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“Richard et Pablo Bartholomew” Affinités
à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 6 septembre au 15 octobre 2017



www.mep-fr.org

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 5 septembre 2017.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Richard Bartholomew, Narinder Place on Parliament Street, New Delhi, vers 1965. © The Estate of Richard Bartholomew.
2/  Pablo Bartholomew, Car on Laburnum road, Bombay, vers 1979. © Pablo Bartholomew.
3/  Pablo Bartholomew, Maya, Zarine and friend, New Delhi, 1975. © Pablo Bartholomew.

 


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Interview de Rémi Ryterband, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 septembre 2017, durée 8'23". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire d’exposition : Rémi Ryterband



New Delhi. D’une part, l’intimité d’une famille indienne ; l’autoportrait d’un jeune père dans un miroir minuscule suspendu à la fenêtre ; un intérieur, calme. D’autre part, une immersion dans l’intimité d’adolescents fumant, couchés nonchalamment sur un lit ; dansant les yeux fermés dans la confidentialité d’un appartement ; une famille indienne qui s’est agrandie ; l’autoportrait d’un jeune homme nu dans un miroir appuyé au mur.

Plus de vingt-cinq ans séparent les photographies de Richard et Pablo Bartholomew, mais les similarités dans leurs sujets et le regard qu’ils portent sur la société indienne sont frappantes. Dans le même temps, père et fils ont eu des vies et des identités complètement différentes.

Richard Bartholomew a fui la Birmanie durant la Seconde Guerre mondiale. Il s’installe à New Delhi, où il rencontre sa future femme Rati, elle aussi réfugiée du fait de la partition de l’Inde en 1947. Critique d’art, conservateur de musée et écrivain, il évolue dans les cercles intellectuels de l’Inde des années 1950 et 1960, influencés par les idéologies gandhiennes et nehruviennes. Pendant ce temps, son fils Pablo l’observe développer des photos dans sa chambre noire. Rapidement, il se met lui-même à prendre des photos. Expulsé de son école, il commence par photographier sa jeunesse à New Delhi dans les années 1970. Il réalise une série sur des personnes morphinomanes, ce qui lui vaut de remporter le Prix World Press Photo.

Directement concernés par la problématique du déracinement (Richard est un immigré ; Pablo est le fils de deux réfugiés), père et fils interrogent, grâce à leurs travaux respectifs, l’identité indienne et leur propre identité. Ainsi, Richard Bartholomew, en tant que directeur du développement de la Maison du Tibet – centre culturel et musée du Dalaï Lama à New Delhi – documente le quotidien des tibétains dans les camps de réfugiés à travers l’Inde. Quelques années plus tard, Pablo Bartholomew montre les laissés-pour-compte (vagabonds, prostitués, fumeurs d’opium, enfants des rues) des rues de Bombay : des Européens se mêlent à la classe moyenne indienne, réunis autour de la culture hippie, la spiritualité, la drogue et la musique. Partagés entre plusieurs villes (New Delhi, Bombay, Calcutta) et plusieurs cultures (birmane, indienne et occidentale), père et fils dressent un portrait unique de l’Inde post-indépendance et de sa culture, sur près de trois décennies.

Les photographies de Richard Bartholomew sont restées inconnues du grand public jusqu’à récemment. Pablo Bartholomew, aujourd’hui reconnu internationalement (son travail a été publié dans le Time ou Paris Match), a publié un recueil des photographies de son père en 2009, intitulé A Critic’s Eye. Le dialogue entre son oeuvre et celle de son père à la Maison Européenne de la Photographie est un nouvel hommage à l’oeuvre injustement méconnue de son père.