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Légendes de gauche à droite :
1/ Tawaraya Sōtatsu, Dieux du vent et du tonnerre, XVIIe siècle. Paire de paravents à deux panneaux, encre et couleurs sur feuille d’or, Kyōto, Kennin-ji, OEuvre classée au Japon « Trésor national » [détail].
2/ Nakamura Hōchū, Oiseau sur une branche de prunier, XVIIIe siècle. Paravent à six panneaux, encre et couleurs sur feuille d’or, musée Hosomi, Kyōto.
3/ Ogata Kōrin, Papier pour envelopper l’encens avec décor de saules pleureurs, 1704-11, couleurs sur fond de feuille d’or sur papier recouvert de soie, musée Hosomi, Kyōto.
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extrait du communiqué de presse :
commissariat :
Yoshiyuki Hosomi, directeur du Hosomi Museum, Kyoto
Ryuichi Matsubara, vice-directeur du National Museum of Modern Art, Kyoto
Manuela Moscatiello, responsable des collections japonaises au musée Cernuschi
[Cette exposition est organisée conjointement par le Musée Cernuschi - Paris Musées, The Japan Foundation, le Musée national d’art moderne de Kyoto et le Musée Hosomi.]
Le musée Cernuschi présente l’exposition Trésors de Kyoto, trois siècles de création Rinpa, qui dévoile pour la première fois hors du Japon des chefs-d’oeuvre inestimables. Cette présentation proposée dans le cadre de la saison Japonismes 2018 : les âmes en résonances, offre l’opportunité exceptionnelle de découvrir durant les quatre premières semaines de l’exposition le Trésor National Dieux du vent et du tonnerre de Sōtatsu conservé dans le temple Kennin-ji à Kyoto et seulement visible en de très rares occasions.
Cet événement prend toute son importance dans le cadre du 160 e anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France.
Plus de soixante oeuvres sont présentées selon un parcours chronologique en quatre parties suivant les différentes générations d’artistes du mouvement Rinpa.
Dès l’entrée de l’exposition, la scénographie met à l’honneur l’éclat de la feuille d’or préparant les visiteurs à la magnificence des oeuvres, puis les plonge dans une ambiance contemplative.
En raison de la fragilité des oeuvres, leur présentation est évolutive et intègre quatre rotations majeures pendant la durée de l’exposition. Lors de la plus grande rotation, du lundi 10 au vendredi 14 décembre inclus, l’exposition sera fermée au public.
Kyoto, berceau de l’école Rinpa
L’exposition Trésors de Kyoto présente l’une des écoles majeures de la peinture japonaise, le courant décoratif Rinpa, apparu au début du XVIIe siècle et dont la production perdure jusqu’à aujourd’hui. Ancienne capitale et berceau de la culture traditionnelle nippone, Kyoto a toujours été un terrain artistique fertile qui a donné naissance au style raffiné du mouvement Rinpa.
Ce courant unique dans l’histoire de l’art du Japon, se distingue en effet des autres écoles traditionnelles où le style se transmet de manière directe, de maître à élève. Les artistes de ce mouvement sont réunis par des affinités spirituelles et esthétiques. Leur style se définit par des formes épurées mises en valeur par des couleurs vives et des compositions d’une grande lisibilité. Leur répertoire de thèmes s’inspire à la fois de la nature, de la littérature et du théâtre classiques.
Au XVIIe siècle, la collaboration entre les artistes Kōetsu (1558-1637) et Sōtatsu (actif entre 1600 et 1640) a donné naissance à une esthétique particulière s’inspirant de la beauté classique de l’époque de Heian (794-1185) considérée comme la quintessence de la sensibilité japonaise.
Entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle, les frères Ogata, le célèbre Kōrin (1658-1716) et son cadet Kenzan (1663-1743), donnèrent un nouvel élan à ce style tout en puisant dans le répertoire des thèmes traditionnels choisis par les fondateurs de l’école.
Les thèmes et les techniques adoptés par ces deux générations d’artistes furent ensuite repris par Shikō (1683-1755), Roshū (1699-1757) et Hōchū (actif entre 1790 et 1820), d’une manière si personnelle qu’elle a permis la transmission et le renouvellement du style Rinpa à travers les siècles. Au XXe siècle, Sekka (1866-1942) s’inspira des oeuvres de ses prédécesseurs, actifs à Kyoto comme lui, partageant avec eux l’idée qu’un artiste est surtout un artisan aux compétences multiples.
L’exposition présente l’extraordinaire variété des oeuvres Rinpa, montrant que les artistes de ce courant ne se sont pas consacrés seulement à la peinture, mais aussi à la gravure, au décor d’objets en céramique, en bois et en laque. Une reconstitution d’un atelier d’artiste et deux vidéos sont proposées dans l’exposition et permettent au public de comprendre les techniques artistiques adoptées par les artistes Rinpa dont les créations ont pour but de faire entrer la beauté dans la vie de tous les jours.
Un parcours chronologique en quatre étapes
Kōetsu et Sōtatsu : la naissance de Rinpa
Les fondateurs du mouvement représentent l’esthétique raffinée des milieux des riches marchands de Kyoto. Ils utilisent des matériaux précieux comme la feuille d’or ou d’argent pour sublimer les thèmes inspirés de la nature et de la culture traditionnelle japonaise. C’est dans cette partie que les visiteurs auront l’occasion d’admirer le célèbre Dieux du vent et du tonnerre de str exposé pour la première fois en dehors du Japon. En raison de leur fragilité, les trois oeuvres phares présentées dans cette première partie seront exposées successivement pendant la durée de l’exposition pour des raisons liées à leur conservation.
Kōrin et Kenzan : un nouvel élan
Le goût développé par Kōetsu et Sōtatsu évolue grâce au style souple et élégant de Kōrin reconnaissable par ses créations épurées à la composition audacieuse, sa gamme chromatique intense et son rythme harmonieux. Connu et apprécié en France à l’époque du japonisme, Kōrin était considéré par les amateurs parisiens comme le plus original des peintres de l’archipel, le plus Japonais des Japonais.
Shikō, Roshū et Hōchū : le renouvellement du style Rinpa
Dans cette section, les successeurs de Kōrin, inspirés par son style, portent au sommet la manière décorative Rinpa en revisitant les thèmes traditionnels avec délicatesse et simplification graphique. Ils représentent les éléments de la nature sur des fonds dorés, notamment la beauté des paysages transformés par le changement des saisons.
Sekka : l’héritage Rinpa au XXe siècle
Dans le sillage de ses prédécesseurs, Sekka ne se consacre pas seulement à la peinture et à la gravure, mais réalise des dessins sur des céramiques, des laques et des textiles dans le but de faire entrer la beauté dans la vie de tous les jours. Ici, la diversité des oeuvres présentées montrera les multiples facettes de cet artiste formidable considéré comme l’héritier du style Rinpa au XXe siècle. Les albums illustrés qui ont rendu célèbre l’artiste sont associés aux peintures les plus représentatives de son style.
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