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“L’Invention de Morel ou la Machine à images” article 2371
à la Maison de l'Amérique latine, Paris

du 16 mars au 21 juillet 2018



www.mal217.org

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 15 mars 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  SLIDERS_lab, TMWKTM, 2009-2015. Dimensions variables, Installation de cinéma génératif.
2/  Stéphanie Solinas, Le Pourquoi Pas ? Équivalences, 2014-2017. Dimensions variables, series of 66 photographs.
3/  Leandro Erlich, Through the wall, 2007. 88 cm x 69 cm, Photographie.

 


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Interview de Thierry Dufrêne, historien de l'art et commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 mars 2018, durée 23'07". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Thierry Dufrêne



Artistes : Michel Bret/Edmond Couchot, Luc Courchesne, Jean‐Louis Couturier (A.Jihel‐JLC), Frédéric Curien / Jean‐Marie Dallet (Sliders‐Lab), Nicolas Darrot, Leandro Erlich, Masaki Fujihata, Piotr Kowalski, Julio Le Parc, Rafael Lozano‐Hemmer, Jean‐Pierre Mourey, Stéphanie Solinas, Pierrick Sorin.

À partir de mars prochain et pour une durée de quatre mois, la Maison de l’Amérique latine à Paris présente une exposition inédite, intitulée L’Invention de Morel ou la Machine à images, conçue par et sous le commissariat de Thierry Dufrêne à partir du roman L’Invention de Morel de l’écrivain argentin Adolfo Bioy Casares (1914‐1999), ami et compagnon de lettres de Jorge Luis Borges. En réunissant des oeuvres de toutes natures ‐photographies, installations, vidéo‐projections, hologrammes, oeuvres cinétiques, bande‐dessinée…‐ de quinze artistes venus du monde entier, celle‐ci met en lumière l’influence majeure qu’exerça ce roman d’anticipation sur plusieurs générations de créateurs.

Plus encore, cette exposition interroge la manière dont les artistes contemporains se réapproprient, à la suite de Bioy Casares, le rêve d’une duplication de notre monde qui en garantirait l’éternité.

Sans être une illustration de l’oeuvre littéraire de Bioy Casares, l’exposition L’Invention de Morel ou la Machine à images entend provoquer chez le visiteur les mêmes questionnements que ceux auxquels se trouve confronté le personnage du fugitif dans le livre paru en 1940 : quelle est la réalité des images, qu’est‐ce que l’immatérialité, peut‐on être amoureux d’une image ? Les artistes, dont certains ont créé une œuvre spécialement pour l’exposition, déplacent sans cesse le roman vers leurs propres horizons, comme le fera encore le regardeur dans l’interaction avec les oeuvres.

Le commissaire, Thierry Dufrêne, justifie le fil conducteur du propos de l’exposition dans la prédiction d’Adolfo Bioy Casares : « Nous voyons les images s’animer sous nos yeux et elles suscitent notre adhésion, mieux : notre croyance. Les simulacres nous hantent et nous finissons par vouloir partager leur vie fascinante. Mais ils ne sont que des êtres de rêve. Pourtant, les technologies de notre temps relancent sans fin la quête d’une image qui serait vivante. » Il résume ainsi le sujet du roman que Borges, dans la préface, estimait être l'un des plus ingénieux des lettres modernes et qui demeure indéniablement d'une originalité hors pair et source d’inspiration intarissable : « Un fugitif se retrouve sur une île peuplée de présences étranges qui le fascinent et qui vivent leur vie sans s’occuper de lui. Il tombe fou amoureux de Faustine et veut lui parler, entrer en contact avec elle, mais elle est étrangement absente alors qu’elle continue de vivre et d’échanger avec les autres mystérieux habitants de l’île. Finalement le fugitif comprend qu’il est en présence d’images parfaites (parlant, se mouvant, agissant), d’êtres qui sont venus sur l’île autrefois et qui réapparaissent sous forme de doubles. »


Un ouvrage publié aux Éditions Xavier Barral accompagne l’exposition.