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“BIP2018” Biennale de l'Image Possible
à Liège, Belgique

du 17 février au 1er avril 2018



www.bip-liege.org

 

© Julie-Marie Duro et Ymy, présentation presse, le 16 février 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Viviane Sassen, Belladonna, de la série Lexicon, 2010. 40 x 32 cm. ©Viviane Sassen. © Courtesy of Stevenson, Cape Town and Johannesburg.
2/  Eva L'Hoest, Unde Automata, 2016. © Eva L'Hoest.
3/  Roman Moriceau, Botanischer Garten (I), 2015. Poussière de cuivre sur papier. © Roman Moriceau. © Gabrielle Gobeaud Bianco. © Courtesy de l'artiste et galerie Archiraar.

 


texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Ce weekend, Liège était aux couleurs de la photographie avec l’ouverture de la 11ème édition du BIP. La Biennale Internationale de la Photographie, devenue il y a deux ans Biennale de l’Image Possible, marque cette année encore un éclatement du médium et une ouverture vers l’avenir. En ces périodes de transitions, la soixantaine d’artistes exposés en 8 lieux tentent de questionner d’un même élan médium expressif et réalités sociales ou politiques. L’image photographique s’épaissit, se plie, se fait tirer dessus et quitte parfois les cimaises pour nous offrir une expérience plurisensorielle en 3 dimensions dont nous retiendront particulièrement le travail de l’artiste japonais Satoshi Fujiwara et des belges Roman Mariceau et Eva L'Hoest.

Si certaines installations sont de premier abord difficile d’accès, rappelons tout de même aux puristes qui pourraient regretter le passage de la photographie « traditionnelle » à une imagerie plus conceptuelle et fragmentée, que l’exposition de Viviane Sassen faisant face à la Meuse dans la majestueuse verrière de la Boverie vaut à elle seule le détour. Et que si l’exposition principale Fluo Noir donne, il est vrai, le ton d’une certaine radicalisation, d’autres propositions plus modérées parsèment la ville telles que La Flamme double aux Brasseurs ou Ultra Normal aux Chiroux qui mettent à l’honneur de jeunes artistes tout juste sortis d’école (respectivement de l’ENSP d’Arles et des écoles d’art belge). Anne-Françoise Lesuisse, directrice artistique du BIP, a réussi à créer une douce mise en tension dans une édition plus équilibrée et accessible où chacun mangera à sa faim. Et avec pour dessert cet arrière-gout d’intrigue : de quoi le monde (de la photographie) sera-t-il fait demain ?

Impossible d’être ici exhaustif vu l’ampleur de l’évènement. Enfin notons que de nombreuses expositions Off constellent la Cité Ardente jusqu’au 1er avril. Entre autres : Louise Narbo à la Galerie Christine Colon, Matthieu Litt au Théâtre de Liège et Maxence Dedry à l’Accattone. Sans oublier le Liège PhotoBook festival qui se déroulera le weekend du 17 et 18 Mars.

Julie-Marie Duro

 


extrait du communiqué de presse :

 

organisation : Centre culturel de Liège – Les Chiroux
Direction artistique : Anne-Françoise Lesuisse



La Biennale de l’Image Possible, c’est…


Créé en 1997, l’événement qui allait rapidement devenir la Biennale internationale de la Photographie et des Arts visuels de Liège se mue en BIP en 2010 pour devenir, à l’occasion de sa 10e édition en 2016, la Biennale de l’Image Possible. Ce changement de nom, où disparaît la référence directe à la photographie, participe d’un mouvement de fond qui a modifié petit à petit la physionomie de la Biennale depuis sa création.

Comme beaucoup de festivals photo qui ont vu le jour à la fin des années 90 et au début des années 2000, celui de Liège s’intéresse d’emblée aux formes émergentes. La Biennale présente des artistes qui témoignent de l’évolution, voire des bouleversements, qu’ont connus les pratiques photographiques depuis une vingtaine d’années. Dans l’hétérogénéité de ses formes et de ses positions, dans ses usages et ses pratiques multiples, dans sa confrontation avec d’autres types d’images, le photographique subit des mutations profondes au contact aussi des transformations de société et de son inclusion dans les pratiques de la création contemporaine.

Depuis BIP2016, la Biennale de l’Image Possible prend acte, non plus strictement des mouvements de la photographie lorsqu’elle touche à ses limites mais, plus largement, des régimes de circulation de l’image contemporaine qui traverse allègrement, sous des formes et des aspects toujours plus souples et toujours plus hybrides, les champs intimes, médiatiques, politiques, économiques, sociologiques, anthropologiques.

La Biennale de l’Image Possible est aujourd’hui un événement qui défend les artistes qui rendent compte de ces traversées et de ces porosités. BIP présente en combinaison des photographies, vidéos et installations d’art visuel. A travers sa sélection artistique, BIP interroge les images contemporaines et les relations que nous entretenons avec elles.



La 11e édition, BIP2018

Dans l’Image Possible, il y a une ouverture sur l’avenir.

Cependant, en ce début de XXIe siècle, les espoirs et les utopies que l’on s’autorise ont radicalement changé. Devant le constat du ratage phénoménal qui nous met sur le seuil de notre propre survie en tant qu’espèce, nous avons le choix entre le cynisme, le désespoir ou l’invention de récits et d’images qui renouvellent, dans leurs thèmes et dans leurs formes, les fictions qui nous mèneront ailleurs, sans savoir où cet ailleurs se trouve…

Certains artistes d’aujourd’hui revendiquent la catastrophe comme un terreau euphorique et débordant. Ils détruisent et construisent dans le même mouvement. Sans naïveté mais ancrés dans le présent, ils échafaudent des images qui parlent de demain, qui s’y jettent à corps perdu sans savoir de quoi il sera fait. Dans la profusion souvent, animées d’un esprit d’expérimentation ludique et généreuse, nouées à la mélancolie contemporaine sans en être victimes, ces images ne dénoncent plus, ne résistent plus, ne font plus de procès. Elles témoignent plutôt d’un instant vivant, d’un état de vibration, d’un présent intense qui ouvre tant sur le doute que sur le potentiel de l’avenir.

Dans cette liberté, dans ces apocalypses joyeuses, il y a l’écho de l’amor fati de Nietzsche, ce cri « à aimer ce qui arrive, à accepter sa destinée », dans la douleur et la félicité. Il y aussi une invitation franche à partager cette chaleur circulante que l’on appelle sympathie : l’attirance pour ce qu’on ne connaît pas encore, l’effet mystérieux d’un corps sur un autre.

Pour sa 11e édition, BIP2018 aimerait transmettre une énergie. Partager une vitalité irradiante, mutante, intense; un mouvement exubérant, lucide, décomplexé ; une présence et un présent.

Un programme d’évènements ainsi que des visites et des ateliers seront proposés à tous les publics.