contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Valérie Jouve” article 2535
au Petit Palais, Paris

du 13 octobre 2018 au 13 janvier 2019



www.petitpalais.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Susana Gállego Cuesta, le 12 octobre 2018.

2535_Valerie-Jouve2535_Valerie-Jouve2535_Valerie-Jouve
Légendes de gauche à droite :
1/  Valérie Jouve, Sans Titre (Les Personnages avec E.K.), 1997/1998. C-print. © Valérie Jouve / Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Xippas Paris. Adagp 2018.
2/  Valérie Jouve, Sans Titre (Les Arbres), 2006. C-print. © Valérie Jouve / Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Xippas Paris. Adagp 2018.
3/  Valérie Jouve, Sans Titre (Les Personnages avec Josette), 1991/1995. C-print. © Valérie Jouve / Courtoisie de l’artiste et de la Galerie Xippas Paris. Adagp 2018.

 


2535_Valerie-Jouve audio
Interview de Susana Gállego Cuesta, conservatrice en chef,
responsable de la collection photographique du Petit Palais et commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 octobre 2018, durée 17'26". © FranceFineArt.com.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Susana Gállego Cuesta, Conservatrice en chef, responsable de la collection photographique du Petit Palais



Au début du XXe siècle, le Petit Palais achetait au Salon des oeuvres d’artistes vivants pour constituer sa jeune collection. Depuis le transfert des oeuvres plus récentes au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris lors de sa création en 1961, les collections du Petit Palais s’arrêtent en 1914. Pour renouer ce fil avec la création contemporaine, le musée a choisi d’inviter chaque année, depuis quatre ans, un artiste d’aujourd’hui à dialoguer avec son prestigieux fonds ancien. Valérie Jouve, artiste engagée et figure majeure de la scène artistique contemporaine, relève le défi cet automne avec 50 oeuvres présentées dans le circuit des collections permanentes.

Engagée depuis les années 1990 dans une recherche rigoureuse visant à retranscrire « l’intensité du vivant », selon les mots de l’artiste, Valérie Jouve a abordé les oeuvres du Petit Palais d’un oeil clinique. Ne se laissant pas emporter par les séductions faciles d’une collection foisonnante, la photographe et vidéaste a bâti un accrochage en contrepoint, voire à rebrousse-poil. Comme un commentaire à mi-voix, ses oeuvres soulignent des aspects méconnus des collections, et font ressortir toute une veine politique et engagée caractéristique du musée. Le pacours propose, sur les deux étages des collections permanentes, une méditation très personnelle dans des salles soigneusement choisies. Les confrontations se font parfois terme à terme, parfois de manière plus symbolique ou allusive ; elles entraînent le visiteur dans une redécouverte des gestes du travail à travers les âges, dans l’observation des attitudes de résistance, dans une contemplation des paysages marqués par l’histoire.

L’entrée dans cet univers urbain habité de présences fortes se fait par la galerie des grands formats, dans laquelle l’artiste a disposé plusieurs tirages de son « corpus » – mot qu’elle affectionne pour désigner ces ensembles d’images toujours ouverts au développement – le plus connu, les Personnages. Les Façades et les Situations arrivent ensuite pour rendre hommage à la grande peinture républicaine et permettre aux visiteurs de repenser La Rue d’hier au regard de celle d’aujourd’hui. Accrochant ses photographies sur de grands tirages scénographiques de ses propres images, Valérie Jouve entend offrir une approche plurielle. S’immisçant parmi les tableaux et les sculptures, ses Personnages transforment par leur présence têtue et charnelle la peinture religieuse tout comme l’art romantique, et proposent ainsi une réflexion sur le portrait et le statut de la femme dans l’histoire de l’art.

Un représentant massif des Arbres invite à poursuivre la découverte de ces corps singuliers à l’étage inférieur : de la salle symboliste à la galerie des Antiques, en passant par les salles de sculptures et de paysages, ou celle de la Renaissance, les Figures, les Passants, les Situations, les Façades guident le visiteur attentif à travers des objets devenus étranges, parfois inhumains. Au coeur du parcours, parmi les chefs-d’oeuvre anciens, se love un discret hommage au monde ouvrier, qui met en parallèle des esquisses peintes et des portraits d’objets.

En ménageant des respirations et des surprises, l’artiste invite chacun à s’approprier ses oeuvres et, à travers elles, celles du musée, pour entretisser les perceptions et les interprétations dans une expérience autant intellectuelle que véritablement physique.