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“Les Hollandais à Paris, 1789-1914” Van Gogh, Van Dongen, Mondrian...
au Petit Palais, Paris

du 6 février au 13 mai 2018



www.petitpalais.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Stéphanie Cantarutti, le 5 février 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  George Hendrik Breitner, Le Kimono rouge, 1893. Huile sur toile, Amsterdam, Stedelijk Museum © Collection Stedelijk Museum Amsterdam.
2/  Johan Barthold Jongkind, Rue Notre-Dame, Paris, 1866. Huile sur toile. © Collection Rijksmuseum, Amsterdam. Purchased with the support of the BankGiro Lottery, the Rijksmuseum Fonds and the Vereniging Rembrandt, with additional funding from the Prins Bernhard Cultuurfonds.
3/  Jacob Maris, Le Peintre Frederik Kaemmerer au travail à Oosterbeek, 1861. Huile sur papier marouflé sur bois, Dordrecht, Dordrechts Museum. © Dordrecht, Dordrechts Museum.

 


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Interview de Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef au Petit Palais et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 février 2018, durée 12'53". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Edwin Becker, conservateur en chef des expositions, musée Van Gogh, Amsterdam
Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef au Petit Palais
Mayken Jonkman, conservatrice en chef, RKD – Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art, La Haye
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais




Le Petit Palais est heureux de présenter, en collaboration avec le musée Van Gogh d’Amsterdam et le RKD (Institut Néerlandais d’Histoire de l’Art) de la Haye, la première grande exposition en France dédiée aux riches échanges artistiques, esthétiques et amicaux entre les peintres hollandais et français à Paris, de la fin du XVI I Ie siècle jusqu’au début du XXe siècle. Cent quinze oeuvres empruntées aux plus grands musées des Pays-Bas, mais aussi à d’autres musées européens et américains, jalonnent ce parcours retraçant un siècle de révolutions picturales.

Le parcours chronologique raconte ces liens qui se sont noués entre les artistes hollandais et leurs confrères français, les influences, échanges et enrichissements mutuels à travers les figures de neuf peintres hollandais : Gérard van Spaendonck pour la fin du XVIIIe et Ary Scheffer pour la génération romantique ; Jacob Maris, Johan Jongkind et Frederik Kaemmerer pour le milieu du XIXe siècle et enfin, George Breitner, Vincent van Gogh, Kees van Dongen et Piet Mondrian pour la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Leurs oeuvres sont présentées aux côtés de celles d’artistes français contemporains comme Géricault, David, Corot, Millet, Boudin, Monet, Cézanne, Signac, Braque, Picasso... afin d’établir des correspondances et comparaisons.

De 1789 à 1914, plus d’un millier d’artistes hollandais se rendent en France, attirés par la Ville-Lumière et le dynamisme de sa vie artistique. Paris est en effet la destination prisée de nombre d’artistes du monde entier. Elle attire par les multiples possibilités qu’elle offre : son enseignement, les opportunités de carrière, un marché de l’art émergent, les musées aux riches collections. Les séjours des artistes néerlandais, plus ou moins longs, sont parfois le premier pas vers une installation définitive en France. Ces artistes ont en tout cas une influence décisive sur le développement de la peinture hollandaise, certains comme Maris ou Breitner diffusant des idées nouvelles à leur retour en Hollande. De la même manière, des figures comme Jongkind ou Van Gogh apportent à leurs camarades français, des thèmes, des couleurs, des manières proches de la sensibilité néerlandaise.

Le parcours chronologique s’ouvre sur l’oeuvre de Van Spaendonck, jeune artiste ambitieux spécialisé dans la peinture de fleurs qui arrive à Paris en 1769. Par son talent et ses relations bien placées, il est nommé en 1793 professeur de dessin botanique au jardin des Plantes. Ami de Jacques-Louis David, Van Spaendonck devient une personnalité importante de la vie artistique parisienne et fait figure de précurseur pour toute une génération de peintres néerlandais qui souhaitent faire le voyage jusqu’à Paris. Ary Scheffer est l’un d’entre eux. Il s’installe dans la capitale vers 1830 et devient l’un des artistes les plus en vue sous le règne de Louis-Philippe. Parrainant de nombreux jeunes artistes français, il est l’un des relais essentiels entre les Pays-Bas et la France.

À partir du milieu du XIXe siècle, l’afflux d’artistes étrangers dans la capitale française devient de plus en plus important. Le succès des expositions universelles en est l’une des raisons. C’est à cette période que s’installent les peintres Jongkind, Maris et Kaemmerer.

Ils fréquentent assidûment les cafés et se lient d’amitié avec les artistes français, tels Boudin ou Monet avec Jongkind ou tout du moins ils observent attentivement leur peinture comme Maris très influencé par l’école de Barbizon. Cette vie artistique foisonnante inspire leur manière de peindre. Le développement du marché de l’art leur permet également de mieux se faire connaître. Kaemmerer profite en effet de ses liens avec la galerie Goupil pour accroître sa renommée et obtient ainsi plusieurs commandes officielles.

À la fin du XIXe siècle et jusqu’au début du XXe siècle, l’attrait pour Paris est à son apogée. La capitale est un passage obligé pour tous les artistes internationaux. Breitner, Van Gogh, Van Dongen puis Mondrian ne font pas exception. Breitner ne reste pas longtemps à Paris, mais les artistes français et notamment Degas le marquent durablement et influencent sa peinture. Vincent van Gogh lui y restera deux ans. Son séjour sera décisif pour l’évolution de son style. Il se lie d’amitié avec de nombreux artistes comme Emile Bernard, Toulouse-Lautrec, Camille Pissarro, Signac… Aux contacts des impressionnistes, sa palette s’éclaircit et sa touche devient plus déliée. Kees van Dongen quant à lui fait partie des artistes qui s’installent définitivement à Paris. La vie nocturne parisienne le fascine et constitue le sujet principal de ses tableaux aux couleurs vives et violentes. Au début du XXe siècle, Mondrian voit également son style évoluer suite à des séjours dans la Ville-Lumière. En 1912, ce dernier en mal d’inspiration vient à Paris pour y trouver un nouveau souffle et poursuivre son cheminement de la figuration vers l’abstraction. La fréquentation des peintres cubistes comme Braque et Picasso l’aide et il trouve enfin son propre langage abstrait.

La scénographie de l’exposition plonge le public dans des univers très différents pour chacun des neuf peintres hollandais présentés et donne des clés pour comprendre leur époque.

Une salle dédiée à la médiation est intégrée dans le circuit de l’exposition. Intitulé L’atelier du peintre, cet espace propose aux visiteurs de découvrir et d’expérimenter la technique des peintres présentés et l’évolution marquante de leur style. Un audioguide accompagne les visiteurs.






Parcours de l’exposition

Gérard van Spaendonck : Les peintres hollandais et la nature morte florale

Aux alentours de 1770 à Paris, la nature morte aux fleurs et aux fruits jouit d’un regain d’engouement dans les beaux-arts ; l’étude de la nature occupe une place de premier plan dans les sciences, ainsi qu’en témoignent notamment les publications de Jean-Jacques Rousseau. Les nombreuses découvertes en matière de botanique faites dans le courant du XVIIIe siècle éveillent l’intérêt pour l’observation des végétaux et leur illustration. La nature n’est plus considérée alors comme un phénomène inerte, mais comme une force agissant sans cesse sur les autres êtres vivants. La vogue des fleurs dans les sciences et les arts se reflète dans l’industrie du luxe (mode, parfums, mobilier, porcelaine). Van Spaendonck, qui fournit des dessins à la manufacture de Sèvres, fait beaucoup pour cette vogue. Il forme également un grand nombre d’élèves. Si beaucoup ne dépassent pas le niveau d’amateur, quelques uns feront carrière, comme Pierre-Joseph Redouté et Jan Frans van Dael.

Du Salon officiel aux expositions parallèles : Ary Scheffer, artiste officiel et engagé
Au XIXe siècle, le Salon parisien est un événement annuel capital pour les artistes. Le jury s’y montre souvent impitoyable envers les plus novateurs. Scheffer, qui fait figure de modèle, profite de sa position influente pour soutenir de jeunes peintres français, notamment plusieurs paysagistes de l’école de Barbizon, comme Théodore Rousseau, et les introduit auprès de différents collectionneurs. Sa maison de la rue Chaptal est un lieu de rencontre important de l’époque. Il y reçoit un cercle très étendu d’amis et de connaissances, dont des artistes célèbres tels que Delacroix, Ingres, Paul Delaroche ou Horace Vernet. Scheffer y accueille également des historiens, des hommes politiques, ainsi que les compositeurs Frédéric Chopin et Franz Liszt, la cantatrice Pauline Viardot, la femme de lettres George Sand ou encore le poète Alphonse de Lamartine. Il ouvre son atelier à ses nombreux élèves et le met à la disposition de plusieurs artistes refusés au Salon, tel Rousseau, pour qu’ils puissent y travailler et exposer leurs tableaux.

Le Paris de Johan Barthold Jongkind : vie de bohème et circuits alternatifs
Jongkind réussit à faire connaître son oeuvre en partie en dehors du système de l’art officiel et de l’Académie, grâce au marché et aux circuits alternatifs parisiens (galeries et cafés). À son arrivée dans la capitale, Jongkind expérimente la vie de bohème : faute de revenus, il change régulièrement d’adresse dans le quartier de la place Pigalle, très prisé des peintres en raison de ses loyers modestes, de ses cafés et restaurants bon marché. De caractère jovial, Jongkind noue rapidement des amitiés avec des confrères français du quartier, comme Théodore Rousseau, Georges Michel, qui lui présentent Constant Troyon ou Félix Ziem. Il se rend aussi fréquemment au célèbre café d’artistes Le Divan Le Peletier, où il rencontre notamment Gustave Courbet et Charles Baudelaire en 1852. Les amis français de Jongkind l’aident dans sa carrière : ils recherchent des acheteurs pour ses toiles et organisent la vente de ses oeuvres ou bien de leurs oeuvres personnelles, afin de financer son séjour en France. Les boutiques des marchands d’art sont aussi le lieu de fructueuses rencontres, notamment rue Laffitte, à l’époque la prestigieuse rue du commerce de l’art. La boutique de Pierre-Firmin Martin, rue de Mogador – l’un des marchands de Jongkind et l’un de ses plus fervents soutien –, est également un endroit apprécié des artistes dans les années 1840-1850. Chez Martin se forme « le cercle de Mogador », constitué de Théodore Rousseau, Jules Dupré, Narcisse Diaz de la Peña, Constant Troyon, Félix Ziem et Jongkind. Lui excepté, tous ces peintres appartiennent à l’école de Barbizon, qui renouvelle alors l’art du paysage par un travail en plein air, en forêt de Fontainebleau. À leur contact, sa manière de peindre connaît une importante évolution. Jongkind, que le peintre Paul Signac voit comme le « génial précurseur » des impressionnistes, encourage à son tour, par sa liberté technique et la fraîcheur de sa vision, des artistes tels qu’Eugène Boudin ou Claude Monet à tracer d’importantes voies nouvelles dans la peinture française.

Jacob Maris : quitter la ville, de Paris à Barbizon
À l’occasion du Salon de 1859 à Paris, le critique d’art Maxime Du Camp soutient que le paysage est désormais le genre artistique le plus important. Il fait allusion aux grandes toiles des peintres de Barbizon (Jean- François Millet, Théodore Rousseau, Charles-François Daubigny ou encore Constant Troyon), qui glorifient le paysage français et dépeignent la nature pour elle-même. Dès les années 1820, des artistes français sont allés travailler dans les bois et les bourgades des environs de Fontainebleau. Certains, comme Rousseau et Millet, s’y sont d’ailleurs installés définitivement. Le village de Barbizon, facilement accessible depuis Paris par le train à partir des années 1850, devient l’une des destinations de prédilection des peintres hollandais. En effet, les tableaux des artistes de Barbizon sont populaires aux Pays-Bas : les Expositions des maîtres vivants – l’équivalent du Salon parisien – qui se tiennent à La Haye et à Amsterdam permettent de les étudier. Inspirés par ces oeuvres, les peintres néerlandais font alors le voyage en France afin de visiter les lieux par eux-mêmes.

Frederik Hendrik Kaemmerer, l’enfant chéri du marché de l’art
Depuis les années 1830, les marchands d’art parisiens cherchent à contrôler une partie du marché de l’art contemporain. Vingt ans plus tard, ils passent des contrats avec des artistes pour avoir une maîtrise sur leur production artistique. Ce faisant, ils commencent à concurrencer le Salon officiel et l’Académie en imaginant des techniques de vente permettant de fidéliser les artistes qui travaillent pour eux. Kaemmerer est un parfait exemple de cette réussite partagée avec le marchand Adolphe Goupil. Celui-ci ouvre ses portes à Paris en 1827 comme éditeur d’estampes et de reproductions. En 1840, Goupil crée une succursale à Londres et une à New York. En 1857, c’est rue Chaptal, dans le 9e arrondissement de Paris, que la maison se dote d’un hôtel particulier dans lequel sont aménagés un espace d’exposition, un atelier d’imprimerie et des ateliers d’artistes. En 1863, la fille de Goupil se marie avec le célèbre peintre Jean-Léon Gérôme, une des gloires du Salon, qui devient peu après professeur à l’École des beaux-arts. Ce lien de famille ouvre à Goupil les portes de l’École et lui permet de rencontrer de jeunes artistes prometteurs, comme Kaemmerer, De Nittis ou Boldini. En 1863, le marchand d’art hollandais Vincent van Gogh (l’oncle du peintre) devient l’associé de Goupil et se charge des ventes à Paris. L’entreprise est florissante : Goupil vend, par exemple, près de la moitié des toiles de Kaemmerer à des collectionneurs et marchands d’art américains. De son côté, le peintre introduit auprès du marchand parisien plusieurs artistes néerlandais comme Coen Metzelaar ou David Artz.

George Hendrik Breitner, un impressionniste hollandais
Entre 1884 et 1890, à la suite des séjours qu’il a effectués à Paris, la production de Breitner témoigne d’une forte influence de la peinture française moderne, impressionniste notamment. Avec Isaac Israëls, lui aussi venu à Paris, il est l’un des rares artistes à avoir importé cette peinture aux Pays-Bas. La première exposition d’oeuvres impressionnistes aux Pays-Bas fut organisée par le marchand Paul Durand-Ruel, en juillet 1883, au Kunstclub d’Amsterdam. Les toiles de Pissarro, Renoir, Sisley, Monet y reçurent un bon accueil. Si Breitner a sans doute visité cette exposition, il se montre surtout inspiré par l’oeuvre d’Edgar Degas, découverte lors de son premier séjour à Paris l’année suivante. Il s’intéresse au thème de la danse, alors inédit aux Pays-Bas et, comme Degas, choisit de dépeindre les coulisses ou les répétitions des danseuses de ballet. En 1891, Breitner expose à Amsterdam un ensemble de nus dépourvu de tout académisme, qui suscite la critique du public hollandais. S’inspirant toujours de la peinture française, il délaisse cette fois les teintes claires de ses confrères pour adopter une gamme rembranesque et privilégie une expressivité crue. À partir de 1893, Breitner poursuit ses recherches dans une voie encore plus personnelle, comme en témoignent ses séries de jeunes filles en kimono et ses représentations d’Amsterdam.

Vincent van Gogh à Paris : la naissance d’un artiste d’avant-garde
Le désir de faire des progrès et la possibilité de vendre ses toiles sont les principales raisons qui poussent Van Gogh à se rendre à Paris. Pendant deux années décisives, au contact d’artistes novateurs, sa peinture évolue de manière spectaculaire. Il devient un peintre moderne et se fait une place au sein de l’avant-garde. Dans la capitale, Van Gogh découvre simultanément l’impressionnisme et le néo-impressionnisme, mais ce n’est qu’au cours de sa seconde année à Paris qu’il se tourne véritablement vers cet art moderne. Il tisse des liens significatifs avec Émile Bernard et Henri de Toulouse-Lautrec et fréquente, comme les impressionnistes et les artistes de la jeune génération, la boutique du « père Tanguy », un magasin de fournitures pour peintres situé à Montmartre, non loin de chez lui. Durant l’hiver 1886-1887, il commence à appliquer les techniques des impressionnistes : sa palette s’éclaircit et sa touche devient plus déliée. Puis, au printemps, il s’essaie au pointillisme des néo-impressionnistes. Dans la seconde moitié de l’année 1887, il fréquente également Armand Guillaumin, ainsi que Camille Pissarro, et rencontre Paul Gauguin. En 1888, il participe à l’exposition de la Société des artistes indépendants, un cercle d’avant-garde. Néanmoins, à l’exception de quelques toiles, Van Gogh ne parviendra à vendre ses oeuvres qu’après avoir quitté Paris.

Kees van Dongen, la réussite d’un artiste d’avant-garde
À l’inverse de Vincent Van Gogh, Kees Van Dongen connaît la réussite à Paris, bénéficiant d’une conjoncture plus favorable à l’avant-garde et du soutien de solides réseaux. Dès 1899, il rencontre, par l’intermédiaire de son compatriote le peintre Siebe Johannes ten Cate, plusieurs personnalités de la colonie néerlandaise, dont l’écrivain et journaliste Charles Snabilié, qui commente les expositions parisiennes pour la presse de son pays. L’intérêt personnel de Van Dongen pour le mouvement anarchiste lui fait pénétrer ce milieu où il se lie avec Maximilien Luce et Paul Signac. En 1905, sa carrière prend un nouvel essor : il expose dans les principaux Salons de l’avant-garde et chez les grands galeristes, dont Ambroise Vollard, Berthe Weill, Daniel-Henry Kahnweiler, Bernheim-Jeune et Paul Guillaume. On s’enthousiasme pour la modernité de son style et la vitalité de ses compositions. Les critiques les plus influents de l’époque (Arsène Alexandre du Figaro, Charles Morice du Mercure de France, Louis Vauxcelles de Gil Blas) saluent son talent. La jeune génération d’artistes néerlandais, en particulier Jan Sluijters, Piet van der Hem et Piet Mondrian, s’avère très inspirée par son travail, notamment par son utilisation de la couleur.

Piet Mondrian : Paris, catalyseur de l’abstraction
Le premier séjour de Mondrian à Paris compte beaucoup dans le développement de son travail vers l’abstraction, et c’est le cubisme qui lui indique « le chemin à suivre ». Pourtant, jusque vers 1906, il ne se montre pas particulièrement intéressé par l’art moderne français et n’envisage pas de se rendre à Paris. Ses sources d’inspiration sont l’œuvre de George Hendrik Breitner et, pour le paysage, l’école de Barbizon. En 1909, il adhère à la Société théosophique des Pays-Bas, qui prône des théories scientifiques et mystiques. L’année 1911 marque un véritable tournant : Mondrian expose à Paris au Salon des indépendants, aux côtés de peintres cubistes. De retour à Amsterdam, il organise avec Conrad Kickert une exposition au Cercle d’art moderne, qui montre les cubistes français et un ensemble conséquent d’oeuvres de Paul Cézanne, présenté comme leur précurseur. L’installation de Mondrian à Paris en 1912 lui permet d’assimiler d’une manière très personnelle les fondements du cubisme. Le réel disparaît désormais derrière des entrecroisements de lignes géométriques et de touches de couleur en camaïeu. Mondrian reproche cependant à Braque et Picasso de ne pas mener leurs recherches à leur terme. Avec le passage à l’abstraction, qui va jusqu’à l’élimination complète de la réalité visible, l’artiste néerlandais trouve finalement sa propre voie.