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“Transmission / Transgression” Maîtres et élèves dans l’atelier : Rodin, Bourdelle, Giacometti, Richier…
au Musée Bourdelle, Paris

du 3 octobre 2018 au 3 février 2019



www.bourdelle.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 2 octobre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Jacques Roseman ou Anonyme, Antoine Bourdelle dans les, [1916-1917]. Tirage gélatino-argentique. 28,6 x 23 cm. MB Ph 235. Musée Bourdelle, Paris.
2/  Marc Vaux (1895-1971), Bourdelle et ses élèves dans son atelier à la Grande Chaumière. s.d MB Ph 2117 75484-11. Musée Bourdelle, Paris.
3/  Anonyme Praticienne? près du Buste de Madame Vaysse-Cybiel d'Antoine Bourdelle, s.d. Tirage au gélatino-bromure d'argent mat sur papier chamois. 23,9 x 17,8 cm. MB PH 233 48905-1. Musée Bourdelle, Paris.

 


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Interview de Amélie Simier, directrice du musée Bourdelle et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 octobre 2018, durée 15'30". © FranceFineArt.com.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Claire Boisserolles, responsable des archives, de la documentation et des bibliothèques au musée Bourdelle
Stéphane Ferrand, responsable du cabinet d’art graphique et des peintures au musée Bourdelle
Amélie Simier, conservateur général, directrice du musée Bourdelle




Plongeant les visiteurs au coeur des processus de création, faisant surgir les visages de ceux qui peuplaient les ateliers de Montparnasse, l’exposition met en lumière les rapports complexes qui se nouent entre maître et élève, entre artiste et praticien, à travers la figure du sculpteur Antoine Bourdelle.

Leurs trajectoires, la fidélité à l’enseignement du maître ou son rejet violent, seront mis en scène dans l’exposition à travers 165 oeuvres, dont une cinquantaine de photographies, une cinquantaine de sculptures et une quarantaine de dessins. Au centre du parcours, spécifiquement créé pour l’exposition, un module visuel, sonore et tactile dédié au processus de la taille par mise aux points.


« Je ne suis pas un maître d’école, un professeur, mais un artiste qui travaille avec vous. »
Antoine Bourdelle est une figure majeure de l’enseignement des arts à Paris au début du XXe siècle. Professeur, maître, mentor et parfois père de substitution, il se voit en camarade au milieu des artistes en devenir qui l’entourent. Sa personnalité charismatique et bienveillante fera venir à lui pendant quarante ans près de cinq cents élèves : Français, Russes, Américains, Chinois, Portugais, Brésiliens, Japonais, Polonais, Grecs, Suisses, Roumains, Suédois, Tchèques... Nombre d’entre eux de retour dans leur pays natal seront à leur tour des enseignants renommés, prolongeant ainsi les leçons de Bourdelle. Certains de ces élèves sont devenus célèbres comme Alberto Giacometti ou Germaine Richier ; d’autres ont été oubliés ou n’ont pas fait carrière : l’exposition fait ici ressurgir les visages de ces artistes venus du monde entier à la source du savoir.

« Ici il faut casser tous les vieux moules de l’enseignement. »
La renommée de Paris « capitale des arts » au début du XXe siècle repose en particulier sur l’excellence de l’enseignement dispensé. La sculpture, art de la construction dans les trois dimensions, demande un long apprentissage. Celui-ci peut s’effectuer dans la prestigieuse École des beaux-arts, dans des écoles privées dites « libres » car sans concours d’entrée, et dans les ateliers d’artistes confirmés. Bourdelle, élève de Falguière, praticien de Rodin, enseigne à la fois dès les années 1890 dans ses propres ateliers impasse du Maine - le musée Bourdelle aujourd’hui - et à deux pas, dans les ateliers de l’Académie de la Grande Chaumière, de 1909 à 1929; il y développe une pédagogie toute personnelle issue de ses propres expériences.

« Je suis comme Socrate. Je vous accouche de votre âme. »
Son enseignement s’appuie sur la transmission de leçons longuement acquises et de savoir-faire techniques; il repose sur l’observation, sur les corrections d’oeuvres en cours, et sur la parole. « Comme Socrate », Bourdelle use d’une méthode stimulante s’appuyant sur le paradoxe, pour pousser ses élèves à se dépasser, voire à transgresser les règles - au grand dam de certains. Son objectif premier est de faire éclore le talent de chacun, fut-il très éloigné de ce qu’il pratique lui-même. La diversité des oeuvres de ses élèves : Otto Gutfreund, Kutteiji Kaneko, Léon Indenbaum, Bror Hjorth, Hedwig Woermann, Sesostris Vitullo, Vera Mukhina, Etienne Hajdu… témoigne du succès de cette ambition.

« Si je les intéressais, ils m’intéressaient également. Je les examinais, je les observais. »
La présence de ces jeunes gens, élèves ou praticiens, autour de Bourdelle, nourrit sa pensée et son oeuvre; parmi eux, de nombreuses femmes, ses modèles favoris. Lorsqu’à la fin de sa vie Bourdelle conçoit le projet d’un musée qui lui serait dédié, il l’envisage aussitôt comme un musée-atelier: destiné à accueillir les cours qu’il dispenserait gratuitement à ces « chercheurs d’art », et à leur procurer un lieu pour travailler. Cette ouverture à l’enseignement des arts est toujours au coeur du musée Bourdelle que sa veuve, Cléopâtre Sevastos, d’origine grecque et ancienne élève, a ouvert en 1949.