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“Le Monde vu d’Asie” Au fil des cartes
au Musée Guimet, Paris

du 16 mai au 10 septembre 2018



www.guimet.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Adrien Bossard, le 22 mai 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Carte du monde au-dessous du ciel (Ch’onhado p’al Sibil Guk), Extraite de l’ouvrage intitulé Tongguk Chido, Corée, dynastie Choson (1392-1910). Papier, 18-19e siècle. © RMN-GP (MNAAG, Paris/Thierry Ollivier).
2/  Carte complète du grand empire des Qing unifié et éternel (Blue Map ou Da Qing wan nian yi tong di li quan tu), Chine, dynastie Qing (1644-1911), ère Jiaqing (1796-1820), probablement 1811, d’après la carte de Huang Qianren de 1767. Papier. © Bibliothèque nationale de France, Paris.
3/  Carte de l’Afghanistan et des pays voisins, Firman de l’émir d’Afghanistan, Abd al-Rahman Khan, 1898. © Kalakriki Archives, Hyderabad.

 


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Interview de Adrien Bossard, conservateur, section Chine du MNAAG et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 mai 2018, durée 19'02". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Sophie Makariou, Présidente du MNAAG, commissaire générale
Fabrice Argounès, Enseignant en géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Adrien Bossard, Conservateur, section Chine du MNAAG
Pierre Singaravélou, Professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne




Le musée national des arts asiatiques – Guimet propose une autre histoire du monde, illustrée par des chefs d’œuvre cartographiques et iconographiques célèbres ou méconnus, qui témoignent des échanges féconds entre les différentes régions asiatiques, ainsi qu’entre l’Asie et le reste du monde.

Véritables oeuvres d’art et précieuses sources historiques, topographies, paysages et objets exceptionnels sont rassemblés. Peintures, gravures et manuscrits, grès et porcelaines, laques et ivoires, ou encore une rare sphère armillaire japonaise, éclairent le processus de mondialisation du 15e jusqu’au 20e siècle. Les représentations donnent à voir l’Asie à travers cosmographies, routes de pèlerinages et découvertes, geste impériale et expansion coloniale. Elles participent à l’invention d’un continent qui, hier comme aujourd’hui, constitue la moitié essentielle du monde.

Retracer cette histoire du monde, tel est le défi de l’exposition qui nous invite à changer de perception, à ne plus considérer l’approche exclusivement eurocentrée de la géographie.

C’est en effet à travers le prisme de l’Asie – et non plus celui de l’Europe – que l’exposition riche en bijoux iconographiques révèle toute la beauté d’un monde d’échanges et de relations. Si les planisphères européens placent la Méditerranée au centre du monde, l’exposition propose une approche autre de la cartographie, autour de nouveaux points de référence, réels ou mythiques, tel que le mont Méru, le lac Anavatapta ou encore les monts Kunlun. Loin d’une image exotique et essentialisée de l’Asie, comme cela a été le cas dans le passé, c’est au contraire l’hétérogénéité d’un continent riche de cultures qui est mis en lumière.

À la fois esthétique et spirituelle, la cartographie asiatique relève plus d’une vision que d’une fonction. Remontant au 15e siècle pour les plus anciennes, les cartes présentées sont des oeuvres d’art à part entière. Les savantes techniques asiatiques de peinture, de dessin ou de calligraphie utilisées pour leur conception, participent de la plus haute exigence esthétique.

Leurs dimensions symbolique, cosmologique et astrologique, rendent, quant à elles, compte d’une véritable « âme » de la cartographie, d’un imaginaire de la représentation du monde. L’Asie a inspiré l’Europe et vice et versa. Si les « grandes découvertes » européennes ont amené avec elles de nouveaux savoirs et de nouvelles techniques de cartographie en Europe, l’Asie a elle aussi su s’inspirer du vieux continent, les deux ayant communié dans le même esprit de modernité. Ainsi, l’exposition bouleverse les repères habituels : la mondialisation et les échanges interculturels apparaissent alors beaucoup plus anciens qu’on ne l’imagine