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“Prix Marcel Duchamp 2017” Maja Bajevic, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Charlotte Moth et Vittorio Santoro
au Centre Pompidou, Paris

du 27 septembre 2017 au 8 janvier 2018



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 26 septembre 2017.

2239_Prix-Duchamp2239_Prix-Duchamp2239_Prix-Duchamp2239_Prix-DuchampLégendes de gauche à droite :
1/  Charlotte Moth, Prix Marcel Duchamp 2017. ©Aurélien Mole.
2/  Maja Bajevic, Prix Marcel Duchamp 2017. © Centre Pompidou, 2017, Audrey Laurans.
3/  Vittorio Santoro, Prix Marcel Duchamp 2017. © Centre Pompidou, 2017, Audrey Laurans. .
4/  Joana Hadjithomas et Khalil Joreige , Prix Marcel Duchamp 2017. © Centre Pompidou, 2017, Audrey Laurans.

 


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Interview de Alicia Knock, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 septembre 2017, durée 12'33". © FranceFineArt.

 


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Interview de Maja Bajevic, artiste nommée,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 septembre 2017, durée 7'18". © FranceFineArt.

 


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Interview de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, artistes nommés,
lauréat du Prix Marcel Duchamp 2017
,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 septembre 2017, durée 11'42". © FranceFineArt.

 


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Interview de Charlotte Moth, artiste nommée,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 septembre 2017, durée 6'37". © FranceFineArt.

 


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Interview de Vittorio Santoro, artiste nommé,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 septembre 2017, durée 11'46". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Alicia Knock, conservatrice au musée national d’art moderne, service Création contemporaine et prospective




Le jury du Prix Marcel Duchamp 2017 s’est réuni lundi 16 octobre 2017 pour débattre des propositions des quatre artistes nommés. Le Prix Marcel Duchamp 2017 est attribué à Joana Hadjithomas et Khalil Joreige.



À l’occasion du Prix Marcel Duchamp 2017, le Centre Pompidou invite les quatre finalistes : Maja Bajevic, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Charlotte Moth et Vittorio Santoro à présenter leurs oeuvres dans une exposition collective. Cette manifestation annuelle est organisée avec l’ADIAF (Association pour la Diffusion internationale de l’art français).

Maja Bajevic, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Charlotte Moth et Vittorio Santoro imaginent des productions inédites pour l’occasion. Poursuivant leurs recherches respectives, ils questionnent l’image, la poétique de l’archive, la généalogie cachée de l’objet comme des mots.

Maja Bajevic, formée à Sarajevo et aux Beaux-Arts de Paris, a été montrée à la Documenta 12 (2007) et à la dernière Biennale de Venise « A ll the World’s Futures » (2015). Elle produit une oeuvre engagée qui interroge les contextes géopolitiques contemporains, l’accès à l’information, et les catégories - notamment économiques - de pouvoir.

Le duo d’artistes et cinéastes Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, également présents à Venise en 2015, s’intéressent à l’image et à la représentation, à l’écriture de l’Histoire et à la construction des imaginaires. Ils tissent des liens thématiques, conceptuels et formels entre photographies, installations et films.

Pour sa première apparition dans une exposition institutionnelle à Paris, Charlotte Moth, artiste anglaise vivant en France, continue à explorer l’espace comme architecture et comme potentialité, faisant dériver l’histoire de l’art vers la projection poétique.

Parisien, Suisse d’origine sicilienne, autodidacte, Vittorio Santoro s’est fait connaître en France par une exposition à la Fondation Ricard en 2012. Son univers, intimement lié à la littérature, lui permet d’engager des narrations minimales d’objets, soigneusement « éclatés » en perspective.

Ces artistes, dont les oeuvres sont entrées dans les collections du Centre Pompidou, y exposent toutefois pour la première fois. Ils mènent une réflexion sur les langages de l’image et leur capacité à générer des histoires à la fois réelles et fictionnelles, chargées de poésie.



Maja Bajevic
Après une entrée en matière sonore où planent des rémanences d’hymnes révolutionnaires, la machine à lumière de Maja Bajevic lance des signaux en morse depuis une jungle de plantes grimpantes comme prises au piège de la surinformation contemporaine. Les messages codés rendent compte d’une archive plurielle constituée par l’artiste autour d’utopies oubliées : des intellectuels tels que Slavoj Zizek, Jacques Lacan ou encore Alain Badiou sont convoqués pour substituer l’inconscient à la « post-vérité » aujourd’hui au coeur de notre système d’information. Ce dispositif, à la fois futuriste et archaïque, fonctionne comme une ruine organique : un îlot sauvage où prolifèrent de nombreux projets politiques avortés. Au centre de cette « machine célibataire », un moniteur diffuse un vidéocollage où slogans publicitaires et axiomes de science-fiction rivalisent de fantaisie. L’artiste opère ici une reconquête du sens souvent égaré dans la société postmoderne, où les vérités officielles se révèlent étanches à la fiction émancipatrice comme au rêve.

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
« Qu’y a-t-il sous nos pieds ? Que perçoit-on des traces de l’histoire, des catastrophes et des ruptures ? En détournant le carottage, technique de prélèvement, d’échantillons du sous-sol terrestre, et avec l’aide d’archéologues, d’historiens, de géologues et de dessinateurs, nous cherchons à raconter certaines histoires et transformations de notre monde mais aussi à donner à voir les vestiges invisibles des cités enfouies, sous nos villes contemporaines, en particulier sous trois villes, omniprésentes dans nos imaginaires personnels : Athènes, Beyrouth, Paris. Ces prélèvements, que nous sculptons, photographions ou dessinons, sont comme les recompositions poétiques de notre Histoire illustrant les mouvements permanents de l’Homme pris par un besoin paradoxal de construction et de destruction, tels des cycles constants sans cesse recommencés. Il mélange, efface, enfoui, recycle les mêmes pierres, détruit et recommence devenant aujourd’hui la principale force géologique à l’ère de l’Anthropocène. «Uncomformities» est un terme géologique qui renvoie à une rupture temporelle, une discontinuité dans la chronologie. À travers cette oeuvre, nous nous intéressons aux désordres de l’Histoire, qui ne se résument pas à une succession de strates mais à des actions complexes mixant diverses traces, époques et civilisations. Sonder le passé pour interroger et explorer notre présent. » Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

Charlotte Moth
Charlotte Moth crée une déambulation spatiale autour de quatre sculptures empruntées à la Ville de Paris. Marquées par le temps et la poussière, il s’agit d’anciennes sculptures publiques en plâtre et en marbre que l’artiste a choisi de « déterritorialiser ». Poursuivant ses recherches sur la continuité de la sculpture dans l’architecture et l’image, elle agit directement sur l’espace traité comme un médium. En réponse à l’architecture du musée, elle fait rebondir la lumière du plafond sur les sculptures au moyen d’un disque en laiton. Ce scénario de déplacement critique et poétique permet de reconfigurer l’histoire : la sculpture publique, souvent commémorative et civique, devient prétexte à une rêverie intime, faite de collisions que l’artiste laisse ouvertes à l’imagination du regardeur.

Vittorio Santoro
« La première fois que j’ai vu le Centre Pompidou, j’avais 16 ans et je ne savais pas ce que « c’était ». J’étais arrivé par le train de nuit, gare de l’Est. J’étais fasciné par le bâtiment. Des gens d’intérêts et de besoins très variés se croisaient, restaient et vivaient sur le parvis comme à l’intérieur. Je le perçois encore comme une plateforme de rencontres inattendues et de temporalités hétéroclites où il n’est pas nécessaire de voir les expositions tout en étant « imprégné »; un concept fort, alors que toujours plus d’espaces publiques sont étriqués et consacrés à la consommation. Aujourd’hui, j’inscris mon travail dans cette sphère. Pour le Prix Marcel Duchamp j’ai essayé d’imaginer une installation que j’appelle « U ne porte doit être ouverte ou non fermée » et qui fonctionne comme un cheminement chronologique, une procession et un rite initiatique. Ces pièces sont des moments sculptés, construits à partir de formes familières et de paradoxes subliminaux. J’espère que ce rite silencieux pourra amener les spectateurs loin du langage où les contradictions entre le vécu et la pensée commencent à surgir : un lieu ouvert … L’installation s’étend d’ailleurs en dehors de l’espace d’exposition du Centre Pompidou, dans Paris, en neuf différents points. Je voudrais ainsi que l’expérience du spectateur dépasse toute clôture, qu’il sente que parcourir le lieu, ici ou dehors, l’implique et n’est pas neutre. » Vittorio Santoro