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“Paul Robeson (1898-1976)” Un homme du Tout-monde
au musée du quai Branly - Jacques Chirac, Paris

du 26 juin au 14 octobre 2018



www.quaibranly.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 25 juin 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Borderline, a Pool film with Paul Robeson. © Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University.
2/  Paul Robeson et sa femme Eslanda. © Droits réservés.
3/  Extrait du livret Eyewitness. © Reference Center for Marxist Studies/Tamiment Library & Robert F.Wagner Labor Archives.

 


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Interview de Sarah Frioux-Salgas, commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 juin 2018, durée 13'12". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Sarah Frioux-Salgas, responsable des archives et de la documentation des collections au musée du quai Branly-Jacques Chirac



Première « star » noire de l’époque des industries culturelles, Paul Robeson tente tout au long de sa vie de lier pratique artistique et engagement politique. Fils d’un esclave évadé, ancien sportif et avocat devenu chanteur baryton et acteur de théâtre et de cinéma, Paul Robeson a acquis sa célébrité à une époque où la ségrégation était légale aux Etats-Unis. D’emblée, l’imbrication de ses performances artistiques et de son activisme caractérise sa trajectoire.

Dénonciation de la ségrégation raciale, de la colonisation et du fascisme, soutien aux mouvements ouvriers : son combat politique fut total, sans dissociation entre lutte sociale, anti-fasciste et anti-colonialiste.

Aux côtés d’une génération d’artistes et d’intellectuels africains-américains qui, dans les années 1920, se rassemble autour d’un mouvement bouillonnant, la « Harlem Renaissance », Paul Robeson lutte pour s’approprier l’héritage africain, dénoncer la condition des Noirs et revendiquer son identité américaine. Au cinéma, en prêtant sa voix à des documentaristes militants, comme sur scène, Robeson oppose à l’avalanche de caricatures de l’homme noir, paré d’un masque comique et uniquement dépeint au travers de l’imagerie de la plantation, une autre représentation lui rendant sa dignité et son humanité.

Face à la tentation de repli qui guette l’Amérique et les relations internationales, Robeson préfère la rencontre des cultures. Vivant entre New York et Londres, il prend part aux mouvements sociaux et culturels de son époque et illustre ses engagements aux Etats Unis, comme dans les pays d’Europe de l’Est et de l’Union Soviétique. A l’image de Ballad for Americans, cantate célébrant l’identité multi-ethnique et multi-raciale de l’Amérique qu’il interprète à la radio CBS en 1939, Paul Robeson revendique une identité multiple et cosmopolite, en perpétuel interaction avec le monde et anticipe en cela le « Tout-monde » d’Edouard Glissant.

Tous ces engagements le mettent à l’épreuve. La répression dirigée contre lui par son propre pays aura raison de sa popularité : il devient une figure effacée de l’histoire contemporaine.

L’installation du musée du quai Branly-Jacques Chirac dresse le portrait de cette personnalité peu connue en France, qui a marqué l’histoire politique et artistique du monde anglo-saxon et de l’Europe de l’Est des années 1930 aux années 1960. Elle présente les multiples facettes d’un homme au carrefour des mondes, qui s’inscrit dans l’histoire propre au XXe siècle, celle des artistes et intellectuels engagés.

Ce portrait est également l’occasion d’aborder l’histoire du panafricanisme, et d’évoquer des thématiques et des sujets peu connus du grand public, notamment les liens entre les Africains-Américains, les Africains et l’URSS, et avec les avant-gardes anglaises.