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“Franz West” article 2492
au Centre Pompidou, Paris

du 12 septembre au 10 décembre 2018



www.centrepompidou.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, exposition du Centre Pompidou - journée de tournage, le 10 septembre 2018, et du parcours dans le Marais -
Musée national Picasso, Musée Cognacq–Jay et Bibliothèque historique de la ville de Paris, le 11 septembre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Franz West, Plakatentwurf (Die Aluskulptur) [Projet d’affiche (Sculpture en aluminium)], 2000. Collage et gouache sur papier 86 x 61,5 cm. Franz West Privatstiftung / Estate Franz West, Vienne. Photo © Birgit und Peter Kainz,Franz West Privatstiftung.
2/  Franz West, Lemurenköpfe [Têtes de lémures] (studio de Franz West, Vienne), 1992. Plâtre, gaze, carton, fer, acrylique, mousse et caoutchouc. Dimensions variables. Pinault Collection. Photo © Harald Schönfellinger.
3/  Franz West, Sex Trivial, 1972. Gouache sur papier. 14,3 × 21 cm. Collection particulière Courtesy David Zwirner, New York / Londres / Hong Kong. Photo © Auktionshaus Im Kinsky GmbH.

 


2492_Franz-West audio
Interview de Christine Macel, Conservatrice générale, Cheffe du service création contemporaine
et prospective du Centre Pompidou, et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 11 septembre 2018, durée 8'45". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Christine Macel, Conservatrice générale, Cheffe du service création contemporaine et prospective du Centre Pompidou
Mark Godfrey, Senior Curator, International Art (Europe et Amériques) à la Tate Modern de Londres
Assistés de Loïc Le Gall et Luise Willer au Centre Pompidou et de Monika Bayer-Wermuth à la Tate Modern.




Le Centre Pompidou présente du 12 septembre au 10 décembre la plus grande rétrospective consacrée à ce jour au travail de Franz West (1947–2012), avec près de 200 oeuvres. Cet événement est la première grande occasion d’évaluer la postérité de l’artiste autrichien, l’un des plus influents de ces cinquante dernières années.

L’exposition est une célébration foisonnante du travail de l’artiste, de 1972 à 2012. Elle inclut ses premiers dessins rarement exposés (1970–1973) ainsi que ses premières sculptures Passstücke, réalisées à partir de 1973–1974, des sculptures adaptables au corps que le spectateur peut manipuler pour « révéler ses névroses ». L’exposition présente également une sélection de ses sculptures en papier mâché des années 1980, et plusieurs collaborations avec d’autres artistes dont Herbert Brandl, Heimo Zobernig ou encore Albert Oehlen.

Elle rassemble une sélection de ses oeuvres–meubles, ses chaises et canapés, ses Lemurenköpfe ou Têtes de Lémures, ses collages et dessins tardifs, les maquettes pour ses oeuvres de plein air, ainsi qu’une sélection de ses sculptures en extérieur.

Dans le Forum du Centre Pompidou et dans plusieurs musées et institutions du Marais est installée une sélection de ces oeuvres monumentales de plein air, permettant un partenariat inédit avec des institutions voisines telles que le Musée national Picasso, le Musée Cognacq–Jay et la Bibliothèque historique de la ville de Paris.

L’exposition rend tout autant compte de la capacité d’invention plastique exceptionnelle de l’artiste que de sa sensibilité irrévérente et sarcastique.

Redéfinissant la sculpture par rapport au corps, au spectateur et à la dimension verbale, Franz West a su créer une esthétique originale. Préfigurant le « trash » des années 1990, il a constamment inversé les catégories du « laid » et du « beau », du repoussant et de l’attractif.

Plus que tout autre, il a redéfini la notion d’auteur et de collaboration avec d’autres artistes, des plasticiens aux musiciens en passant par les écrivains. L’exposition révèle d’ailleurs l’importance qu’ont eue sur Franz West la philosophie et la psychanalyse, de Ludwig Wittgenstein à Sigmund Freud, tout autant que son rapport passionné à la musique.

Présentée à l’entrée de la Galerie 2, l’oeuvre Auditorium – initialement créée pour la documenta 9 de Cassel en 1992, clin d’oeil au canapé de psychanalyse de Freud – accueille un programme de performances et de rencontres. Une dizaine d’invités dont des commissaires, artistes, musiciens et amis de Franz West y interviennent pendant toute la durée de l’exposition, parmi lesquels Bice Curiger et Kasper König.






A propos de l'exposition par Christine Macel – Conservatrice générale, Cheffe du service création contemporaine et prospective du Centre Pompidou et Mark Godfrey – Senior Curator, International Art (Europe et Amériques) à la Tate Modern de Londres. Commissaires de l'exposition. Préface du catalogue de l’exposition aux Éditons du Centre Pompidou.


Le corpus de Franz West, artiste autrichien né peu après la Seconde Guerre mondiale, compte près de six mille pièces aujourd’hui répertoriées. Ses oeuvres, dont les premières datent de la fin des années 1960, n’ont acquis une réputation au-delà de l’Autriche qu’à partir des années 1980, avant d’être reconnues dans les années 1990, comme celles d’un artiste majeur de la scène internationale. Cette reconnaissance tardive et l’influence queFranz West a exercé sur de plus jeunes artistes à partir des années 1990 ont paradoxalement contribué à le rendre libre de toute détermination générationnelle.

Après une réception de son oeuvre dans les pays germanophones, c’est surtout aux États-Unis et en France dans les années 1990, grâce à l’intérêt que lui ont porté les galeries et institutions publiques, que son travail a été reconnu – notamment pour son originalité et sa prescience des solutions que l’art, et en particulier la sculpture, pouvait apporter aux problématiques participatives, corporelles ou verbales. Au début des années 2000, West a également été consacré à Londres, puis s’est vu décerner le prestigieux Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière à la Biennale d’art de Venise en 2011.

Depuis sa disparition en 2012, les expositions du Centre Pompidou et de la Tate Modern sont les premières tentatives d’une ambitieuse rétrospective d’une oeuvre qui s’étend sur plus de quarante ans. West n’a cessé de maintenir un esprit d’une grande inventivité et le défi de cette exposition est d’essayer de montrer sa verve unique, de rendre justice à un artiste dont certaines sculptures étaient destinées à être manipulées, ou d’autres sur lesquelles on pouvait s’asseoir. Un artiste dont les installations, comprenant des sofas et des divans, invitaient à l’occasion le public à boire un verre. Un artiste, enfin, qui détruisait ses volumes en papier mâché peint si on les trouvait beaux. La sélection de quelque cent quatre-vingt-dix oeuvres que nous avons opérée au sein de cet immense corpus, des premiers dessins aux dernières sculptures d’extérieur en aluminium peint dans des couleurs inattendues, vise à donner la représentation la plus exhaustive possible de son oeuvre, tout en respectant son esprit original.

Lorsque Franz West réalisait lui-même ses expositions, il aimait mélanger les oeuvres de différentes périodes. Il n’a que rarement opté pour une chronologie stricte ou pour une scénographie linéaire, ce qui ne peut surprendre chez un artiste qui jouait avec toutes les catégories du monde de l’art, de l’atelier à la galerie, en passant par le musée ou l’exposition de groupe. Plutôt que de tenter d’imiter l’inimitable, nous avons choisi un parti pris chronologique, qui puisse rendre compte pour la première fois aux yeux d’un large public – ce qui implique des dispositifs muséographiques que les expositions plus confidentielles ne nécessitaient pas – de nombreux aspects peu connus de son oeuvre.

Ainsi, nous avons voulu montrer les oeuvres clefs, mais aussi les ruptures et tournants qu’a pris cette oeuvre prolifique dont une grande partie est encore rarement exposée. En choisissant certaines pièces permettant aux visiteurs, même nombreux, d’interagir avec elles, en proposant des performances et des conférences, en revisitant dans le catalogue la biographie de l’artiste grâce à des matériaux inédits, nous avons ainsi voulu rendre sensibles l’irrévérence, le sens du jeu et l’humour qui ont innervé l’oeuvre de West, tout autant que son goût pour la philosophie, la psychanalyse ou la musique.

Enfin, nous avons souhaité souligner l’ouverture particulière de West aux oeuvres d’autres artistes, à travers ses collaborations qui contribuent à rendre encore palpable aujourd’hui son esprit à la fois curieux et généreux.