contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Guernica” article 2378
au Musée national Picasso, Paris

du 27 mars au 29 juillet 2018



www.museepicassoparis.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 23 mars 2018.

2378_Guernica2378_Guernica2378_Guernica
Légendes de gauche à droite :
1/  Pablo Picasso, Femme à la bougie, combat entre le taureau et le cheval, Boisgeloup, 24 Juillet 1934. Crayon brun, plume et encre de Chine sur toile préparée contrecollée sur contreplaqué, 31,5 x 40,5 cm. Musée national Picasso-Paris, MP1136. © RMN-Grand Palais / Sylvie Chan-Liat. ©Succession Picasso 2018.
2/  Kary H. Lasch, Huile sur toile "Guernica" lors de l'exposition "Guernica" au Nationalmuseum, Stockholm, en octobre-décembre 1956, 1956. Épreuve gélatino-argentique, 17 x 21,7 cm, Musée national Picasso-Paris, APPH13672. © RMN-Grand Palais / image RMN-GP. ©Sucession Picasso 2018.
3/  Dora Maar, Huile sur toile "Guernica" en cours d'exécution, état VII, atelier des Grands-Augustins, Paris, en mai-juin 1937, Paris, 1937. Épreuve gélatino-argentique, 24 x 30,4 cm. Musée national Picasso-Paris, don Succession Picasso, 1992, APPH1370. ©RMN-Grand Palais / Mathieu Rabeau. ©Succession Picasso 2018.

 


2378_Guernica audio
Interview de Géraldine Mercier et Emilia Philippot, commissaires de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 mars 2018, durée 20'08". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Emilie Bouvard,conservatrice au Musée national Picasso-Paris
Géraldine Mercier, historienne de l’art, commissaire associée.




« Oui, le taureau représente la brutalité, ce cheval est le peuple. […] Non, le taureau n’est pas le fascisme, mais la brutalité et l’obscurité. » Pablo Picasso, 1945.

« Ce taureau est un taureau. Ce cheval est un cheval. […] Il faut que le public, les spectateurs voient dans le cheval, dans le taureau, des symboles qu’ils interprètent comme ils l’entendent. Il y a des animaux massacrés. C’est tout pour moi, au public de voir ce qu’il voit. » Pablo Picasso, 1947.

À la suite du 80e anniversaire de la création de l‘oeuvre, le Musée national Picasso-Paris, en partenariat avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, consacre une exposition à l’histoire de Guernica, tableau exceptionnel de Pablo Picasso qui compte parmi les plus connus au monde. Le chef-d’oeuvre est conservé de manière permanente à Madrid depuis 1981 et au Reina Sofia depuis 1992.

Peinte en 1937, cette oeuvre au format monumental est à la fois une synthèse des recherches plastiques menées par Picasso depuis plus de quarante années, et une icône populaire. Exposée, reproduite partout dans le monde, elle fut à la fois un symbole anti-franquiste, anti-fasciste et pacifiste. C’est aussi une oeuvre abondamment citée, commentée, reprise, théorisée par les historiens de l’art et les artistes.

Grâce au prêt exceptionnel du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de nombreuses esquisses et « post-scriptums » de Guernica, la genèse de l’oeuvre est présentée depuis les corridas et Minotauromachies des années 1930, jusqu’à l’irruption dans l’art et la vie de Picasso de la Guerre civile espagnole. Le parcours vient rappeler le contexte de création du chef-d’oeuvre en mettant l’accent sur le choc du bombardement de la ville basque de Gernika le 26 avril 1937. Un partenariat privilégié avec les Archives Nationales de France permet de présenter un ensemble d’affiches issues du fonds des Brigades internationales.

La seconde partie de l’exposition s’attache à montrer l’histoire et la postérité de Guernica dont la puissance aujourd’hui tient aussi aux contextes visuels, politiques et littéraires dans lesquels elle a été exposée : le Pavillon de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937, l’importance auprès de Picasso d’hommes relais tels Christian Zervos et sa revue Cahiers d’art ou encore Paul Éluard. L’exposition témoigne également du rôle d’image fédératrice pour les milieux artistiques espagnols anti-franquistes qu’a joué le chef-d’oeuvre, et de son devenir d’icône pacifiste après-guerre, et aborde ainsi l’histoire de sa restitution à l’Espagne en 1981. Elle interroge enfin l’influence de Guernica sur l’art du XXe siècle jusqu’à nos jours. Des réécritures de grand format réalisées par plusieurs artistes contemporains, tels Robert Longo, Art & Language, Damien Deroubaix et Tatjana Doll rythmeront le parcours.






Extrait du catalogue - Guernica in situ par Émilie Bouvard

Guernica est une peinture à l’huile sur toile mesurant 349,3 x 776,6 cm, exécutée par Pablo Picasso entre le 1er mai et le 4 juin 1937 dans son atelier du 7, rue des Grands-Augustins, à Paris. Elle est d’abord conservée au Casón del Buen Retiro, attenant au Museo nacional del Prado à partir de 1981, avant de rejoindre le Museo nacional Centro de Arte Reina Sofía (MNCARS) à Madrid en 1992. Avant cette date, elle a été exposée, de même que ses esquisses préparatoires, à travers le monde, devenant progressivement une oeuvre parmi les plus célèbres et emblématiques du XXe siècle, et maintes fois reproduite. Son histoire mouvementée lui interdit d’être prêtée ou de circuler. L’exposition « Guernica » au Musée national Picasso-Paris s’articule ainsi autour d’une absence, celle du chef-d’oeuvre, resté à Madrid.

Comme l’évoque Rosario Peiro dans cet ouvrage, exposer Guernica représente un défi quotidien pour le MNCARS. L’histoire de ses expositions passées, de sa première présentation au Pavillon espagnol de l’Exposition internationale des arts et des techniques appliqués la vie moderne en 1937 à Paris, jusqu’à l’exposition « Piedad y terror en Picasso. El camino a Guernica » conçue pour son 80e anniversaire1 à Madrid, doit être considérée, tant elle a contribué à construire le palimpseste de significations que l’oeuvre charrie avec elle. Ainsi que l’écrit l’artiste Leon Golub, dans une note inédite de 1958, Guernica est au plus haut point « a vehicle for disseminating news2 ». Peu d’oeuvres d’art peuvent lui être comparées sur ce plan ; image iconique, chargée, elle a pour cousines El 3 de mayo en Madrid de Francisco de Goya (1814, Museo nacional del Prado, Madrid), Le 28 juillet. La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix (1830, musée du Louvre, Paris) que Picasso connaissait parfaitement, ou encore Napalm Girl photographiée au Viêt Nam à Trang Bang le 8 juin 1972 par Nick Ut - des chefs-d’oeuvre sur le plan plastique nourris de leurs multiples usages artistiques et politiques au fil du temps. Comme Guernica, ce sont aussi des oeuvres « d’histoire immédiate ». […]


1 Commissariat : Timothy J. Clark, Anne Wagner, Manuel Borja-Villel et Rosario Peiro.
2 Un moyen de diffuser l’information.