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“Raymond Depardon” Traverser
à la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris

du 13 septembre au 17 décembre 2017 (prolongée jusqu'au 24 décembre 2017)



www.henricartierbresson.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite presse de l'exposition, le 12 septembre 2017.

2223_Raymond-Depardon2223_Raymond-Depardon2223_Raymond-DepardonLégendes de gauche à droite :
1/  Raymond Depardon, Allemagne (ex-RDA), 1990. © Raymond Depardon / Magnum Photos.
2/  Raymond Depardon, Mauritanie, entre Oualata et Néma, 1986. © Raymond Depardon / Magnum Photos.
3/  Raymond Depardon, Ferme du Garet, la chambre des parents, 1984. En médaillon de gauche à droite, Jean et Raymond Depardon. © Raymond Depardon / Magnum Photos.

 


2223_Raymond-Depardon audio
Interview de Raymond Depardon,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 septembre 2017, durée 26'53". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Agnès Sire, directrice de la Fondation Henri Cartier-Bresson en collaboration avec Raymond Depardon.



« Le hors-champ est ce qui me manque dans la photographie ; c’est cette absence que je lui reproche. Le cadre c’est le champ. C’est-à-dire que c’est le contraire du hors-champ. À travers le cadre, on sélectionne. On a un parti pris, on coupe, on ne montre pas, on sélectionne, on tue, on mord, on enferme une image, on donne à voir quelque chose et pas le reste. Personnellement, j’aime beaucoup le cadre, je trouve que c’est l’élégance de l’image. »
Raymond Depardon

Du 13 septembre au 17 décembre 2017, la Fondation Henri Cartier-Bresson présente Traverser de Raymond Depardon. Écrivain, photographe et réalisateur, l’homme semble sans limites. Cette exposition s’articule autour de quatre axes : La terre natale en dialogue avec Le voyage puis La douleur en dialogue avec L’enfermement. Avec l’écriture comme fil d’Ariane, cette exposition invite à une traversée de l’œuvre de l’artiste depuis ses premiers pas à la ferme du Garet jusqu’à aujourd’hui.

Il n’est pas simple de façonner un livre et une exposition des images de Raymond Depardon qui prennent en compte l’étendue de son travail. Trop de possibles. Il a arpenté tous les chemins de la photographie du réel, de ses premières images à la ferme du Garet, aux planques de célébrités, du reportage pour la presse au documentaire d’auteur.

Chez Raymond Depardon, l’écriture et le cinéma offrent deux temporalités très différentes : l’écriture, c’est d’abord l’écoute de soi, oser imposer son propre rythme face à ce qui se présente, les fameuses « absences » du photographe. Le cinéma, c’est d’abord l’écoute de l’autre, le silence du cadreur. Éviter la rhétorique de la compassion – qui ne l’a jamais séduit – faire des images un peu banales, calmes, sans éloquence particulière, mais chargées de sentiment, voilà un programme clair qui le conduira alternativement dans l’errance volontaire et/ou dans la production déterminée d’une archive à transmettre.

Trouver son inclination, cette envie a été évoquée par Raymond Depardon alors qu’il avait déjà publié deux ouvrages, Notes et Correspondance new-yorkaise, qui ont magistralement contribué à forger son identité de photographe : la rencontre entre la photographie du réel et l’imaginaire, entre la photo de rue et les fantômes des absents, souvent matérialisés par des textes relais. L’écriture s’était imposée alors, simultanément au cinéma, comme pour retrouver le fil du temps perdu, après l’abandon choisi des sujets composés pour la presse. Comment approcher le coeur de cette démarche ? Quels fils faut-il tirer pour faire partager cette temporalité particulière faite d’instants non décisifs mais essentiels ? Cette exposition propose une possible réponse, embrassant près de soixante années de photographies, présentées ensemble pour la première fois. Le retour à La terre natale est constant et inévitable pour l'artiste. De Villefranche-sur-Saône qui l'a vu grandir, à Paris, sa terre d'adoption, ce territoire est un point d'ancrage fort entre ses multiples déplacements. Le voyage, les allers et retours incessants ont fait de lui un expatrié de l’intérieur. Témoin de La douleur dans ses nombreux reportages et à son écoute, Raymond Depardon entretient également un rapport complexe à L'enfermement.


Pour accompagner l'exposition, un ouvrage est co-publié avec les Éditions Xavier Barral. Il propose une sélection plus large d’images, ainsi qu’un long entretien inédit entre Raymond Depardon et Agnès Sire.