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“Benoît Maire” Un cheval, des silex
à la Galerie Nathalie Obadia - Cloître Saint-Merri, Paris

du 8 juin au 21 juillet 2018



www.galerie-obadia.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition, le 8 juin 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/ et 3/  Benoît Maire, Peinture de nuages, 2018. Huile et peinture en spray sur toile, 100 x 75 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles. Photo crédit : Bertrand Huet / tutti image.
2/  Benoît Maire. Visuel : copyright Benoît Maire. Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.

 


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Interview de Benoît Maire,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 juin 2018, durée 11'43". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

La Galerie Nathalie Obadia présente Un cheval, des silex la première exposition personnelle de Benoît Maire à la galerie. L’oeuvre de l’artiste, né en 1978 à Pessac, est protéiforme : à la croisée de l’esthétique et des arts visuels elle interroge les limites de la représentation. Son travail recourt ainsi à la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo, l’écriture et la performance.

Il bénéficie actuellement d’une grande exposition au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, jusqu’au 2 septembre 2018 et sa première monographie publiée par le CAPC paraîtra le 19 mai.

Pour son exposition Benoît Maire mêle différentes oeuvres, des Peintures de nuages accrochées aux murs, des Sphinx suspendus en l’air, des Châteaux déposés sur des socles ou encore des pièces de mobilier singulières. Certaines de ses oeuvres lévitent autour de nous alors que d’autres paraissent sortir de leurs piédestaux et s’organisent en display, mais toutes cohabitent pour donner corps à une ambiguïté (qui peut donc se lire selon deux ou plusieurs sens différents).

Les Peintures de nuages s’inscrivent dans une série entreprise en 2012. Ce sont des toiles de formats variables, peintes à l’huile sur lesquelles l’artiste fait apparaître des nuages à la bombe, au pinceau, au couteau, dans une matière liquide ou en glacis plus vaporeux. De ces peintures naissent des motifs se transformant en figures qui questionnent les limites de l’abstraction en jouant de la paréidolie — un phénomène psychologique par lequel nous reconnaissons des formes familières en regardant un paysage, un nuage ou une tâche d’encre. Par son travail de composition et de repentir, Benoît Maire nous invite à projeter notre imaginaire sur ces fonds colorés et ces nuages aux contours flous.

Les Sphinx et les Châteaux sont des sculptures qui mettent en tension des objets naturels et d’autres manufacturés par la civilisation. L’artiste questionne ces éléments par une recherche d’association de formes, de couleurs et de matériaux. Des coquillages flottants côtoient des pièces moulées en cristal, des structures en métal sont fixées à des niveaux à bulles, une roche fossilisée nous pointe du doigt. Ces associations concrètes et conceptuelles se résolvent en oeuvres polysémiques : au-delà du Ready Made, Benoît Maire interroge la nature et la force de ses objets tout en leur conférant une dimension quasianthropomorphique.

Dans le travail de Benoît Maire, la matière n’est pas seulement physique ; elle est également théorique. L’art et la philosophie sont indissociables. Les concepts élaborés par Lyotard, Agamben, Bataille ou Lacan, irriguent ses oeuvres au même titre que des substances physiques.

Si la distinction entre nature et culture est interrogée, Benoît Maire s’intéresse aussi aux qualités intrinsèques des objets qu’il choisit pour leur force énigmatique. D’ailleurs sa première exposition à la galerie Un cheval, des silex repose sur l’axiome que « le pluriel de cheval est silex ». L’artiste, dont le sens de l’humour colore le travail, semble se jouer de nous : indubitablement, que peut signifier que le pluriel de cheval soit silex ? Une question résiste et plane au-dessus du paysage suspendu de cette installation, et en restant irrésolue cette énigme semble perdurer à l’infini.