendes de gauche à droite :
1/  Oda Jaune, Sans titre, 2015. Aquarelle sur papier, 45,5x35 cm. Courtesy Galerie Daniel Templon, Paris-Bruxelles.
2/  Marco Godinho, Notes sur cette terre qui respire le feu. Installation vidéo. Production Labanque 2017.
3/  Claire Tabouret, Les Étreintes. Série de collages et monotypes, dimensions variables. Production Labanque 2017.

 


2213_Interiorites audio
Interview de Léa Bismuth, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 1er septembre 2017, durée 30'39". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat d’exposition : Léa Bismuth



« J’appelle expérience un voyage au bout du possible de l’homme » Georges Bataille

L’exposition Intériorités présentée à Labanque — centre de production et de diffusion en arts visuels de Béthune déployé dans le site réhabilité de l’ancienne Banque de France — est le deuxième temps fort de La Traversée des inquiétudes, trilogie imaginée par Léa Bismuth, librement adaptée de la pensée de Georges Bataille. Cette exposition, conçue comme une expérience unique, fait suite à Dépenses, exposition inaugurale du cycle, pour laquelle, pour la première fois, Labanque a expérimenté les conditions d’une exposition collective réunissant des productions inédites (onze oeuvres avaient ainsi été réalisées spécifiquement par des artistes français et internationaux 1). Pour Intériorités, le pari est maintenu et relancé, avec treize artistes sollicités sur le même principe de production hors norme, témoignage d’une recherche curatoriale ambitieuse fondée sur une écriture collective confrontant l’art contemporain à une pensée fondatrice du XXe siècle.

Il s’agira de proposer au visiteur, placé au centre du dispositif, une véritable aventure personnelle de L’Expérience intérieure (1943), l’invitant à voyager dans ce livre-labyrinthe de Georges Bataille, tenant autant du journal intime, du poème, que de l’essai philosophique, et dont la densité a nourri l’imagination des treize artistes. Pensées spécifiquement pour les 1500 m2 des quatre niveaux de Labanque, leurs oeuvres entameront un dialogue avec celles d’autres artistes vivants ou historiques.

Le visiteur traversera d’abord la nuit, son obscurité sans bornes, ses limites inconnues et mystiques, mais aussi les origines de l’oeuvre d’art ou de son enfouissement, remontant jusqu’à Lascaux et Pompéi. Il sera ensuite amené à vivre une errance dans les sous-sols labyrinthiques de Labanque, habités d’une installation sonore, mais aussi de rituels sacrificiels et spirituels. La suite du parcours le conduira vers une quête beaucoup plus intime, où le rire, les larmes, l’érotisme et l’aveuglement apparaîtront comme les moyens d’une plongée vertigineuse en soi, tout autant que d’une communication avec l’univers. Enfin, le sens de la visite sera orchestré pour le mener à un sommet, en une ascension ultime vers le cratère d’un volcan, bouche de feu ouverte sur le ciel et connectée aux profondeurs de la Terre.

1. Antoine d’Agata, Manon Bellet, Anne-Lise Broyer, Rebecca Digne, mounir fatmi, Kendell Geers, Yannick Haenel, Laurent Pernot, Lionel Sabatté, Gilles Stassart, Agnès Thurnauer.



La trilogie :

À l’image de ce que l’on peut ressentir à la lecture de l’oeuvre de Georges Bataille, cette trilogie d’expositions est conçue et vécue comme une « Traversée des inquiétudes ». Mais qu’est-ce que l’inquiétude sinon ce délicieux tourment par lequel tout être doit passer pour que le Réel surgisse et fasse événement ?


Dépenses, premier volet de la trilogie La Traversée des Inquiétudes, 8 octobre 2016 - 26 février 2017

« Le soleil donne sans jamais recevoir » Georges Bataille

Première exposition de la trilogie, Dépenses a pris pour point de départ La Part Maudite (1949), dans lequel Georges Bataille étudie une « perte inconditionnelle » d’un point de vue économique, anthropologique et philosophique. L’économie dont il est question ne dépend plus d’une logique de profit et de consommation, mais d’une considération beaucoup plus large prenant en compte « l’effervescence de la vie », les ressources énergétiques de la Terre et « l’énergie excédante », qui finira par se diffuser dans la brûlure. L’exposition, avec ses 21 artistes, se composait d’un parcours en quatre parties : Energie, Don, Excès, Rituel.

Avec Antoine d’Agata, Manon Bellet, Anne-Lise Broyer, Clément Cogitore, Rebecca Digne, mounir fatmi, Kendell Geers, Marco Godinho, Yannick Haenel, Benoît Huot, Michel Journiac, Pierre Klossowski, Édouard Levé, Victor Man, Ana Mendieta, Laurent Pernot, Eric Rondepierre, Lionel Sabatté, Julião Sarmento, Gilles Stassart, Agnès Thurnauer.


Intériorités, deuxième volet de La Traversée des Inquiétudes, 9 septembre 2017- 18 février 2018

« Un voyage au bout du possible de l’homme » Georges Bataille

Nous sommes ici au coeur de la trilogie, comme on pourrait dire au coeur d’un voyage, ou peut-être au coeur des ténèbres. Les artistes ayant pris L’Expérience intérieure (1943) et Le Coupable (1944) pour guides, les oeuvres nombreuses donnent à cette exposition un caractère éminemment organique. Tout est errance, ascension ou descente, mouvement libéré de ses contraintes. Aucun parcours n’est privilégié. L’exposition elle-même devient labyrinthe ; traversée des siècles et des géographies, de Lascaux à Pompéi ; traversée d’un monde autant que d’une chambre.

Avec Bas Jan Ader, Chantal Akerman, Hans Bellmer, Jacques-André Boiffard, Eugène Von Bruenchenhein, Charlotte Charbonnel, Clément Cogitore, Marguerite Duras, Marco Godinho, Oda Jaune, Atsunobu Kohira, Pierre Molinier, Romina De Novellis, Frédéric D. Oberland, Florencia Rodriguez Giles, Anne Laure Sacriste, Markus Schinwald, Pia Rondé, Fabien Saleil, Gilles Stassart, Claire Tabouret, Sabrina Vitali, Daisuke Yokota, Jerome Zonder, Zorro.


Vertiges, suite et fin de La Traversée des Inquiétudes, Septembre 2018 - février 2019

« Une chute dans le vide du ciel » Georges Bataille

Pour clôturer ce cycle, il s’agira d’ouvrir la pensée de Georges Bataille sur la notion de vertige, cette chute dans « le bleu du ciel », démesurément déployé et solaire. Le vertige, cette sensation physique, ce trouble, cette perte d’équilibre peuvent susciter l’angoisse, mais nous tenterons de montrer que cet état peut tout aussi bien être mouvement de libération des forces, d’accomplissement salutaire, de dépassement et d’exaltation. Par-delà la nuit bataillienne, la lumière s’imposera.