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“Nouveau Prix Découverte” 2018
au Ground Control, Les Rencontres de la photographie, Arles

du 2 juillet au 23 septembre 2018



www.rencontres-arles.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite du "Nouveau Prix Découverte" avec les artistes et commissaires des expositions, le 7 juillet 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Anne Golaz, Mooty, série Corbeau, 2004-2017. Avec l’aimable autorisation de la Galerie C.
2/  Anton Roland Laub, Église de l’Annonciation de l’« Ermitage des nonnes », Bucarest, série « Mobile Churches », 2013-2017. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
3/  Paulien Oltheten, Square, La Défense, 2017. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et la galerie Les Filles du Calvaire.
4/  Thomas Hauser, The Wake of Dust (Jules), 2015. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

 


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Interview de Paulien Oltheten, lauréate du Nouveau Prix Découverte 2018,
présentée par la Galerie Les Filles du Calvaire - Paris - France, 
et Marta Ponsa, commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2018, durée 26'15". © FranceFineArt.
(en anglais avec traduction)

 


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Interview de Anton Roland Laub, présenté par la Galerie Kehrer - Berlin – Allemagne,
et Sonia Voss, commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2018, durée 19'41". © FranceFineArt.
(en anglais avec traduction)

 


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Interview de Anne Golaz, présentée par la Galerie C - Neuchâtel - Suisse,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2018, durée 11'32". © FranceFineArt.

 


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Interview de Thomas Hauser, présenté par UN-SPACED - Paris - France,
par Anne-Frédérique Fer, à Arles, le 7 juillet 2018, durée 8'15". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Depuis sa création, les Rencontres d’Arles défendent la photographie et l’ensemble de ses acteurs. C’est dans cette volonté d’ouverture que nous avons fait évoluer le Prix Découverte en y associant les galeries. En effet, par leur travail de défricheur, les galeries sont souvent les premières à repérer les talents de demain. Elles ont ainsi pu proposer un projet d’exposition d’un artiste qu’elles défendent et dont le travail a été récemment découvert ou mérite de l’être auprès d’une audience internationale.

Dix projets sélectionnés sont exposés dans le cadre des Rencontres d’Arles. Pendant la semaine d’ouverture, un jury décernera le Nouveau Prix Découverte qui récompense un artiste et sa galerie à travers une acquisition d’un montant de 15 000 euros, tandis que le public désignera son lauréat à travers une acquisition d'un montant de 5 000 euros.

La lauréate du Nouveau Prix Découverte 2018 est Paulien Oltheten pour « La Défense, le regard qui s'essaye » présentés par la Galerie Les Filles du Calvaire, Paris, France.

La lauréate du Prix du public 2018 et du Prix de la photo Madame Figaro Arles 2018 est Wiktoria Wojciechowska pour « SPARKS » présentée par la Galerie Confluence, Nantes, France.





Les artistes sélectionnés [11 artistes de moins de 45 ans présentés par 10 galeries.]



Sinzo Aanza / Galerie Imane Farès, Paris, France

Epreuve D'allégorie
Épreuve d’allégorie est une carte postale. Il s’agit d’un ensemble d’images du quartier Kinsuka de Kinshasa situé dans la zone touristique des rapides du fleuve Congo. C’est surtout un parcours questionnant la notion de valeur dans un espace où se côtoient et se confondent des situations, des objets et des individus. Épreuve d’allégorie est un projet qui a été placé dans ce quartier dans le but de créer un cadre éphémère pour réfléchir sur la notion de valeur et ses différentes déclinaisons. Il tente de définir comment, aux yeux des touristes, la valeur des rapides du fleuve Congo ou celle des lieux de détente qui longent la rive, la valeur de la grande usine de caillasse, la valeur du temps des casseurs de pierres et la valeur même de ces casseurs de pierre se bousculent et disent la société, décrivent le pays et déterminent un index des pouvoirs et des illusions.



Monica Alcazar-Duarte / Quad, Derby, Royaume-Uni

Ascension
L’humanité se livre actuellement à une nouvelle course spatiale. Nations et corporations privées s’appliquent ardemment à développer les technologies permettant l’exploration et, au bout du compte, l’exploitation des richesses du cosmos. Une nouvelle génération de chercheurs en sciences spatiales oeuvre au développement de compétences techniques pour devenir les explorateurs de frontières illimitées. Ascension présente des images de ces chercheurs et des centres de recherche scientifique à travers l’Europe dans une installation interactive. Les images sont accompagnées d’un environnement sonore comprenant des textes de Frank White, célèbre philosophe et théoricien de l’espace.

Commissaire de l’exposition : Michael Sargeant.
Publication : The New Colonists, Bemojake, 2017.



Christto & Andrew / Metronom, Modène, Italie

Purgatoire crypté
Dans ce travail, Christto & Andrew nous présentent différentes scènes qui mettent à jour une certaine nostalgie pour l’image médiatique d’un futur allégorique. Ils explorent l’idée de la réalité, celle du temps, et leur construction commune par le biais de la fiction, elle-même fondée sur la pulsion du spectacle et les illusions dont ce dernier est porteur. Comme si le passé et le présent s’étaient effondrés dans leurs propres images, il existe à l’âge numérique une dualité entre les technologies primitives et les nouvelles technologies qui interroge la réalité objective ellemême. Le travail de Christto & Andrew évoque de manière poétique un certain nombre de problèmes soulevés par les idées de futur, de singularité, et de nouvelles technologies.

Commissaire de l’exposition : Duncan Wooldridge.



Anne Golaz / Galerie C, Neuchâtel, Suisse [interview]

Corbeau
Avec la série Corbeau, Anne Golaz invite le spectateur dans la maison de son enfance, une ferme qu'elle photographie et raconte depuis plus de 13 ans. Corbeau, qui trouve son titre dans le poème homonyme d'Edgar Allan Poe, est habité par les thèmes existentiels de la disparition, du souvenir de la fratrie et de l'héritage familial. Un personnage principal, jeune homme tôt mis au travail, traverse cette histoire, racontée par de multiples couches narratives qui s'entrecroisent et se répondent. Les photographies sont accompagnées d'images vidéo, de textes et de dessins. Ces médias s'entrelacent pour tisser une toile narrative dans laquelle le spectateur est entraîné, tantôt à travers un récit réaliste et documentaire, tantôt à travers une expérience fictive et onirique. Pour créer cette profondeur et cette complexité narrative, Anne Golaz s'est associée à l'auteur dramatique Antoine Jaccoud, avec lequel elle a collaboré pendant deux ans à l'écriture des textes qui jalonnent ce travail. L'artiste crée ainsi des passerelles entre différents médias qui demeurent pourtant solidaires d’une sorte de huis-clos narratif.

Publication : Corbeau, Mack, 2017.



Chandan Gomes / Photoink, New Delhi, Inde

Des personnes que vous pourriez connaître
L’exploration visuelle et conceptuelle qu’entreprend Chandan Gomes dans sa série Des personnes que vous pourriez connaître est constituée d’échanges non conventionnels entre deux étrangers qui se sont rencontrés dans le monde virtuel. Ce travail se penche sur le monde sans frontière de l’« inconnu » et de l’« invisible » tout en engageant une réflexion sur la manière dont les individus interagissent entre eux et s’influencent mutuellement à l’ère des réseaux sociaux. Alors que les frontières entre le monde numérique et le monde physique sont de plus en plus floues, le moi numérisé a le pouvoir et la liberté d’être ce qu’il veut. Des personnes que vous pourriez connaître est une quête sombre et poignante de l’amour romantique à l’époque numérique. Son récit imprévisible et non linéaire permet au spectateur de vivre cette relation au fur et mesure qu’elle se déploie, s’atrophie, se reconstruit, selon des cycles toujours imprévisibles. Devika Daulet-Singh

Commissaire de l'exposition: Devika Daulet-Singh.



Thomas Hauser / UN-SPACED, Paris, France [interview]

The Wake of Dust
The Wake of Dust est un projet inédit de Thomas Hauser rassemblant photographie, installation et sculpture. Mené à partir des résurgences d’une mémoire réinventée, en permanence reconstruite, selon un dispositif archéologique, ce travail relève tout à la fois d’une dynamique d’enfouissement et de révélation. Le titre est particulièrement évocateur : il s’agira bien ici d’assister à un « réveil de la poussière », au sillage de sa mémoire active, par-delà la disparition. L’artiste propose une série de plusieurs photographies grand format, impliquant physiquement le visiteur, confronté à des visages et à des corps dissimulés, se protégeant d’un soleil peut-être trop éblouissant, pour ne pas dire impressionnant, au sens photographique du terme. Léa Bismuth

Commissaire de l’exposition : Léa Bismuth.
Publication : The Wake of Dust, auto-édition, 2015.



Anton Roland Laub / Galerie Kehrer, Berlin, Allemagne [interview]

Mobile Churches
Mobile Churches est l'exploration visuelle d’un chapitre méconnu de l’histoire roumaine récente. Dans le Bucarest des années 80, Ceausescu applique son programme de « systématisation » à la capitale roumaine : un tiers du centre historique est rasé pour faire place à des édifices imposants, de larges avenues sont tracées à la gloire du régime. Malgré un acharnement particulier contre les églises, sept d’entre elles sont épargnées et subissent un traitement aussi extraordinaire qu’absurde : soulevées, placées sur rails, elles sont déplacées puis masquées par des blocs d’habitation. À ces églises orthodoxes est associée une synagogue prise en tenaille par un « U » d’immeubles. Associant prises de vue récentes et matériau d'archives, cet inventaire critique révèle une histoire urbaine et politique fascinante et s’attache à rendre leurs images aux églises déplacées de Bucarest, contre la logique de l’effacement et de l’amnésie qui gouverne le pays.

Commissaire de l’exposition : Sonia Voss.
Publication : Mobile Churches, Kehrer Verlag, 2017.



Ali Mobasser / AG Galerie, Téhéran, Iran

Les fragments du coeur brisé de mon grand-père
En 2016, en débarrassant sa maison de famille suite à la mort de son père, Ali Mobasser tombe sur une boîte de négatifs abîmés. La planche contact révèle des photos datant de 1959 à 1975. Le photographe était le grand-père d’Ali, un général du Shah d’Iran dont la joie de vivre et l’amour de la photographie le poussèrent à capturer des moments de l’intimité familiale à l’aide de son précieux Rolleiflex. Ali Mobasser n’était pas né à cette époque mais il fut profondément ému de découvrir ces moments heureux partagés par sa famille encore ignorante de la douleur qui allait succéder à la révolution de 1979. Trop malade pour être emmenée à l’étranger, sa grand-mère décéda d’un cancer, tandis que le reste de sa famille mourut en exil après avoir fui l’Iran. L’artiste raconte leur histoire en associant des planches contact grand format et un agrandissement d’une photographie noir et blanc en morceaux du coeur de son grand-père, prise pendant une opération à coeur ouvert en 1974. En fin de compte, Les fragments du coeur brisé de mon grand-père donnent à voir l’histoire d’amour et de douleur d’une famille durant toutes ces années.

Commissaire de l’exposition : Simindokht Dehghani.



Paulien Oltheten / Galerie Les Filles du Calvaire, Paris, France [interview] lauréate du Nouveau Prix Découverte 2018

La Défense, le regard qui s'essaye
En 1930, l’écrivain et dramaturge Bertolt Brecht, écrivait dans sa pièce L’exception et la règle : « Observez bien le comportement des gens : trouvez-le surprenant, même s’il n’est pas singulier et inexplicable, même s’il est ordinaire et incompréhensible, même s’il est la règle ». Les photographies, les performances et les vidéos de Paulien Oltheten semblent vouloir explorer ce qu’il y a de commun et à la fois d’extraordinaire dans le comportement humain dans l’espace public. Sa méthode de travail est basée sur l’observation directe dans des parcs, esplanades ou rues de grandes villes. Elle y repère des actes particuliers, des gestes répétitifs, des objets décalés ou des traits graphiques et établit des connexions entre eux afin de créer une narration qu’elle formalise avec des mots, des images fixes et en mouvement. À la lisière du documentaire et de la fiction, et avec une indéniable dose d’humour, elle imagine et met en scène des objets retrouvés et des personnages rencontrés pour dévoiler des connexions universelles entre les choses et le comportement humain. Marta Ponsa

Commissaire de l’exposition : Marta Ponsa.



Wiktoria Wojciechowska / Galerie Confluence, Nantes, France lauréate du Prix du public 2018 et du Prix de la photo Madame Figaro Arles 2018

Sparks
Sparks est le portrait multidimensionnel d’une guerre européenne contemporaine, oubliée mais toujours actuelle, la guerre en Ukraine. Wiktoria Wojciechowska est allée à la rencontre des combattants et des victimes de la guerre pour raconter son impact sur la vie de gens ordinaires. Le titre Sparks, étincelles en français, renvoie aux éclats brûlants des missiles qui transpercent sans pitié les murs des habitations. Ce sont les habitants, vivant près de la ligne de front, qui appellent ces éclats d’obus des étincelles, Іскри ou iskry en ukranien. En levant les yeux vers le ciel, en voyant la grêle des fragments brûlants, ils savent qu’ils n’ont plus le temps de trouver un abri. Ces « étincelles » incarnent la mort et la peur. Sparks propose plusieurs perceptions du phénomène de la guerre au travers de photographies, de collages et de films mêlés aux images collectées auprès des combattants, à leurs paroles et à des images symboliques de la guerre.