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“Les mains sans sommeil” Les résidences d’artistes de la Fondation d’entreprise Hermès
au Palais de Tokyo, Paris

du 24 novembre 2017 au 7 janvier 2018



www.palaisdetokyo.com
www.fondationdentreprisehermes.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition, le 30 novembre 2017.

2299_Residences-Hermes2299_Residences-Hermes2299_Residences-HermesLégendes de gauche à droite :
1/  Lucia Bru, en résidence au sein de la cristallerie Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche. Photo Tadzio © Fondation d’entreprise Hermès.
2/  Clarissa Baumann, en résidence au sein de Puiforcat, à Pantin. Photo Tadzio © Fondation d’entreprise Hermès.
3/  Célia Gondol, en résidence au sein de la Holding Textile Hermès, à Bourgoin-Jallieu et Pierre-Bénite. Photo Tadzio © Fondation d’entreprise Hermès.

 


2299_Residences-Hermes audio
Interview de Gaël Charbau, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 30 novembre 2017, durée 15'30". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Gaël Charbau



avec Bianca Argimon, Jennifer Avery, Clarissa Baumann, Lucia Bru, Io Burgard, Anastasia Douka, Célia Gondol, DH McNabb, Lucie Picandet.

Depuis 2010, la Fondation d’entreprise Hermès invite de jeunes plasticiens, parrainés par des artistes confirmés, à explorer des savoir-faire d’exception dans le cadre de résidences au sein des manufactures de la maison Hermès, principalement en France.

Véritable carte blanche en matière de création artistique, ce programme annuel a pour ambition la production d’oeuvres inédites réalisées à partir de matériaux singuliers (soie, cuir, argent, cristal…), en interaction avec les artisans. Accueillir les plasticiens dans un contexte différent, leur proposer de déplacer leurs pratiques respectives, constitue une expérience propice à une aventure artistique exclusive et atypique. Chaque artiste en résidence produit deux exemplaires de son oeuvre : l’un demeure son entière propriété, tandis que l’autre est conservé par la Fondation afin d’être présenté dans les manufactures ou dans le cadre d’expositions.

La fin du premier cycle de ce programme, en 2013, a abouti à la présentation au public des seize œuvres produites pendant les quatre premières années de résidences. Une exposition intitulée « Condensation », dont le commissariat a été pensé par Gaël Charbau, a ainsi réuni Marcos Avila Forero, Oliver Beer, Simon Boudvin, Gabriele Chiari, Elisabeth S. Clark, Marine Class, Marie-Anne Franqueville, Sébastien Gschwind, Atsunobu Kohira, Oh You Kyeong, Benoît Piéron, Félix Pinquier, Émilie Pitoiset, Andrès Ramirez, Olivier Sévère et Anne-Charlotte Yver. Elle s’est d’abord tenue au Palais de Tokyo, à Paris, avant son itinérance à Tokyo puis à Séoul.

En 2014, la Fondation d’entreprise Hermès inaugurait un nouveau cycle de résidences de trois ans au sein des manufactures de la maison Hermès, avec la complicité de nouveaux artistes confirmés (Jean-Michel Alberola, Ann Veronica Janssens, Richard Fishman), invités à parrainer de jeunes plasticiens. Les oeuvres produites dans le cadre de ces résidences seront présentées au Palais de Tokyo, en plus d’autres réalisations de ces mêmes artistes, au sein de l’exposition collective « Les Mains sans sommeil ». Plusieurs performances accompagneront cette proposition.






Les mains sans sommeil

« Au fil de nos divers échanges avec les artistes et les artisans qui participent au programme des résidences au sein des manufactures Hermès, j’ai pu remarquer à quel point la communication “non verbale”, c’est-à-dire les gestes et les postures, était essentielle à la transmission des savoirs et des émotions. L’exemple le plus immédiat, le plus frappant, est certainement celui de la cristallerie Saint-Louis où – en raison du bruit – les maîtres verriers ne peuvent pas utiliser la parole pour communiquer dans la halle des fours. Tout visiteur est aussitôt saisi par la précision des attitudes et des regards que les artisans échangent, dans une forme de chorégraphie suspendue au temps de façonnage du cristal ardent. Tous les artistes auxquels j’ai pu rendre visite, dans l’univers de l’orfèvrerie, de la maroquinerie, du cristal ou de la soie, ont toujours montré un intérêt immédiat pour cette connaissance en premier lieu sensuelle, avant de devenir intellectuelle ou spirituelle. C’est ce que j’avais voulu signifier lors de “Condensation”, la précédente exposition retraçant les quatre premières années du programme des résidences d’artistes de la Fondation d’entreprise Hermès, qui s’est tenue au Palais de Tokyo en 2013. À travers celle-ci, il s’agissait de mettre en relief cette fascination presque alchimique de la lente transformation de la matière, partagée par les artistes et les artisans.

Avec “Les Mains sans sommeil”, je souhaiterais attirer l’attention sur ces mouvements que j’ai observés et qui permettent cette métamorphose des matériaux. Il ne s’agit pas uniquement de gestes commandés par l’esprit au corps et à la main, mais bien d’une autonomie que la main acquiert en particulier, apparaissant comme “détachée” du contrôle de l’esprit. Artistes et artisans en sont les manifestes, selon deux approches qui expliquent leur parfaite complémentarité : les artisans sont des passeurs de gestes guidés par le savoir-faire, les artistes sont des inventeurs de formes traversés par le laisser-faire.

On retrouvera dans nombre d’oeuvres présentées cet automne au Palais de Tokyo, cette liberté, cette autonomie laissées aux gestes eux-mêmes, qu’il s’agisse d’étirer une cuiller pour en faire un long fil d’argent, d’explorer la théâtralité du corps, de créer des outils imaginaires dont il nous faut penser les usages ou de faire l’expérience d’un geste mille fois répété et mille fois différent…

L’exposition propose, outre les oeuvres réalisées pendant les résidences, d’autres pièces issues du corpus des artistes, de façon à montrer le contexte dans lequel elles s’inscrivent : d’un atelier à l’autre, d’un espace intime à celui d’une manufacture, d’une intuition vers la suivante… ce mouvement créatif, jamais au repos. »

Gaël Charbau






Les artistes :


Bianca Argimon, en résidence au sein de la Holding Textile Hermès, en région lyonnaise (France) de janvier à mars 2017, parrain Jean-Michel Alberola.
Jennifer Avery, en résidence au sein de la Holding Textile Hermès, en région lyonnaise (France) de septembre à décembre 2014, parrain Richard Fishman.
Clarissa Baumann, en résidence chez Puiforcat, à Pantin (France) de décembre 2014 à mars 2015, marraine Ann Veronica Janssens.
Lucia Bru, en résidence au sein de la cristallerie Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche (France) de janvier à mars 2017, marraine Ann Veronica Janssens.
Io Burgard, en résidence à la Maroquinerie de Seloncourt (France) de novembre 2015 à avril 2016, parrain Jean-Michel Alberola.
Anastasia Douka, en résidence chez John Lobb (JL & Co), à Northampton (Angleterre) d’octobre 2016 à février 2017, parrain Richard Fishman.
Célia Gondol, en résidence au sein de la Holding Textile Hermès, en région lyonnaise (France) d’octobre 2015 à avril 2016, marraine Ann Veronica Janssens.
DH McNABB, en résidence au sein de la cristallerie Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche (France) d’octobre 2015 à mars 2016, parrain Richard Fishman.
Lucie Picandet, en résidence aux Ateliers Hermès à Paris et Pantin (France) de janvier à mars 2015, parrain Jean-Michel Alberola.






La Fondation :

La Fondation d’entreprise Hermès accompagne celles et ceux qui apprennent, maîtrisent, transmettent et explorent les gestes créateurs pour construire le monde d’aujourd’hui et inventer celui de demain. Elle développe huit grands programmes qui articulent savoir-faire, création et transmission. New Settings pour les arts de la scène, Expositions et Résidences d’artistes pour les arts plastiques, Immersion pour la photographie, Manufacto, la fabrique des savoir-faire et l’Académie des savoir-faire pour la découverte et l’approfondissement des métiers artisanaux. À travers H3, elle soutient également, sur les cinq continents, des organismes qui agissent dans cette même dynamique. Enfin, son engagement en faveur de la planète est porté par son programme Biodiversité. Toutes les actions de la Fondation d’entreprise Hermès, dans leur diversité, sont dictées par une seule et même conviction : nos gestes nous créent.