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“Un photographe pour Eurazeo” Collection et lauréats du grand Prix Eurazeo
à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 17 janvier au 25 février 2018



www.mep-fr.org

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition en cours de montage, le 15 janvier 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Christophe Dugied, Lauréat 2012 du Grand Prix Eurazeo sur le thème « Lumières et perspectives », Les 3 portes. © Christophe Dugied. Collection Eurazeo, Paris.
2/  Alexandre Parrot, Lauréat 2011 du Grand Prix Eurazeo sur le thème « L’équilibre », Mécanique Céleste. © Alexandre Parrot. Collection Eurazeo, Paris.
3/  Michel Kirch, Lauréat 2013 du Grand Prix Eurazeo sur le thème « Traits d’union », Les oiseaux, 2011. © Michel Kirch. Collection Eurazeo, Paris.

 


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Interview de Elisabeth Bret, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 janvier 2018, durée 11'01". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaire d’exposition : Elisabeth Bret



Eurazeo, l’une des premières sociétés d’investissement européennes, également présente aux États-Unis, est engagée depuis quinze ans dans une politique de soutien à la photographie, qui se manifeste à travers l’acquisition d’oeuvres originales qu’elle met en valeur dans son rapport d’activité notamment et qu’elle expose dans ses bureaux de Paris et de New York.

En 2010, Eurazeo a souhaité renforcer cette politique en créant un concours visant à récompenser le travail d’un photographe, professionnel ou étudiant, autour d’un thème annuel. Ce prix, baptisé « Un photographe pour Eurazeo », couvre tous les champs de la photographie et s’adresse à tous types de photographes : connus, inconnus, confirmés, émergents, plasticiens, reporters, paysagistes, portraitistes...

Chaque année depuis maintenant huit ans, les photographes sont invités à explorer leur imagination et à proposer leur vision du thème du concours. Outre la cohérence formelle des séries étudiées, le jury du Grand Prix composé d’une dizaine de membres, professionnels du monde de la photographie et représentants d’Eurazeo, et présidé par Jean-François Camp, PDG de Central DUPON Images, s’attache à récompenser les œuvres qui témoignent d’une vision et d’un regard personnels et impliqués.

Au fil des années, « Un Photographe pour Eurazeo » a ainsi distingué le travail de photographes venus d’univers variés : Jean-François Rauzier, Alexandre Parrot, Christophe Dugied, Michel Kirch, Hans Silvester, Muriel Bordier, Marc Krüger. Les oeuvres de ces derniers sont pour la première fois réunies dans cette exposition à la MEP.

Dans la salle Hénault de Cantobre au premier étage, l’exposition revient sur les thèmes qui ont fait les sept éditions du Grand Prix : « Paysages de demain », « L’équilibre », « Lumières et perspectives », « Traits d’union », « L’instant décisif », « L’Éveil du regard », « Nouveaux horizons ». Au rez-de-chaussée, dans la Galerie des Donateurs, est dévoilé le travail du lauréat 2017 qui a été sélectionné sur le thème « Ré-enchanter l’entreprise ». Le nom de ce photographe sera connu dans les semaines à venir.*

Outre les oeuvres des lauréats du Grand Prix, l’accrochage présente une sélection de la remarquable collection photographique d’Eurazeo qui compte une soixantaine d’oeuvres, se composant notamment de photographies de Floriane de Lassée, Michael Kenna, Georges Rousse, etc.


*Pour sa huitième édition du concours, parmi les dossiers reçus sur le thème « Ré-enchanter l’entreprise », le jury du Grand Prix « Un Photographe pour Eurazeo » a sélectionné Gilles Coulon.





Une collection par Christian Caujolle, critique et commissaire d’exposition indépendant.

Toute collection est le fruit d’une volonté et de désirs. C’est la raison pour laquelle, de façon plus ou moins explicite, elle informe sur ceux qui la constituent. S’il est évident que les ensembles réunis par des particuliers, dès lors qu’ils se dégagent des modes ou ne cèdent pas à la tentation de compiler des noms, deviennent des manières d’autoportraits, les collections d’entreprise se révèlent plus complexes.

Tout d’abord parce qu’elles combinent des besoins, souhaits, identités de la structure qui les a voulues et les regards, envies, opportunités de personnes qui, de fait, les constituent et les animent. Alors que la collection privée n’obéit qu’aux goûts, voire aux caprices de celui ou celle qui la porte, la collection d’entreprise est, à chaque fois, en tension entre les besoins d’image d’une structure et la réalité de sa mise en oeuvre par des individus.

Celle d’Eurazeo n’échappe pas à la règle mais la façon originale dont elle s’est constituée lui donne une évidente singularité. Au départ, il s’est agi, par amour pour l’image argentique, d’illustrer les pages généralement austères du rapport annuel avec des créations qui n’ont pas à voir directement avec l’activité : apporter de la beauté aux pages de chiffres, de courbes et d’analyses. Bonne occasion d’acquérir des œuvres originales de quelques grands photographes. Puis, l’envie d’aider des auteurs et de produire s’est substituée à la simple adéquation avec des imageries existantes. En créant un prix et en accompagnant le lauréat, non seulement par une dotation et une exposition, mais en faisant également l’acquisition de certaines de ses oeuvres, l’entreprise a enrichi sa collection en prenant davantage de risques et en soutenant plus directement la création. Risque car le contrat implicite ne désigne ni ne détermine aucun type de photographie particulier. Et ouvre donc la voie à une grande diversité d’approches, qui au final rendent compte de l’état de la photographie aujourd’hui, du documentaire au photomontage en passant par tous les états de la mise en forme visuelle du monde contemporain.

C’est peut-être cela qui caractérise la collection Eurazeo : sa capacité à assumer, par amour pour la création et la photographie, une diversité des approches, parfaitement contemporaine, en écho de la situation actuelle de l’image fixe.