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“Feng Li” White Night
à la galerie Oberkampf, Paris

du 7 au 19 octobre 2017



www.galerieoberkampf.com

www.instagram.com/fenglee313

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition, le 10 octobre 2017.

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1/ 2/ 3/  Feng Li, White Night. © Feng Li.

 


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Interview de Feng Li,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 10 octobre 2017, durée 15'04". © FranceFineArt.
(avec l'aimable traduction de Léo de Boisgisson, commissaire de l'exposition)

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Thomas Sauvin & Léo de Boisgisson



Nous sommes heureux de présenter Feng Li et sa série « White Night » pour la première fois en dehors de Chine.

Originaire de Chengdu dans la province du Sichuan, Feng Li exerce la photographie à la fois en tant que fonctionnaire pour le gouvernement local et comme indépendant. De fait, il gravite constamment entre l’imagerie officielle et des photos personnelles en décalage complet avec la propagande dont il est l’artisan.

Le spectacle de la Chine d’aujourd’hui, vaste chantier surréaliste où une version hypertrophiée de la modernité se joue tous les jours dans les villes et les campagnes offre en effet une matière intarissable à un rôdeur comme lui. C’est en assistant au montage d’un festival de luminaires dans une banlieue déserte de Chengdu que, saisi par l’ambiance irréelle de ces structures géantes posées dans la brume, qu’il décide d’intituler l’ensemble de son travail « White Night ». Car en Chine, les nuits ne sont pas vraiment noires, les LED scintillent, les karaokés clignotent, la lumière des chantiers persiste jusqu’à l’aube imposant à tous un crépuscule permanent. Dans cette dimension intermédiaire, les personnages insolites abondent et c’est cet univers spectral, que Feng Li capture dans la blancheur du flash.

Ses photos sont autant de rencontres fortuites avec le casting improbable de la réalité. Cette réalité, c’est celle de Chengdu, avec ses rues commerçantes, ses parcs et ses restaurants. En effet, c’est dans la proximité plutôt que dans l’altérité de lointains périples que Feng Li est à son aise. L’instant décisif ne le préoccupe guère et c’est presque malgré lui qu’une faune étrange vient se coller sur son objectif comme autant d’insectes attirés par la lumière des phares. Feng Li n’a d’œil que pour le quotidien et c’est sans effort qu’il décèle les scènes les plus insolites du grand spectacle de la vie de tous les jours. Starlettes en mini jupes, vieilles dames en fausses fourrures, SDF en errance, perroquet multicolore, il épingle de singuliers personnages qui tous à leur manière semblent jouer un rôle dans la grande fiction de la vie ordinaire. Depuis 2005 qu’il bat le pavé, tour à tour photographe d’un lénifiant congrès ou se mouvant librement dans la foule du week-end, Feng Li nourrit sans relâche sa seule, unique et pléthorique série « White Night ».

Pour faire écho à ce travail opulent, regorgeant de spécimens humains, d’enfants inquiétants et de chats mouillés, Feng Li a réalisé des captations sonores dans différents endroits de Chengdu. Sono grésillante, aérobic du 3ème âge, complainte des vendeurs de rue, c’est toute sa ville qu’il translate et restitue au visiteur en convoquant à la fois l’information, l’émotif et le sensible.

Thomas Sauvin & Léo de Boisgisson