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“À l'Est la guerre sans fin” 1918-1923
au musée de l’Armée, hôtel des Invalides, Paris

du 5 octobre 2018 au 20 janvier 2019



www.musee-armee.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 3 octobre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  HEBDOMADAIRE LE PETIT JOURNAL. n°1468 du 9 février 1919 . © BnF / domaine public.
2/  AUX ARMES !. Affiche de propagande polonaise durant la guerre soviéto-polonaise, 1920. © Muzeum wojska polskiego (musée de l’armée polonaise).
3/  CARTE DES ACCORDS SYKES-PICOT. © Archives du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

 


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Interview du Lieutenant-colonel Christophe Bertrand,
conservateur du département contemporain au musée de l’Armée et co-commissaire de l'exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 3 octobre 2018, durée 19'40". © FranceFineArt.com.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissaires musée de l'Armée :
Lieutenant-colonel Christophe Bertrand, conservateur du département contemporain
François Lagrange, chef de la division de la recherche historique, de l’action pédagogique et des médiations
Carine Lachèvre, adjointe du département historial Charles de Gaulle
Emmanuel Ranvoisy, adjoint du département contemporain, responsable des activités cinématographiques

commissaire associé :
Jean-Paul Amat, professeur émérite de géographie, Université Paris Sorbonne, président de la Société des Amis du Musée de l'Armée (SAMA)




Alors que les conflits cessent en Europe de l’Ouest le 11 novembre 1918, la guerre se poursuit à l’Est et au Proche-Orient jusqu’en 1923. L’exposition retrace la chute des quatre grands Empires russe, ottoman, austro-hongrois et allemand et aborde cette période méconnue de l’histoire, faite de révolutions, de guerres civiles, d’importantes modifications des frontières et de création de nouveaux États.

À la suite des révolutions russes de février et d’octobre 1917 et de la signature du traité de Brest-Litovsk entre la Russie et les Empires centraux, le 3 mars 1918, les combats semblent décroître à l’Est, malgré la guerre civile russe. À l’Ouest, au contraire, la signature de ce traité permet à l’Allemagne le redéploiement de cinquante divisions sur le front de l’Ouest. À partir du 21 mars, les combats s’intensifient et au printemps, l’Allemagne lance une série d’offensives, qui tournent court. En août 1918, les Alliés lancent la contre-attaque et forcent l’Empire allemand à négocier un armistice conclu le 11 novembre 1918.

Alors qu’à l’Ouest, les combats cessent entre les belligérants, une nébuleuse de troubles internes, parfois de guerres civiles et d’affrontements internationaux, mettent aux prises les différents pays issus de l’effondrement des Empires allemand, austro-hongrois, ottoman et russe à l’Est, après leur défaite militaire. Il en résulte une violence et une instabilité, dont les répercussions sont encore visibles aujourd’hui. Dans ces conditions, le règlement du premier conflit mondial s’avère aussi complexe que fragile. Les divers traités établis sont âprement négociés et très vite contestés. Ainsi, le traité de Sèvres du 10 août 1920, entre la Turquie et les Alliés, est très profondément remanié et remplacé, moins de trois ans après, par le traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923.

Cette exposition a pour ambition de suivre, à l’Est, de la Finlande jusqu’au Liban, entre 1918 et 1923, le difficile remplacement des anciens Empires par de nouveaux États-nations et l’émergence, à la faveur des différentes révolutions et contre-révolutions, d’une radicalisation totalitaire. Elle montre comment, dans ce contexte troublé, la France, forte de sa prépondérance militaire, tente, non sans difficulté, de ramener la stabilité dans la région, dans un partenariat complexe avec ses alliés.

Alors que l’on croit souvent que le traité de Versailles (signé le 28 juin 1919) met fin à la Première Guerre mondiale, l’exposition, en déplaçant ainsi l’attention du visiteur à l’Est, contribue à faire mieux connaître les enjeux et les aspects des crises multiples qui font suite à la Grande Guerre.



Un parcours de visite en cinq étapes
Le parcours commence par la dissolution des grands Empires européens. Puis, dans un décor de palais et de dorures, l’exposition apporte un éclairage sur la fabrication des traités qui redéfinissent l’Europe, en portant un intérêt particulier à la réorganisation de l’Europe de l’Est. Le visiteur entame ensuite sa marche vers l’Est : Allemagne, Pologne, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Ukraine, Russie. Puis il poursuit par la découverte de la situation en Europe médiane : Autriche, Hongrie, Roumanie, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, Albanie. Il termine enfin par les pays du Levant : Grèce, Turquie, Syrie, Liban.



Trois axes majeurs servent de fil conducteur à toute l’exposition :

• Premier axe, la question des nationalités : les quatre grands empires dissous, ces ensembles multinationaux sont divisés en États-nations. Pendant cinq ans se déroulent des luttes complexes qui annoncent la cartographie des États telle que nous la connaissons aujourd’hui ;

• Deuxième axe, la révolution et les guerres civiles : de 1918 à 1923, la Révolution bolchévique tente de faire éclater la révolution en Allemagne, en Hongrie, en Pologne... Sur tous les territoires, l’Europe connaît des troubles révolutionnaires et contre-révolutionnaires. La violence de ces événements fait de très nombreuses victimes civiles ;

• Troisième axe, l’intervention française et alliée : dans ce contexte sensible, la France apparaît comme la principale puissance militaire. Elle est incitée à intervenir pour rétablir l’ordre et instaurer une stabilité politique. Ses diplomates et ses militaires sont présents partout en Europe.

Tout au long de l’exposition, le visiteur se trouve plongé dans cette construction d’une nouvelle Europe et dans un espace historique et géographique peu connu en France, aidé par une scénographie forte, qui emprunte ses matériaux, faits de caisses de bois et de grilles en métal, aux mondes des archives.