contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“68 les archives du pouvoir” article 2408
aux Archives nationales, Hôtel de Soubise, Paris

du 3 mai au 17 septembre 2018



www.archives-nationales.culture.gouv.fr

www.soixantehuit.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 2 mai 2018.

2408_68-archives-pouvoir2408_68-archives-pouvoir2408_68-archives-pouvoir
Légendes de gauche à droite :
1/  Photographie de la grève des éboueurs à Paris [quartier de l’Hôtel de Ville], 21 mai 1968. © Arch. nat. 20010163/3.
2/  Discours manuscrit de l’allocution radiodiffusée du général de Gaulle du 30 mai. © Arch. nat., 5AG(1)/1447.
3/  La police vous parle tous les soirs à 20h, affiche de l’atelier populaire de l’ex-École supérieure des Beaux-Arts sur l’ORTF, 1968. © Arch. nat. AE/II/4203/43.

 


2408_68-archives-pouvoir audio
Interview de Emmanuelle Giry, archiviste paléographe et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 mai 2018, durée 13'33". © FranceFineArt.
(l'entretien a été réalisé dans la cour de l'hôtel de Soubise où le vent s'invite parfois à la conversation)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Les commissaires scientifiques
Emmanuelle Giry : Archiviste paléographe, diplômée de l’Institut national du patrimoine, est responsable du pôle Éducation - Enseignement supérieur et Recherches.
Philippe Artières : Historien, directeur de recherche au CNRS (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain/EHESS)




À l’occasion du 50e anniversaire de 68, les Archives nationales organisent sur ses deux sites, à Paris et à Pierrefitte-sur-Seine, une exposition présentant les événements de mai-juin 1968 vus par le pouvoir en place.

10 millions de grévistes, une jeunesse dans la rue, un service public à l’arrêt, une économie paralysée : l’État fait face à une crise sociale majeure qui menace de le déstabiliser. L’ensemble du territoire national est concerné, tous les secteurs d’activité sont touchés. La Présidence de la République, les membres du gouvernement, les agents des administrations centrales, la Cour de sûreté de l’État sont autant d’exemples de figures et de lieux d’autorité qui cherchent alors à endiguer la contestation, à assurer la permanence de l’État.

Que faire ? Par quels canaux ? Et comment par la suite adapter les institutions pour prévenir tout mouvement d’ampleur similaire ?

C’est au travers de documents d’archives en grande partie inédits que l’exposition 68, les archives du pouvoir invite ainsi à découvrir 68 depuis l’autre côté de la barricade, depuis les bureaux de l’administration, de la préfecture ou du pouvoir exécutif.

Ce parti-pris assumé ne vise pas à raconter une nouvelle histoire de 68, à se superposer aux récits précédents : l’exposition souhaite au contraire, en tenant compte des renouvellements historiographiques, contribuer à la polyphonie des événements de 1968. L’objectif est avant tout citoyen : il s’agit de montrer comment le patrimoine archivistique de la Nation française peut expliquer et donner à voir les mécanismes d’un État en difficulté.

En effet, outre le 50e anniversaire des événements, 2018 marque également l’ouverture de la majorité des archives des services de l’État encore non librement communicables (selon le Code du patrimoine). En réalité, la commémoration n’est pas seulement une opportunité : elle est également ouverture à la Nation de ses archives.

Cette mise à disposition se donnera tout particulièrement à voir dans la salle de lecture éphémère de reproductions de dossiers d’archives mise en place dans les jardins de l’hôtel de Soubise et sur la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales. Sera notamment publié et mis en ligne l’inventaire des dossiers de procédure et scellés liés aux mouvements d’extrême-gauche poursuivis par la Cour de sûreté de l’État. Cet inventaire sera accompagné d’une numérisation sélective de scellés (837 documents).

Cette exposition se tiendra du 3 mai au 22 septembre 2018 sur les deux sites des Archives nationales (hôtel de Soubise à Paris - du 3 mai au 17 septembre - et Pierrefitte-sur-Seine - du 24 mai au 22 septembre -). Le commissariat scientifique est assuré par Philippe Artières, directeur de recherches au CNRS, et Emmanuelle Giry, conservatrice du patrimoine aux Archives nationales ; le commissariat technique par Éric Landgraf et Christophe Barret, chargés d’exposition.






Le parcours de l’exposition

L’exposition s’articule en quatre parties :


- « Mai 68 au jour le jour » (rue des Francs-Bourgeois, site de Paris)
Tout comme le mouvement dont elles sont la trace, les archives de 68 s’exposent dans la rue. Une palissade dressée devant l’entrée du site parisien des Archives nationales accueille, jour après jour, des reproductions de documents, interpellant le passant.

- « Les années 68 » (cour de l’Hôtel de Soubise, site de Paris)
Une salle de lecture éphémère de reproductions de documents d’archives et des tirages d’affiches permettent d’appréhender le contexte international, social et institutionnel de cette décennie 1960-1970. L’installation se révèle un apprentissage citoyen expérimental des sources et notamment de ces sources spécifiques que sont les dossiers d’archives produites par l’État.

- « Images de la répression », « L’année 1968 : l’autorité en crise » et « Images de l’autorité » (salle des gardes, site de Paris)
À l’intérieur de l’hôtel de Soubise, le visiteur découvre le déploiement de la marche de l’État au cours de cette période mouvementée : les parties « Figures de la répression », consacrée aux forces de l’ordre, « L’année 1968 : l’autorité en crise » et « Images de l’autorité » présentent, en dépit des soubresauts, les moyens de la continuité de l’État durant cette période. L’organisation chronologique du parcours au sein du musée, autour des grandes dates du printemps et de l’été 68, donne les clés pour comprendre les rouages administratifs à l’oeuvre.

- « Les voix de la contestation » (salle d’exposition du site de Pierreffite-sur-Seine)
Contrepoint essentiel à ce déploiement des moyens de la marche de l’État, le site de Pierrefitte-sur-Seine des Archives nationales présente « Les voix de la contestation ». Les militants ou les organisations contestataires, notamment la gauche extra-parlementaire, sont l’objet de saisies par l’État (personnels du ministère de l’Intérieur ou cour de Sûreté de l’État). Les Archives nationales conservent ce matériau inédit qu’elles présentent pour la première fois. Ces sources uniques invitent à la déconstruction des récits et à la restitution aux événements de leur polyphonie.