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“Bruno Fert” Refuge
au Palais de l’Institut de France, Paris

du 20 octobre au 19 novembre 2017



www.academie-des-beaux-arts.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Bruno Fert, le 20 octobre 2017.

2275_Bruno-Fert2275_Bruno-Fert2275_Bruno-FertLégendes de gauche à droite :
1/  Bruno Fert, Mer Méditerranée. Juillet 2017. © Bruno Fert.
2/  Bruno Fert, Salima 33 ans et son fils Reza, 10 ans. Camp de Katsikas Grèce. Juin 2016. © Bruno Fert.
3/  Bruno Fert, Samos, Grèce, 2017. © Bruno Fert.

 


2275_Bruno-Fert audio
Interview de Bruno Fert,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 20 octobre 2017, durée 13'32". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des beaux-arts 2016 pour son projet Refuge, travail réalisé dans le cadre du Prix tout au long de cette année.



Refuge raconte ce que sont l’exil et la migration. Bruno Fert associe les photographies des habitations des migrants arrivant en Europe à leur témoignage et dans certains cas également à leur portrait. Les photographies des paysages traversés par ces hommes et femmes rythment ce travail réalisé en France, Italie, Grèce et Allemagne sur douze sites – camps, campements ou logements pour migrants. Bruno Fert a partagé le quotidien de ces hommes et femmes qui lui ont ouvert leur tente, cabane ou container. Il a immortalisé ces espaces intimes éphémères pour partie disparus notamment lors du démantèlement de la jungle de Calais. Ces photographies disent l’étonnante capacité de l’humain, qu’il soit nomade ou sédentaire, à habiter le lieu où il vit et mettent en lumière une étape marquante de ces trajectoires de vie toutes singulières.

Habiter est ce que nous avons tous en commun. Que nous soyons nomades ou sédentaires, nous habitons tous. Les abris temporaires des populations migrantes reflètent leur personnalité, tout comme nos appartements et nos maisons parlent de nous. C'est à partir de ce point commun que je veux amener le public à s'identifier, à se mettre à la place de l'autre en observant son lieu de vie. Et c'est justement pour que le public puisse se projeter que je photographie, dans un premier temps, ces lieux sans leurs habitants.

Viennent ensuite les portraits de leurs occupants. Réalisées sur fond gris, ces images dévoileront de fa.on très sobre les visages de ces hommes et de ces femmes. Cette technique de studio permet de mettre en avant le modèle en le dissociant du contexte : ce n'est plus l'image d'un migrant qui marche dans la boue au milieu des tentes mais le visage d'un semblable. Le visage d'une femme ou d'un homme qui me regarde.

Les entretiens que je réalise avec les personnes en migration sont centrés sur l'habitat : la maison qu'ils ont laissée derrière eux, leurs différents refuges tout au long du périple et enfin, le logement qu'ils aimeraient avoir, une fois leur destination atteinte. En évoquant leurs foyers successifs, mes personnages me racontent leur vie, leur parcours et leur rêve d'avenir.


Bruno Fert



Bruno Fert est né en 1971. Il étudie à l’Ecole nationale des arts décoratifs, puis à New York où il s’initie à la photographie avec un reportage sur la vie des sans-abris du pont de Brooklyn. Par la suite, il réalise de nombreux sujets au Moyen-Orient et en Afrique dont « Avoir 20 ans en Palestine » (Bourse du Talent en 2002). Admirateur des portraits d'Auguste Sanders comme des paysages de Peter Bialobrzeski, Bruno Fert cherche à révéler des problématiques politiques ou sociales en nous les montrant sous un angle singulier. L’habitat, modeste refuge, logement de fortune ou ruines, revient souvent dans ses séries comme « Les tentes dans la ville » (Troisième prix du World Press Photo en 2006) et « Les Absents », son travail sur les villages palestiniens détruits en 1948 distingué par le Prix Scam-Roger Pic 2013 et le Prix Neuflize 2016. Son travail traite souvent d’identité et de son rapport avec l’espace géographique ou intime. L’humain y est toujours au centre même s’il n’apparaît pas toujours dans ses images.