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“Obsession Marlene” Pierre Passebon, collectionneur
à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 8 novembre 2017 au 7 janvier 2018 (prolongée jusqu'au 25 février 2018)



www.mep-fr.org

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 7 novembre 2017.

2285_Marlene-Dietrich2285_Marlene-Dietrich2285_Marlene-DietrichLégendes de gauche à droite :
1/  Eugene Richee, Morocco, 1930, film dirigé par Josef von Sternberg. © DILTZ/Bridgeman Images.
2/  George Hurrell, Marlene Dietrich, vers 1935-1936. © Bridgeman Images.
3/  Ray Jones, Marlene Dietrich, Pittsburgh, 1942. © Everett Collection/Bridgeman Images.

 


2285_Marlene-Dietrich audio
Interview de Pierre Passebon, collectionneur et commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 7 novembre 2017, durée 9'22". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaire de l’exposition : Pierre Passebon



Pierre Passebon, admirateur éclairé et insatiable collectionneur, a réuni aujourd’hui plus de 2 000 photographies de Marlene Dietrich qu’il considère comme un mythe du XXe siècle, incroyablement moderne et intemporel.

Marlene en majesté, révélée dans toute sa splendeur originelle et originale. Pendant plus de deux mois, la Maison Européenne de la Photographie expose deux-cents images, issues de l’imposante collection de Pierre Passebon, consacrée à l’une des personnalités de chair, mais aussi de rayons et d’ombres, les plus mythiques du monde.

Ces clichés - dont la majorité, propriété secrète d’admirateurs idolâtres avant d’être dénichés et rachetés pièce à pièce par Passebon, a été peu vue - sont les oeuvres des plus célèbres photographes de la planète. Avec des talents et sous des angles différents, chacun a immortalisé, à sa manière, une personne, un personnage, une personnalité de légende. L’éternelle, l’immortelle Dietrich.

La star incarne, depuis le début du siècle dernier, le glamour absolu. Le glamour ultime qu’ont consacré quarante années de travail et de rayonnement, à travers les cinémas et les galas. Interprète connue et reconnue dans le monde entier, Marlene fut non seulement une immense comédienne et chanteuse, mais également une citoyenne du monde libre, radicalement engagée dans la voie de l’honneur contre le totalitarisme, le nazisme et toutes formes de dictature.

La beauté hors norme, le style insensé et l’élégance renversante de cette petite actrice allemande changée en star planétaire firent d’elle l’archétype de la vamp fatale. Eclairée à l’écran comme peu le furent avant et après elle. Actrice rayonnante, femme libre, égérie moderne, elle chamboula le paysage esthétique et social en bousculant les conventions établies, n’hésitant pas à s’habiller en homme et à embrasser des femmes, et sur la bouche et sur pellicule.

Yves Saint Laurent s’inspira d’elle et de sa silhouette longiligne pour composer ses fameux smokings fuselés. N’hésitant pas non plus à ne pas dissimuler ses passions amoureuses, qu’elles concernent son mari, ses amants ou ses amantes, Marlene aima aimer. Héroïne romanesque et séductrice romantique, mère d’une famille qu’elle ne cachait pas, elle fut la première à imposer sa fille à Hollywood, qui, jusqu’alors cachait la maternité de ses vedettes pour préserver leur aura de séductrices dégagées de toutes attaches.

À ce petit jeu, ou plutôt à ce grand jeu de séduction continue mais pas contenue, Marlene excella et le public l’adora. Chacun se perdit en une admiration et une adulation idolâtres pour cette splendeur grandiose que construisit, plume après plume, ruban après ruban, voilette après voilette, Josef von Sternberg qui fut son pygmalion, après l’avoir choisie pour L’Ange bleu et avoir peaufiné son image au long de sept films (de 1930 à 1936), chacun restant un chef-d’oeuvre à part entière. Ses apparitions sur scène en des robes de mousseline cousues sur elle, tout en relançant périodiquement sa carrière, finirent de la statufier en idole, ou mieux, en icône, à la peau d’opaline pâle. Marlene fut, plus et mieux que d’autres, sa propre création artisanale. Elle fut ce qu’elle voulait être, à la fois toujours pareille et éternellement recommencée.

Tous ces moments, ordinaires et extraordinaires, de la vie de Marlene figés à jamais et immortalisés par les objectifs d’Edward Steichen, Irving Penn, Richard Avedon, Milton Greene, George Hurrell, Antony Armstrong-Jones, Cecil Beaton et de beaucoup d’autres encore, lors de séances photos auxquelles elle participait activement, nous racontent une histoire incroyable. Celle d’un mythe qui, lentement mais sûrement, s’édifie sous nos yeux. Celle d’une image, comme en mille, qu’elle mit elle-même au point avec rigueur et exigence. Au point, au crépuscule de son existence, de tirer sa révérence et de se retirer du monde des lumières pour embrasser le silence et embraser nos souvenirs.

Un livre publié aux éditions Flammarion accompagne l'exposition.