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“Le jardin secret des Hansen” La collection Ordrupgaard
au Musée Jacquemart-André, Paris

du 15 septembre 2017 au 22 janvier 2018



www.musee-jacquemart-andre.com

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 14 septembre 2017.

2228_Ordrupgaard2228_Ordrupgaard2228_OrdrupgaardLégendes de gauche à droite :
1/  Édouard Manet, Corbeille de poires, 1882. Huile sur toile, 35 x 41 cm. Ordrupgaard, Copenhague. © Ordrupgaard, Copenhague / Photo : Anders Sune Berg.
2/  Berthe Morisot, Femme à l’éventail. Portrait de Madame Marie Hubbard, 1874. Huile sur toile, 50,5 x 81 cm. Ordrupgaard, Copenhague. © Ordrupgaard, Copenhague / Photo : Anders Sune Berg.
3/  Gustave Courbet, Le Change, épisode de chasse au chevreuil (Franche-Comté, 1866), 1866. Huile sur toile, 97 x 130 cm. Ordrupgaard, Copenhague. © Ordrupgaard, Copenhague / Photo : Anders Sune Berg.

 


2228_Ordrupgaard audio
Interview de Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 septembre 2017, durée 11'19". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat général :
Anne-Birgitte Fonsmark, directrice du musée Ordrupgaard à Copenhague.
Pierre Curie, conservateur du musée Jacquemart-André à Paris.




Comme au musée Jacquemart-André, la collection Ordrupgaard a été constituée par un couple féru d’art, les Danois Wilhelm (1868-1936) et Henny (1870-1951) Hansen. Homme d’affaires passionné d’art, esprit indépendant et visionnaire, Wilhelm Hansen assemble en seulement deux ans entre 1916 et 1918 une collection unique en Europe d’oeuvres représentatives de l’impressionnisme et du postimpressionnisme de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle. Une sélection de plus de 40 tableaux est présentée pour la première fois à Paris, au musée Jacquemart-André.

De Corot à Cézanne et Matisse, en passant par les paysages changeants de Monet, Pissarro, Sisley et les doux portraits de Renoir, Morisot ou Gonzalès, l’exposition permettra de découvrir des trésors peu connus en France. Seront également mis à l’honneur des artistes aussi emblématiques que Degas, Manet ou Courbet, avant un final consacré à l’art vibrant et sensuel de Gauguin.

Après le musée Jacquemart-André, l’exposition sera présentée dans d’autres musées d’envergure en Europe et dans le monde, comme le musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa.





Wilhelm et Henny Hansen, les fondateurs

Né à Copenhague le 27 novembre 1868, Wilhelm Hansen s’est bâti une remarquable carrière dans l’assurance. D’esprit indépendant et visionnaire, il s’est passionné pour l’art, et plus particulièrement pour l’art français. Il est parvenu à lui donner une large audience au Danemark, notamment grâce à des expositions d’envergure organisées à Copenhague présentant des prêts d’importants musées français. Il fait la rencontre de sa femme Henny en 1887 lors d’une représentation au Théâtre Royal. Ils se marient le 30 octobre 1891 et adoptent leur fils, Knud Wilhelm, en 1908. L’intérêt de Wilhelm Hansen pour l’art remonte à ses années d’études : son ami Peter Hansen, qui deviendra l’un des membres du collectif de peintres danois Fynboerne, l’introduit dans le milieu artistique. Certains de ces artistes deviendront des intimes de Wilhelm et Henny qui, tout au long de leur vie, vont étoffer leur collection en y intégrant des peintures d’artistes danois, puis des oeuvres majeures des impressionnistes français.


Ordrupgaard, le lieu

Imposante demeure de caractère située au nord de Copenhague, la résidence privée des époux Hansen abrite une galerie d’art accessible au public de manière hebdomadaire dès son inauguration le 14 septembre 1918. Conformément à leur volonté, le manoir d’Ordrupgaard revient à l’État danois qui en fait un musée en 1953. Entre 2003 et 2005, une extension moderniste conçue par Zaha Hadid est ajoutée à la structure du bâtiment. Son aspect minéral réfléchit la nature environnante, offrant ainsi un cadre d’exception à la splendide collection muséale.


Ordrupgaard, la collection

Pour leurs premières acquisitions, Henny et Wilhelm Hansen portent leur choix sur des oeuvres d’artistes de l’âge d’or danois, comme Johan Thomas Lundbye, ou contemporains, comme L.A. Ring, Viggo Johansen ou Vilhelm Hammershøi.

Puis, au cours de ses nombreux déplacements professionnels à Paris, Wilhelm Hansen découvre la peinture moderne française. En seulement deux ans, de 1916 à 1918, il constitue une collection unique en Europe du Nord, qui comprend des oeuvres de Manet, Monet, Renoir, Cézanne, Gauguin… Il s’adresse aux plus grands marchands parisiens, comme Bernheim-Jeune, auquel il achète Le Pont de Waterloo, temps gris de Monet et le Portrait de Madame Marie Hubbard par Morisot, ou Paul Rosenberg qui lui vend Le Garage des bateaux-mouches de Sisley. Chaque tableau est choisi avec soin, souvent sur la recommandation du critique Théodore Duret, ami du groupe impressionniste et l’un de leurs plus fervents admirateurs. C’est lui qui conseille à Wilhelm Hansen d’acquérir la Corbeille de poires de Manet, une oeuvre tardive de l’artiste qui deviendra l’un des tableaux favoris du collectionneur.

Wilhelm Hansen construit sa collection de façon rigoureuse et ambitieuse : son intention est de rassembler douze oeuvres de chacun des artistes les plus importants, de Corot à Cézanne. C’est pourquoi, avec d’autres collectionneurs et marchands d’art, il fonde en 1918 un consortium afin de faire des acquisitions d’art français « en bloc ». Les associés, qui acquièrent par exemple la collection de Georges Viau et 28 oeuvres de la collection d’Alphonse Kann, se répartissent les oeuvres achetées et revendent celles qu’ils ne souhaitent pas conserver. Grâce à cette démarche, Wilhelm Hansen réunit une collection offrant une vue d’ensemble cohérente des débuts de l’art moderne français, des pré-impressionnistes au fauvisme : la Jeune Fille sur l’herbe de Morisot, Les Arbres bleus de Gauguin, Les Falaises d’Étretat de Courbet, les Baigneuses de Cézanne, Fleurs et fruits de Matisse… ce sont autant de chefs-d’oeuvre qui rejoignent les cimaises de la collection Hansen, décrite en 1918 par le collectionneur Klas Fåhraeus comme « la plus belle collection impressionniste au monde ! ».

En 1922, la plus grande banque privée du Danemark, la Danish Landmansbank, fait banqueroute. C’est une catastrophe pour Wilhelm Hansen qui vient de contracter un prêt auprès de cette banque. Pour s’acquitter de ses dettes au plus vite, il doit se résoudre à vendre la moitié de sa collection d’art français et à se séparer d’oeuvres exceptionnelles de Corot, Manet, Monet, Cézanne, Gauguin... Après avoir surmonté cette crise, il acquiert à nouveau une quarantaine de peintures françaises, parmi lesquelles la Jeune Italienne assise en vue d’un lac, Le Moulin à vent, Hamlet et le fossoyeur de Corot, Marine, Le Havre de Monet ou encore l’exceptionnel Épisode de chasse au chevreuil de Courbet. Ces nouvelles acquisitions confirment le statut exceptionnel de la collection de Wilhelm Hansen, présentée à Ordrupgaard.


Parcours de l’exposition :

Suivant les goûts aussi sûrs qu’éclectiques de Wilhelm et Henny Hansen, le parcours de l’exposition met en lumière les grands ensembles qui composent leur magnifique collection d’art français entre la deuxième moitié du XIXe et le début du XXe siècle.

SALLE 1 - De Corot à Monet : le goût pour le paysage français
SALLE 2 - Pissarro, Sisley et Guillaumin : des choix très impressionnistes
SALLE 3 - Manet, Redon, Gauguin et Matisse : des natures mortes audacieuses
SALLE 4 - Degas : le regard d’un moderne
SALLE 5 - Courbet : la nature en majesté
SALLE 6 - La collection danoise des Hansen
SALLE 7 - Renoir, Morisot, Gonzalès et Cézanne : visages de la modernité
SALLE 8 - Gauguin : jardins imaginaires