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“Les Nadar” Une légende photographique
à la BnF François Mitterrand, Paris

du 16 octobre 2018 au 3 février 2019



www.bnf.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 15 octobre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Adrien Tournachon, Autoportrait au chapeau de paille, vers 1854 BnF, département des Estampes et de la photographie.
2/  Paul Nadar, Sarah Bernhardt dans Pierrot assassin, vers 1883. BnF, département des Estampes et de la photographie.
3/  Félix Nadar, Main du banquier « cliché obtenu à la lumière diurne. Épreuve tirée à la lumière électrique », 1861 BnF, département des Estampes et de la photographie.

 


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Interview de Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF
et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 octobre 2018, durée 17'21". © FranceFineArt.com.
(Anne Lacoste, à gauche, et Sylvie Aubenas, à droite, les commissaires de l'exposition)

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat :
Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie de la BnF
Anne Lacoste, directrice de l’Institut pour la photographie des Hauts-de-France




La Bibliothèque nationale de France propose la première grande exposition consacrée aux trois Nadar. Félix Nadar (1820-1910), le plus connu, son frère Adrien Tournachon (1825-1903) et son fils Paul Nadar (1856-1939) furent tout à la fois photographes, peintres, dessinateurs et inventeurs... Quelque 300 pièces témoignent des spécificités de chacun des trois photographes, de leurs collaborations comme de leurs rivalités, dans un parcours qui embrasse l’histoire de l’atelier des Nadar pendant près d’un siècle. À travers des épreuves photographiques originales, des dessins, des estampes, des peintures et des objets, l’exposition invite à la découverte inédite de l’héritage de l’un des ateliers les plus importants et les plus durables des débuts de la photographie.

Le propos de l’exposition s’appuie sur des pièces issues des très riches collections de la BnF, que viennent compléter des prêts prestigieux du Metropolitan Museum of Art de New York, du John Paul Getty Museum de Los Angeles, du musée d’Orsay, du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, des Beaux-Arts de Paris et de la Société française de photographie.Trois parties illustrent les caractéristiques de l’entreprise des Nadar, des années 1850 à la fin des années 1930.

La première partie, « Les Nadar par les Nadar », fait la lumière sur l’histoire familiale en présentant une sélection des très nombreux portraits et autoportraits des trois photographes et d’Ernestine Nadar, épouse de Félix et mère de Paul. Leur implication personnelle dans l’atelier, leurs relations complexes et la manière dont ils utilisèrent leur propre image pour promouvoir leurs ateliers et leur production sont d’emblée mises en lumière. Souvent mis en scène, travestis, scénarisés, ces portraits construisent une légende familiale qui va des prises de vues en studio dans les années 1850 jusqu’aux instantanés Kodak de Paul Nadar. Ils témoignent en filigrane de l’histoire de la représentation photographique elle-même.

La deuxième partie, « Art et industrie du portrait », est consacrée aux oeuvres les plus connues des Nadar : les portraits emblématiques des célébrités de leur temps. Elle souligne la variété de leurs talents ainsi que l’évolution des techniques photographiques et du goût au cours d’un siècle. Elle comprend des chefs-d’oeuvre du portrait photographique par Félix Nadar et Adrien Tournachon. Les relations d’amitié que Félix a entretenues avec Gustave Doré ou Charles Baudelaire, par exemple, ont permis de réaliser de nombreux portraits au fil du temps, de même pour Paul, proche de Sarah Bernhardt. Les ateliers successifs des Nadar à Paris, et pour une courte période à Marseille, seront illustrés par des photographies des lieux eux-mêmes, des bâtiments, des salons de réception comme des coulisses de ces adresses alors très réputées.

Enfin, la dernière partie de l’exposition, « Art et sciences », établit le lien des Nadar avec l’actualité scientifique de leur temps et la manière dont leur oeuvre photographique s’est associée à des découvertes et des avancées scientifiques ou techniques. Témoignent de cette implication les commandes reçues par Adrien Tournachon pour documenter l’amélioration des races d’animaux d’élevage ou sa collaboration avec le docteur Duchenne de Boulogne pour saisir le mécanisme de la physionomie humaine. Quant à Félix Nadar, il s’est fait connaître pour son utilisation pionnière de l’électricité pour les prises de vue nocturnes, souterraines et sous-marines : portraits, reportages dans les égouts et les catacombes de la capitale, photographies sous la mer dans des caissons étanches dans le port de Marseille...

Il est également connu pour les premières photographies aériennes qui résultent de sa passion pour les débuts de l’aviation. Paul Nadar, représentant de Kodak en France et lui-même créateur d’un nouvel appareil très maniable, l’Express-Détective Nadar, se révèle un promoteur de l’instantané et un fournisseur de matériel très apprécié des premiers amateurs. Par ailleurs, Félix et Paul se font une spécialité de spectaculaires agrandissements qu’ils proposent à leur clientèle.






Présentation :

Les oeuvres de Félix Nadar sont familières : on les connaît grâce à ses beaux portraits des visages d’Alexandre Dumas, Sarah Bernhardt, George Sand ou Gustave Doré. La dernière exposition monographique de grande ampleur qui lui a été consacrée remonte à 1994 et a eu lieu au musée d’Orsay en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New-York et la BnF. Il s’agissait alors de mettre en valeur la personnalité de Félix Nadar photographe durant sa période la plus créative soit 1854-1860.

Les progrès de la recherche en histoire de la photographie et la meilleure connaissance des fonds et archives Nadar ont permis de mettre en lumière une autre perspective et d’avoir désormais une vision plus large et moins centrée sur les chefs-d’oeuvre de la période du Second Empire. Ainsi le projet aujourd’hui conçu par la BnF envisage non plus seulement Félix Nadar (1820-1910) mais également son frère Adrien Tournachon (1825-1903), peintre et photographe de talent dont l’oeuvre a été longtemps éclipsée et confondue avec celle de son frère aîné, ainsi que Paul Nadar (1856-1939), fils de Félix, qui a poursuivi et développé l’atelier familial. Paul a par ailleurs été le représentant de Kodak en France, a participé à nombre d’innovations au tournant du XXe siècle et a rencontré dans l’entre-deux-guerres les premiers historiens de la photographie, faisant ainsi office de trait d’union entre les acteurs de la photographie du XIXe siècle et leurs premiers historiens et collectionneurs.

Les trois Nadar ont travaillé ensemble, les deux frères, puis le père et le fils, occasionnellement le neveu et l’oncle : leurs rapports ont été souvent tendus voire conflictuels. Rivalités, conflits d’intérêt ou de générations… La personnalité dominatrice de Félix Nadar a éclipsé les deux autres Nadar. L’exposition se propose de faire découvrir les oeuvres de ces trois photographes, peintres, dessinateurs, inventeurs, durant près d’un siècle (1854-1939). C’est la première fois qu’une exposition envisage de présenter les trois Nadar et leurs relations complexes, ainsi que les échos que leurs oeuvres se font entre elles.

Le propos de l’exposition s’appuie sur les pièces issues des très riches collections de la BnF. Elles proviennent de l’acquisition de l’ensemble des archives Nadar en 1950. En effet, en 1948 après la mort prématurée de sa fille Marthe Nadar, Anne Nadar, seconde épouse de Paul, décide de vendre l’ensemble du fonds à l’Etat français. Aujourd’hui les négatifs sont conservés à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, alors que les tirages, la correspondance, les archives et les dessins se trouvent à la BnF. La conservation de cet ensemble exceptionnel - seuls quelques collectionneurs avaient pu procéder auparavant à des acquisitions - permet de prendre la mesure du talent des Nadar et de l’incroyable développement de la photographie durant un siècle.

L’exposition repose également sur des prêts prestigieux du Metropolitan Museum of Art de New York, du John Paul Getty Museum de Los Angeles, du musée d’Orsay, du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, des Beaux-Arts de Paris et de la Société française de photographie.