contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Les collections de la Fondation Custodia Les Portraits en miniature & Art sur papier : acquisitions récentes
à la Fondation Custodia, Paris

du 27 janvier au 29 avril 2018



www.fondationcustodia.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 26 janvier 2018.

2325_collections-Custodia2325_collections-Custodia2325_collections-Custodia
Légendes de gauche à droite :
1/  Augustus John (Tenby 1879-1961 Fordingbridge), La tête farouche (autoportrait), 1906. Eau-forte, 211 x 170 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2017-P.6. [ Exposition : Art sur papier, acquisitions récentes. ]
2/  Alphonse Labroue (Metz 1791-1863 Metz), Portrait de Caspar David Friedrich, 1820. Aquarelle sur ivoire, 86 x 72 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2010-PM.1. [ Exposition : Les Portraits en miniature. ]
3/  Jakob Demus (Vienne 1959), Deux pierres de Lapis Lazuli, 2009. Aquarelle sur une esquisse au graphite, 381 x 560 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2014-T.66. [ Exposition : Art sur papier, acquisitions récentes. ]

 


2325_collections-Custodia audio
Interview de Maud Guichané, chargée de la régie des collections,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 26 janvier 2018, durée 13'17". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat pour les 2 expositions : Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia



Exposition : Les Portraits en miniature.

Parallèlement à l’exposition consacrée à Georges Michel qui se tient dans les salles du premier étage de la Fondation Custodia, les salles du bas accueillent une exposition regroupant l’importante collection de portraits en miniature conservée par la Fondation Custodia, à l’occasion de la publication de son catalogue raisonné, rédigé par Karen Schaffers-Bodenhausen.

Tirés du médailler de l’hôtel Turgot dans lequel ils sont jalousement gardés, près de 65 portraits permettent d’illustrer la richesse et la diversité de ce fonds.

Initiée par Frits Lugt (1884-1970), le fondateur de l’institution, la collection a été enrichie par les directeurs successifs de la Fondation. Ainsi, elle compte aujourd’hui plus de 100 portraits crées entre le XVIe siècle et les premières décennies du XIX siècle, avant que la production ne soit peu à peu supplantée par la photographie. Reflet de l’histoire de son développement, les écoles anglaise, française, hollandaise et flamande prédominent dans la collection et a fortiori dans la sélection. À travers un parcours chronologique, l’exposition tend à faire découvrir au public la spécificité de ces précieux portraits en miniature, peints à la gouache ou à l’huile, sur ivoire, vélin ou sur cuivre. Les œuvres en émail participent également de cette typologie et illustrées par l’Autoportrait de Jean Petiot (1607-1691), qui parvint à perfectionner la technique de l’émail grâce à laquelle ses œuvres atteignirent un grand raffinement.

Les portraits en miniature sont souvent déclinés en bijoux, en boîtes ou sont montés sur des objets personnels, comme le Portrait d’homme de Nicolas Jacques (1780-1844) qui prend place dans un portefeuille de maroquin rouge destiné à conserver des lettres. Cet usage et révélateur du caractère profondément intime, voire sentimental de ces représentations de l’être cher, offertes à un proche pour qu’il en garde le souvenir. Mais l’histoire a souvent perdu le nom de ces modèles, comme celui du jeune garçon dont le portrait est attribué à Gonzales Coques (1614-1684).

Par leur petite taille et leur aspect délicat, ces œuvres invitent à la contemplation individuelle et silencieuse. Frits Lugt et ses successeurs ont sans doute été attirés par les qualités artistiques de la miniature qui “témoigne de tant de vie et d’art que la petitesse de l’objet se trouve en proportion inverse avec la quantité d’impressions qu’elle dégage”. Les considérations dynastiques ou documentaires qui président d’ordinaire à la constitution des collections de miniatures dans les institutions publiques ou les demeures historiques, n’ont pas réellement joué de rôle ici, si ce n’est lorsque la figure dépeinte appartient au monde de l’art. L’anglais Samuel Cooper (1607/08-1672) peint le portrait de Margaret Lemon, la maîtresse d’Anthony van DycK, alors que Georg Andreas Wolfgang le Jeune (1703-1745) représente le collectionneur et historien de l’art italien Francesco Maria Niccolo Gabburri, qui eut entre ses mains des dessins maintenant conservés à la Fondation Custodia.

Regard contemporain : L’œil de Pascale-Sophie Kaparis
Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia, accueille régulièrement des artistes contemporains. Aujourd’hui, il offre un espace à Pascale-Sophie Kaparis, artiste française née au Maroc, pour réaliser une carte blanche et concevoir une œuvre en lien avec les portraits en miniature de la Fondation Custodia.
L’artiste travaille depuis plusieurs années sur le thème du regard. Suivant les recommandations de Frits Lugt, elle utilise la loupe et porte un œil créatif et novateur sur ces petits portraits. En étudiant le fonds, elle a été frappée par la grande attention donnée par les peintres de l’époque à l’apparence du modèle. Avec la loupe, elle transforme les visages, redéfinissant ainsi les traits et les expressions du portraituré. Les images obtenues, par un jeu de reflets et de miroir, permettent au spectateur de s’immerger dans son travail. Son installation fait la liaison avec l’exposition Art sur papier. Acquisitions récentes de la Fondation Custodia, qui, quelques salles plus loin, inclut également des œuvres d’artistes d’aujourd’hui inspirés par la collection de la Fondation Custodia.






Exposition : Art sur papier, acquisitions récentes.

Une collection est un édifice, chacune de ses pièces venant consolider l’ensemble. Telle était la philosophie de Frits Lugt (1884-1970), historien d’art émérite, marchand, collectionneur et fondateur de la Fondation Custodia.

Frits Lugt aimait particulièrement les œuvres sur papier – dessins, estampes, autographes d’artistes – qui constituèrent bientôt le cœur de sa collection, ainsi que sa spécificité. L’attachement de la Fondation Custodia aux arts graphiques relève donc de son identité, comme le prouve l’étendue de son fonds, ainsi que les nombreuses expositions dédiées à l’art sur papier qu’elle organise.

Après De Watteau à Degas (2010) et Un Cabinet Particulier (2010), la Fondation Custodia propose une nouvelle exposition consacrée à ses propres collections graphiques, en mettant l’accent sur une sélection d’une centaine d’œuvres acquises ces dernières années.

L’objectif ici est de faire découvrir une partie des collections de dessins, estampes et lettres de la Fondation Custodia à Paris, qui ne sont habituellement accessibles que sur rendez-vous. Les œuvres sur papier étant particulièrement fragiles, elles ne quittent souvent leurs boîtes de conservation que le temps d’une consultation. Cette exposition est aussi un moyen de valoriser une politique d’acquisition exigeante autant que soutenue, qui fait de la Fondation Custodia l’une des institutions muséales privées les plus dynamiques en France.

Afin de stimuler le dialogue entre les techniques, les genres, les siècles et les écoles, l’accrochage est organisé de façon thématique. Il révèle aussi la permanence de genres qui étaient chers à Frits Lugt : paysages, portraits d’artistes, représentations de la nature humaine, cabinet de curiosités, relectures contemporaines d’oeuvres dans la collection.

La vaste majorité des œuvres choisies sont exposées ici pour la première fois. Ainsi, ce dessin de Jan Frans van Bloemen, exceptionnel par ses dimensions, préparatoire à une prestigieuse commande de peinture émanant du prince Ruspoli pour son palazzo romain. Ou encore les eaux-fortes immenses et étranges, aquarellées par l’artiste et architecte Louis Jean Desprez lui-même.

La série des Quatre Éléments de Gerrit van Honthorst constitue un autre temps fort et révèle un aspect relativement méconnu de la carrière de ce peintre caravagesque hollandais, à savoir sa production comme décorateur.

L’école anglaise de gravure est représentée notamment au travers d’un hypnotique autoportrait d’Augustus John, aussi intense qu’audacieux dans son exécution.

L’exposition est aussi l’occasion de présenter des œuvres contemporaines qui ont récemment rejoint les collections de la Fondation Custodia, comme une estampe magistrale du Viennois Jakob Demus, gravée à la pointe de diamant sur cuivre, technique rare dont il est aujourd’hui encore l’unique spécialiste.