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“Jonas Bendiksen” Le dernier testament
à l’ Église Sainte-Anne, Les Rencontres de la photographie, Arles

du 2 juillet au 26 août 2018



www.rencontres-arles.com

https://www.jonasbendiksen.com/

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition, le 7 juillet 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jonas Bendiksen, INRI Cristo est promené autour du complexe sur un piédestal sur roues. INRI sont les initiales que Ponce Pilate fit écrire en haut de la croix de Jésus, et signifient : JésusChrist, Roi des Juifs. Brésil, 2014. Avec l’aimable autorisation de Jonas Bendiksen/MagnumPhotos.
2/  Jonas Bendiksen, Moses Hlongwane, également connu sous le simple nom de Jésus, donnant un sermon lors de son mariage avec Angel, l’une de ses disciples. Dans la théologie de Moses, le jour de son mariage marque le début de la Fin des Temps. Afrique du Sud, 2016. Avec l’aimable autorisation de Jonas Bendiksen/MagnumPhotos.

 


texte de Julie-Marie Duro, rédactrice pour FranceFineArt.

 

Au commencement, il y a cette phrase de l’Apocalypse « Certainement, je viens bientôt, Amen ! ». Elle fascine le jeune photographe norvégien qui n’a pas grandi dans une atmosphère religieuse. S’en suivent alors plusieurs années d’enquête sur ces nouvelles formes de spiritualité basées sur le second avènement du Christ. En effet, nombreux à travers le monde sont ceux qui affirment incarner la Parousie. Jonas Bendiksen tente de rencontrer sept d’entre-eux en suivant un protocole de sélection rigoureux afin de réduire le nombre de prétendants à la prophétie : groupes organisés, écriture d’un récit de type Troisième Testament, présence dans le domaine public, etc. Parmi eux, seul Apollo, incarnation du Christ aux Philippines, ne se montrera pas collaboratif – une des chapelles de l’Église Sainte-Anne est tout de même consacrée à son imagerie médiatique. Les autres Christ lui font au contraire bon accueil, et à chacun alors de s’instrumentaliser. « Le projet tout entier a commencé lorsque j’ai partagé le lit du Messie », raconte avec humour le photographe qui ne s’attendait pas à tant d’hospitalité de la part de Moses en Afrique du Sud.

Dans les alcôves, se succèdent et se font face les sept prétendants à l’écriture d’un dernier Testament. Mais à travers la figure du Messie, ce sont peut-être avant tout des groupes en marge de la société que l’on découvre à ses côtés et qui donnent au travail de Jonas Bendiksen un caractère social fort loin des railleries ou des jugements de valeurs. On ressent en outre avec chacun de ces groupes, des relations très différentes qui se tissent allant du plus intime au plus distant, entre eux bien entendu, mais également entre un sujet et son auteur. Auteur, dont le langage visuel – très esthétisé – reste par contre fidèle d’une alcôve à une autre : beaucoup de sobriété, de douceur et des cadrages recherchés qui font des images de Jonas Bendiksen de très très belles photographies.

Julie-Marie Duro

 


extrait du communiqué de presse :

 

Le Dernier Testament de Jonas Bendiksen se penche sur sept hommes qui, tous, prétendent être le Messie redescendu sur Terre. Grâce aux portraits intimistes de Bendiksen et aux témoignages dont il se fait l’écho, Le Dernier Testament explore les limites de la foi religieuse, au sein d’un monde qui semble avoir désespérément besoin d’une rédemption et se languir de la venue d’un nouveau prophète. Qu’il s’agisse de courir dans les rues en compagnie du Jésus de Kitwe afin d’échapper à une foule en colère, de se joindre à un pèlerinage d’anniversaire en l’honneur du Messie en Sibérie, ou encore d’assister à la fin des temps avec Moses en Afrique du Sud, Bendiksen a toujours eu à coeur de s’immerger dans le quotidien de ces croyants. Partant à chaque fois du principe que ces Messies réincarnés sont bien qui ils prétendent être, il a su en tirer des récits qui relèvent à la fois d’un travail de journaliste de l’Apocalypse et d’une création artistique fascinante.

Publication : The Last Testament, Aperture/Gost, 2017.