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“François Ier et l’art des Pays-Bas” article 2270
au Louvre - Hall Napoléon, Paris

du 18 octobre 2017 au 15 janvier 2018



www.louvre.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 17 octobre 2017.

2270_Francois-Ier2270_Francois-Ier2270_Francois-IerLégendes de gauche à droite :
1/  Joos Van Cleve, Lucrèce. © Vienne, Erich Lessing.
2/  François Demoulins, Le Livre du Fort Chandio. © BnF.
3/  Jean Clouet, Portrait équestre de François Ier. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado.

 


2270_Francois-Ier audio
Interview de Cécile Scailliérez, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 octobre 2017, durée 18'34". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire de l’exposition :
Cécile Scailliérez, conservateur en chef au département des Peintures, musée du Louvre.




Si le goût de François Ier pour l’art italien est bien connu et son mécénat essentiellement identifié à la création du foyer italianisant de Fontainebleau, son règne ne s’inscrit pas moins dans une tradition très vivace d’implantation en France d’artistes originaires des Pays-Bas. L’exposition fait ainsi ressurgir tout un pan méconnu de la Renaissance française et se propose d’en explorer la variété, les extravagances et la monumentalité.

François Ier achète abondamment des tapisseries, des pièces d’orfèvrerie et des tableaux flamands. Le roi favorise ainsi l’émergence de nouveaux artistes originaires des Pays-Bas. Les plus connus de ces artistes du Nord alors actifs en France, Jean Clouet et Corneille de La Haye dit Corneille de Lyon, se spécialisent dans le portrait. L’exposition rassemble exceptionnellement l’oeuvre peint de Jean Clouet (seule une dizaine de panneaux sont attestés de la main de l’artiste), ainsi que quelques-uns de ses dessins préparatoires, pris sur le vif.

Des influences septentrionales (d’Anvers, Bruxelles, Leyden ou Haarlem) se sont largement épanouies tant à Paris que dans les foyers normands, picards, champenois et bourguignons. Les recherches récentes ont peu à peu révélé des artistes injustement tombés dans l’oubli : Godefroy le Batave, Noël Bellemare, Grégoire Guérard, Bartholomeus Pons, entre autres, se sont illustrés dans des techniques aussi diverses que l’enluminure, la peinture, le vitrail, la tapisserie, la sculpture.





Citation - Extrait de l’avant-propos du catalogue par Cécile Scailliérez, commissaire de l’exposition

« Montrer que les arts en France sous François Ier ne se résument pas au triomphe de l’italianisme apparu à l’initiative de Charles VIII et Louis XII que les histoires générales en retiennent, présenter au contraire cette culture cisalpine, jusqu’ici plus négligée, qui de longue date pourtant imbrique sans frontières les courants français, néerlandais et germaniques au nord des Alpes et continue d’être vivace et inventive sous François Ier, tel était le projet que nous avions proposé […] son propos est fondamentalement stylistique, et le François Ier du titre de l’exposition dépasse la personne et le mécénat du souverain pour recouvrir le cadre chronologique de son règne : il s’agit ici de voir que la France de François Ier a aussi été une terre d’accueil pour les artistes des Pays-Bas. Moins labouré, ce champ est même encore en partie en friche, et l’enquête à peine entamée dans certaines régions du royaume. L’exposition n’a donc pas l’ambition de présenter un panorama exhaustif de la question mais plutôt des courants et des foyers logiquement perceptibles à la fois dans le milieu royal – en Touraine et en Île-de-France – et dans les régions situées aux confins des Pays-Bas – en Picardie – ou sur les limites orientales du royaume, sur un axe nord-sud qui, traversant la France, met les Pays-Bas en relation avec l’Italie – en Champagne et en Bourgogne. Certains de ces artistes venus du Nord, tellement identifiés à l’art français, sont bien connus, mais leur appartenance à la culture septentrionale oubliée : il en va ainsi de Jean Clouet, que l’on voit ici collaborer avec Godefroy le Batave ou l’Anversois Noël Bellemare, et de Corneille de La Haye, Hollandais devenu Lyonnais. Plutôt que de les isoler dans leur spécialité, le portrait, qui est en effet une part de leur originalité, il est essentiel de les rattacher à leurs compatriotes, de les insérer dans le milieu qui voit se perpétuer, jusqu’en 1530, l’influence des Flandres et du Hainaut dans le vitrail et la tapisserie française, s’épanouir vers 1520-1525 en Picardie et en Île-de-France comme nulle part ailleurs en dehors des Pays-Bas la vogue du maniérisme hypergothique leydo-anversois, et simultanément s’implanter avec force en Bourgogne des Hollandais subtilement romanisants. On constate ainsi que ces artistes ont été grandement impliqués dans ce qui constituait la part essentielle de la peinture, la production religieuse. Tout cela a été déterminant, au même titre que le maniérisme italien de Fontainebleau qui lui succède, pour le développement des artistes autochtones, et l’analyse de cette double influence du Nord et du Sud justifierait une exposition spécifique explicitant l’originalité de cette synthèse. »