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“Les Rencontres de la photographie” Arles 2018 - édition 49
à Arles

du 2 juillet au 23 septembre 2018



www.rencontres-arles.com

 

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Légendes de gauche à droite :
1/  Laura Henno, Ethan, Slab city (USA), 2017. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Les Filles du Calvaire. Exposition Rédemption présentée à la Commanderie Sainte-Luce.
2/  Paul Fusco/Magnum Photos, sans titre, série RFK Funeral Train, 1968. Avec l’aimable autorisation de la Danziger Gallery. Exposition The Train : Le dernier voyage de Robert F. Kennedy présentée à l’Atelier des Forges.
3/  Yingguang Guo, Sans titre, série La joie de la conformité, 2016. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Exposition La joie de la conformité présentée à la Maison des Lices.

 


Arles 2018
Interview de Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 4 juillet 2018, durée 6'58". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Hubert Védrine, président des Rencontres d’Arles
Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles






Rayonner depuis Arles par Hubert Védrine président des Rencontres d’Arles

La 49e édition des Rencontres d’Arles s’ouvrira cet été sous le signe du rayonnement. Rayonnement dans la ville d’Arles même, avec cette année près de 30 lieux investis, quelques-uns pour la première fois.

Rayonnement également dans le Grand Sud : on peut se réjouir cette année d’une densification du programme du Grand Arles Express. À Nîmes, nous accueillons un nouveau venu : la bibliothèque de Carré d’Art avec une exposition consacrée à Candida Höfer. À Carré d’Art même, le public pourra aussi profiter de deux expositions, dont une plongée dans l’univers de Wolfgang Tillmans pensée spécifiquement pour l’espace du musée nîmois. À Marseille, le MUCEM s’associe pour la première fois avec les Rencontres d’Arles pour une exposition dont le titre donne déjà l’eau à la bouche : Manger à l’oeil. Cette année encore, le FRAC PACA nous accompagne avec deux projets : l’un en écho à la programmation du festival (avec une vidéo de Laura Henno), et l’un en résonance avec la collection du FRAC Grand Large – Hauts-de-France (Bruno Serralongue).

La collaboration avec Marseille s’intensifie donc, après le succès de l’exposition Le Monde tel qu’il va à J1. L’association MJ1 avait en effet invité les Rencontres à prolonger l’été avec huit expositions en entrée libre. Cet événement fort de l’hiver marseillais a accueilli plus de 26 000 visiteurs.

À plus grande échelle, rayonnement cette fois national, nous applaudissons aussi la création prochaine de l’Institut pour la photographie, dont les Rencontres d’Arles sont membre fondateur à côté de la région Hauts-de-France. Je salue la nomination à la présidence de cette association de l’énergique Marin Karmitz, également membre du conseil d’administration des Rencontres d’Arles, dont l’exceptionnelle collection a été célébrée cet hiver à la maison rouge à Paris.

Enfin, les Rencontres d’Arles continuent de rayonner à l’international avec une troisième édition de leur antenne chinoise, le Jimei x Arles International Photography Festival, et l’itinérance de nombreuses expositions produites par les Rencontres à Londres, Anvers ou encore Barcelone.






Retour vers le futur par Sam Stourdzé, directeur des Rencontres d’Arles

Départ imminent pour la 49e édition des Rencontres d’Arles. Nous vous convions, cette année, à une expérience spatio-temporelle, à un voyage à travers les époques, sidéral et sidérant. Car la photographie est souvent le médium le mieux placé pour saisir toutes ces secousses, qui nous rappellent que le monde change, parfois juste sous nos yeux. Et une programmation artistique – constellation d’expositions qui se croisent, se répondent et parfois se télescopent  – peut devenir une formidable machine à explorer le temps pour appréhender le futur proche à l’aune d’un passé récent, pour mettre en lumière, grâce au regard des artistes, les grands enjeux de notre société moderne.

Cours camarade, le vieux monde est derrière toi
1968 est indissociable des événements de mai. Pourtant, plus largement, c’est l’année des grands bouleversements ; des rares moments où le monde bascule, déstabilisant au passage tous ceux qui croient aux valeurs immuables. Alors, de Martin Luther King à Robert F. Kennedy, on assassine ceux qui dérangent (The Train)… 1968, c’est, avant la révolte, le temps de tous les possibles, cette croyance en la capacité de construire le bonheur à grande échelle, entre rêves et béton. En France, on planifie, on développe, on urbanise. Le delta du Rhône, cette année-là, concentre à lui seul trois symboles de l’aménagement moderne. À quelques mois d’intervalle, on inaugure Fos-sur-Mer, emblème de la concentration industrielle et la Grande Motte, accession pour tous au rêve balnéaire, et on initie le projet du Parc régional de Camargue, préservation – pour ne pas dire fabrication – de l’espace sauvage par excellence. (Paradisiaque !) C’est cette France-là, ce projet global d’une société qui oscille entre matérialisme et consommation, que conteste la jeunesse de 68, brandissant slogans et pavés. Commentée par les historiens Ludivine Bantigny et Patrick Boucheron, l’exposition 1968, quelle histoire ! tente de restituer, à travers la confrontation des points de vue (archives inédites de la préfecture de police, de Paris Match et de Gamma-Rapho - Keystone), le vent de révolte qui régnait alors à Paris et plus largement dans le monde.

Humanité augmentée
Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, nous sommes de nouveau au coeur d’une période qui fait débat par l’enregistrement systématique de toutes nos données, leur partage et leur circulation. L’avènement de l’homme numérique, tout à la fois, inquiète et fascine. Chaque jour, on annonce un peu plus la victoire de l’intelligence artificielle sur l’intelligence humaine. Chaque jour, on assiste à l’émergence d’une humanité augmentée, d’un cybermonde où la puissance numérique garantit un nouveau bien-être. Santé et sécurité se régulent désormais sur des écrans. Doucement, nous entrons dans le royaume des cyborgs où le transhumanisme s’affirme comme une foi inébranlable en la science et la technique, seules à même de garantir l’amélioration de la condition humaine !

Comme en 1968 où certains opposèrent un vent de liberté, nous assistons aujourd’hui, face à la révolution numérique et à ses promesses d’un avenir posthumain, à des tentatives de retour aux sources. Les réévaluations des fondamentaux incarnent les formes modernes de la résistance. Plus que jamais, on se soucie de la qualité de ce que l’on mange, on valorise les chaînes courtes, le développement durable. Fondées sur d’autres valeurs – écologie, spiritualité, méditation – nous réinventons nos existences. Naviguant entre les extrêmes d’une croyance commune en l’homme, du transhumanisme à l’introspection, nous avançons vers demain. Jonas Bendiksen a suivi sept personnages de par le monde, qui considèrent sérieusement, confortés par leurs fidèles, qu’ils sont les nouveaux messies. Cristina de Middel et Bruno Morais se sont penchés, de l’Afrique vers l’Amérique, sur la transhumance et les mutations d’Ésù, l’esprit qui dirige les mouvements de la vie. L’architecte Simon Velez a construit un immense temple de bambous pour accueillir les photographies de Matthieu Ricard, moine bouddhiste, proche du Dalaï Lama. Christoph Draeger et Heidrun Holzfeind reviennent à Auroville, la communauté indienne créée en 1968, par Mirra Alfassa – appelée the Mother – et construite par l’architecte Roger Anger, avec pour ambition « la réalisation de l’unité humaine ». Auroville, la communauté utopiste, accueille aujourd’hui encore près de 2 500 personnes. Matthieu Gafsou se livre depuis quelques années, à l’inventaire de toutes les déclinaisons du transhumanisme. Son projet H+ s’attarde sur les fantasmes d’un futur probable. Un futur où les exosquelettes rendent la notion même d’invalidité obsolète, un futur où la cryogénisation lie entre eux les concepts de vie éternelle et de mort temporaire.

Notre époque inspire les photographes, parce qu’elle nous force à nous projeter, par anticipation, dans un monde jamais très loin de la science-fiction. Un monde à la croisée du réel et du fantasme, de l’imaginaire et du progrès, du futur et de la fiction. Grâce aux artistes, vous découvrirez ce qui n’existe pas encore…

America great again...
Il y a un autre anniversaire que nous souhaitons commémorer. Dix ans avant 68, un jeune homme conçoit un livre qui va profondément bouleverser notre regard sur la photographie. En 1958, le photographe Robert Frank et l’éditeur Robert Delpire ont respectivement 34 et 32 ans. Ensemble, ils publient Les Américains, un livre de 84 photographies qui marquera des générations de photographes, d’historiens, de commissaires. Sa vision offre pour la première fois un regard qui tranche avec la complaisance des écoles humanistes d’après-guerre. Robert Frank invente le road trip photographique. Il est rapide, agile, mobile. Il impose le décadrage comme une construction choisie. Avec lui, la photographie change d’ère, et la beat generation trouve son oeil. Inévitablement, les critiques pleuvent. À travers la représentation d’une succession de portraits ordinaires, de situations banales, on lui reproche son utilisation méprisante de l’expression « les Américains ». On dénonce son éloge de l’ordinaire, la sacralisation du non-événement. Où est-elle l’Amérique du rêve et de la consommation, celle qui, portée par toujours plus de croissance, promet des lendemains qui chantent ? Elle est là, sous nos yeux, empêtrée dans ses paradoxes d’un monde qui consomme et s’ennuie, d’un monde qui change et bientôt s’opposera avec vigueur aux inégalités, aux injustices accumulées. Bien qu’absents des photos, ceux qui dix ans plus tard brandiront des pavés pour réclamer plus de justice, plus de diversité, plus d’ouverture, ne sont pourtant pas loin, bientôt prêts à crier leur rejet du vieux monde.

L’Amérique n’a finalement pas tellement changé. Elle s’indignait hier qu’un étranger puisse la représenter – Robert Frank est suisse –, elle continue aujourd’hui de stigmatiser l’autre.

Tandis que, discours après discours, son actuel – et surprenant – dirigeant prône le repli sur soi, les Rencontres d’Arles vous propose une vision décentrée, preuve que la première puissance mondiale doit un peu de son image au regard des étrangers.

Robert Frank (Suisse), Raymond Depardon (France), Paul Graham (Royaume-Uni), Taysir Batniji (Palestine), Laura Henno (France), ils sont nés en 1924, 1942, 1964, 1966, 1976. Ponctuant chaque génération, leur regard étranger s’est posé sur l’Amérique, déjouant les pièges de la photogénie. Chacun à leur manière, ils ont photographié la violence des contrastes, enregistré la puissance des récits, se sont lancés dans un road trip sans en connaître la destination finale, apportant ainsi, sans le savoir, leur contribution à la fabrique de l’image du pays. L’Amérique, plus que les autres, se nourrit de l’extérieur.

Les Rencontres d’Arles – votre festival – s’affirment comme un lieu de partage et de découverte de la photographie dans sa diversité mais aussi dans son acuité à regarder le monde. Elles se veulent un outil pour comprendre, penser, construire la société dans laquelle nous vivons. Car une chose est sûre, les images aussi performent ce monde !






Programme

Avec environ 30 expositions, les Rencontres d’Arles s’affirment comme un observatoire de la création actuelle et des pratiques photographiques. Des rapprochements au sein de la programmation se déclinent comme des séquences. Ils permettent d’identifier des rubriques et favorisent, année après année, un suivi au plus près des évolutions de la photographie.


• America great again ! [ Parce que l'Amérique doit aussi son image aux regards étrangers ! De Robert Frank à Laura Henno, 60 ans de chroniques américaines.]

Robert Frank Sidelines {lien vers l'article}
Raymond Depardon Depardon Usa, 1968-1999 {lien vers l'article}
Paul Graham La blancheur de la baleine
Taysir Batniji Gaza to america, home away from home {lien vers l'article}
Laura Henno Rédemption {lien vers l'article}


• Cours camarade, le vieux monde est derrière toi [Révoltes, utopies, basculement : 1968, l’année qui a changé le monde.]

1968, quelle histoire ! Barricades, expression, répression
The train, le dernier voyage de Robert F. Kennedy Paul Fusco, Rein Jelle Terpstra & Philippe Parreno {lien vers l'article}
Paradisiaque ! De fos-sur-mer à la grande motte, entre rêves et béton {lien vers l'article}
Christoph Draeger & Heidrun Holzfeind [Le projet Auroville]


• Humanité augmentée [Du transhumanisme à l'introspection, naviguant entre les extrêmes d'une croyance commune en l'homme, nous avançons vers demain...]

Matthieu Gafsou H+ {lien vers l'article}
Cristina de Middel & Bruno Morais Minuit à la croisée des chemins
Jonas Bendiksen Le dernier testament {lien vers l'article}
The Hobbyist En quête de passion


• Le monde tel qu'il va [Une plongée radicale au coeur d’une géopolitique complexe et bouillonnante.]

Une colonne de fumée Regard sur la scène contemporaine turque {lien vers l'article}
Olga Kravets, Maria Morina & Oksana Yushko Grozny, neuf villes
Yingguang Guo La joie de la conformité {lien vers l'article}


• Les plateformes du visible [Un observatoire de la photographie documentaire pour une pratique en pleine mutation.]

Michael Christopher Brown Yo soy fidel
Gregor Sailer Le village Potemkine
Christophe Loiseau Droit à l’image


• Figures de styles [Motifs et leitmotive : le photographe à l’œuvre]

René Burri Les pyramides imaginaires {lien vers l'article}
Ann Ray Lee Mcqueen Les inachevés
William Wegman Être humain
Baptiste Rabichon En ville – Résidence BMW {lien vers l'article}


• Dialogues [De Godard à Picasso, de Pigalle au Barrio Chino : lorsque les œuvres entrent en résonance.]

Godard & Picasso Collage(S)
Jane Evelyn Atwood & Joan Colom Espace public


• Emergences [Le festival est un défricheur, il va chercher les talents de demain.]

Nouveau Prix Découverte [11 artistes de moins de 45 ans présentés par 10 galeries.] {lien vers l'article}
Sinzo Aanza / Galerie Imane Farès : Épreuve d'allégorie
Monica Alcazar-Duarte / Quad : Ascension
Christto & Andrew / Metronom : Purgatoire crypté
Anne Golaz / Galerie C : Corbeau
Chandan Gomes / Photoink : Des personnes que vous pourriez connaître
Thomas Hauser / Un-Spaced : The wake of dust
Anton Roland Laub / Galerie Kehrer : Mobile churches
Ali Mobasser / Ag Galerie : Les fragments du coeur brisé de mon grand-père
Paulien Oltheten / Galerie Les Filles Du Calvaire : La défense, le regard qui s'essaye
Wiktoria Wojciechowska / Galerie Confluence : Sparks

Feng Li Nuit blanche - Lauréat du Jimei X Arles Discovery Award 2017 {lien vers l'article}
Aurore Valade Révoltes intimes - Lauréate du Photo Folio Review 2017 {lien vers l'article}
Lucas Olivet Kopiec bonawentura
Olympus engage une conversation photographique un dialogue entre Valérie Jouve & Vivien Ayroles
VR Arles Festival
Julien Creuzet Maïs chaud Marlboro – avec le Palais de Tokyo {lien vers l'article}


• Arles Books [Le livre de photographie dans tous ses états.]

Cosmos-Arles Books Pratiques Editoriales Actuelles
Prix du livre
Luma Rencontres Dummy Book Award Arles 2018



• Les invités [Les Rencontres d'Arles donnent une carte blanche à deux institutions amies qui, chacune à leur manière, explorent leurs relations aux images.]

Palais de Tokyo - Pia Rondé & Fabien Saleil Topophilie des cendres {lien vers l'article}
Opéra National de Paris 3e Scène


• Programme associé

Matthieu Ricard & Simon Velez Contemplation

Le Prix Pictet Célèbre Ses Lauréats

Association Du Méjan
La Collection Antoine De Galbert {lien vers l'article}
Prune Nourry
Géraldine Lay {lien vers l'article}
Frédéric Delangle & Ambroise Tézenas Des sneakers comme jay-z, Portraits et paroles d’exilés

Le nonante-neuf

Todd Hido Carte Blanche Olympus

LËT’Z Arles Pasha Rafiy et Laurianne Bixhain

ENSP une attention particulière

Musée Réattu
Véronique Ellena {lien vers l'article}
Alfred Latour

Fondation Luma
Gilbert & George: The Great Exhibition, 1971-2016
Arthur Jafa
Pipilotti Rist
Amar Kanwar
Lily Gavin

Fondation Manuel Rivera Ortiz Hope, une perspective collaborative


• Grand Arles Express [Le vent de la photographie souffle sur le Grand Sud…]

Nîmes, Carré d'art
Wolfgang tillmans qu'est-ce qui est différent ?
Désir d’archéologie, perspectives sur le futur

Nîmes, Bibliothèque Carré d’art - Candida Höfer Portraits d'espaces

Avignon, Collection Lambert - Christian Lutz Anatomies Du Pouvoir

Marseille, Frac
Bruno Serralongue De Calais
Laura Henno Koropa

Marseille, Mucem  Manger à l'œil


Archives FranceFineArt.com :
retrouvez les articles des Rencontres 2017 - édition 48
2183_Arles-2017
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1932_Arles-2016
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1662_Arles-2015
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