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“Chaumont-Photo-sur-Loire” 2e édition
au Domaine de Chaumont-sur-Loire, Centre d’arts et de nature

du 17 novembre 2018 au 28 février 2019



www.domaine-chaumont.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, voyage presse, le 17 novembre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Santeri Tuori, Forest #35, 2017. From the series Forest Series © the artist, courtesy Gallery Taik Persons.
2/  Juliette Agnel, Les Portes de Glace, 2018. 120 x 150 cm, Tirages fine art mat sur papier Hahnemülhe, Groenland - © J. Agnel.
3/  Davide Quayola, Impressions végétales. © D. Quayola.

 


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Interview de Chantal Colleu-Dumond,
directrice du Domaine et du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire
et commissaire du Chaumont-Photo-sur-Loire,

par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 17 novembre 2018, durée 11'50". © FranceFineArt.

 


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Interview de Juliette Agnel, artiste photographe,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 17 novembre 2018, durée 11'05". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire : Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine et du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire.



Avec Juliette Agnel, Alex Maclean, Robert Charles Mann, Davide Quayola et Santeri Tuori.

Pour la deuxième édition de Chaumont-Photo-sur-Loire, cinq photographes de renom ont été invités à présenter, du 17 novembre 2018 au 28 février 2019, leur travail dans les Galeries du Château et celles de la Ferme.

Artistes en résidence ou artistes invités, les photographes de cette deuxième saison, ont en commun, outre le rapport poétique qu’ils entretiennent avec la nature, de par les techniques qu’ils utilisent, une démarche expérimentale très exigeante.

Deux expositions résultent d’une résidence sur le site et d’un projet original, où les technologies d’aujourd’hui sont à l’origine d’images singulières portant sur les arbres, les paysages et les parcs du Domaine.

C’est ainsi que Davide Quayola, artiste italien résidant à Londres, a réalisé des captations et des tirages photographiques en très haute définition qui, comme une radiographie, révèlent la géométrie des arbres et la complexité de la nature, en quelque sorte, l’essence dont sont faites les choses. L’Américain Robert Charles Mann a posé, pendant six mois, du solstice d’hiver au solstice d’été, en divers points du Domaine, ses “solargraphes” recueillant l’empreinte mouvante des courbes du soleil.

Quant au photographe finlandais Santeri Tuori, il utilise également pour ses Forêts une technique particulière de surimpression, mêlant parfois la couleur et le noir et blanc, pour aboutir à des images irréelles d’une fascinante intemporalité.

La grande aventurière du regard qu’est Juliette Agnel dévoile, pour sa part, la profondeur et le sublime de paysages de l’extrême, aux confins de l’Arctique ou dans les ciels du Maroc, qui sont autant de reflets de sa riche intériorité.

Enfin, en avant-première des événements liés à la célébration du 500ème anniversaire de la Renaissance, une commande a été passée, une mission particulière confiée au grand photographe américain Alex MacLean, qui sait si bien capter l’essence des paysages : révéler, par des clichés aériens, la puissance et la grâce de l’intemporelle architecture des châteaux de la Renaissance en Val de Loire.

Chantal Colleu-Dumond, Commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire





Les artistes :



Juliette Agnel
- Nuits étoilées et Portes de glace - galeries hautes du château

Juliette Agnel est une remarquable aventurière du regard. Devenue photographe en passant par la peinture, cette exploratrice de la matière photographique a le goût rare des expériences et des paysages de l’extrême.

La photographie lui permet de toucher un espace impalpable. Elle la voit comme un aboutissement à l’expression de son intériorité, lui permettant l’accès à une dimension où l’espace et le temps deviennent des mystères profonds.

Elle a besoin de paysages terrestres, souvent austères et difficiles, dont elle révèle le sublime, avec une infinie délicatesse, pour basculer dans un paysage imaginaire. Ses paysages infiniment poétiques, miroir d’un monde invisible et fascinant, sont le reflet d’une âme profonde.

Ce sont ses Portes de glace et ses paysages inédits du Maroc qui sont montrés à Chaumont-sur-Loire.

Réalisés en 2018 au Groenland, Les Portes de glace représentent une quinzaine de tirages de 120 x 150 cm.



Alex MacleanRenaissances - galeries hautes du château

Répondant à une commande spécifique, à l’occasion de la célébration des 500 ans de la Renaissance, le très grand photographe du paysage qu’est Alex MacLean a survolé et photographié, en juillet 2018, les châteaux de la Région Centre-Val de Loire. Ce sont donc les merveilles architecturales de la Renaissance, ancrées dans des sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, qu’Alex MacLean a sublimées pour offrir au regard la quintessence de ces temps où rois et mécènes furent à l’origine d’un extraordinaire renouveau de l’art et de la pensée.

C’est un regard nouveau et très contemporain qu’il a posé sur ces chefs-d’oeuvre du patrimoine mondial. C’est ainsi qu’apparaissent, sous un jour inhabituel, les châteaux de Chenonceau et de Chambord, d’Amboise et d’Azay-le Rideau et bien d’autres encore, dont cette exposition se veut le reflet, célébrant l’intemporalité et l’universelle beauté de ces joyaux de pierre, magnifiquement inscrits dans leurs paysages, intouchés depuis des siècles. L’oeil aigu d’Alex MacLean a su subtilement saisir, dans la lumière dorée des bords de Loire, la puissance et la grâce, l’harmonie, la symétrie, la perfection des formes et des proportions d’édifices gravés dans les imaginaires depuis des siècles.

Alex MacLean vit à Lincoln dans le Massachusetts et travaille à Cambridge aux États-Unis. Ses oeuvres ont été exposées aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Asie. On les retrouve aussi bien dans des collections publiques que privées. Récompensé par de nombreux prix, il a notamment remporté le Prix de Rome du Paysagisme de l’Académie américaine de Rome en 2003-2004. Il a également obtenu des bourses de fondations telles que la Fondation Graham et la Fondation Nationale pour les Arts.

Il est l’auteur nombreux ouvrages : Look at the Land; Aerial Reflections of America (1993), Taking Measures Across the American Landscape (1996), Above and Beyond; Visualizing Change in Small Towns and Rural Areas (2002), Designs on the Land: Exploring America from the Air (2003), The Playbook (2006), Visualizing Density (2007), OVER: The American Landscape at the Tipping Point (2008), Las Vegas | Venice (2010), Chroniques Aeriennes: L’art d’Alex MacLean (2010), Alex MacLean: Given a Free Hand (2010), Up on the Roof: New York’s Hidden Skyline Spaces (2012), Supply + Demand (2014).

Pilote et photographe, Alex MacLean s’inscrit dans la grande tradition de l’imagerie aérienne. Cependant, il cherche moins à magnifier un paysage spectaculaire qu’à restituer l’histoire et les évolutions des territoires qu’il photographie. L’artiste met en lumière les déplacements, les recompositions de l’espace, les effets du temps, les aménagements qui reconstituent les blocs, les frontières et les interstices.

Non content de mettre en évidence les aspects sublimes de notre planète vue d’en haut, il dénonce avec subtilité les excès environnementaux qui caractérisent nos sociétés contemporaines.



Robert Charles Mann - Impressions solaires – asinerie

Issue d’une résidence à Chaumont-sur-Loire, cette exposition de Robert Charles Mann restitue l’empreinte évolutive des courbes du soleil sur le site. Elle résulte d’un travail de six mois d’enregistrement, réalisé à l’aide de “solargraphes” que l’artiste a disposés en divers points du Domaine.

Dès que Robert réalise, à l’âge de huit ans, son premier tirage dans le labo de son père, il comprend ce que le monde de la photographie a de magique et cela avant même de faire sa première prise de vue.

Né en 1960 aux États-Unis, d’une mère pianiste concertiste et d’un père photographe, Robert Charles Mann grandit dans un univers artistique. L’influence de son environnement familial l’entraîne à entreprendre de front des études musicales et photographiques. Il suit des cours de musique à l’Université d’État de l’Ohio où il obtient, en 1980, un diplôme en Théorie et Performance à l’Institut de Musique à Hollywood, Californie.

Il poursuit ensuite des études d’astronomie, de photographie et de composition de musique contemporaine. En 1990 il obtient le diplôme “Platinum Printing” (tirage platine) du Maine Photographic Workshop à Camden, Maine. Puis en 1992 un diplôme de Pigment Printing (tirage au charbon) du Fine Print Studio du Musée de Düsseldorf.

Au cours des années 80, il participe à de nombreux projets comme le Art Club, qui soutient la réalisation de spectacles musicaux d’avant-garde à Los Angeles. Il reprend ses travaux de tirage photographique et se met à son compte pour financer ses divers projets artistiques. Rapidement, il devient l’un des tireurs les plus recherchés, il dirige le studio et assiste Herb Ritts pendant deux années. Il collabore avec Helmut Newton, Mary Ellen Mark, Peter Lindbergh, Sheila Metzner, Dennis Hopper et tant d’autres. Dans le même temps, il occupe le poste de photographe en chef du magazine Exposure. Il produit aussi, d’innombrables tirages pour les Éditions Twelve Tree & Twin Palms, ainsi que pour Hollywood Archives. Depuis ces vingt dernières années, Robert Mann a tiré plus d’un million de photos ! En 1989, ayant établi une solide réputation internationale de photographe et de tireur, il s’installe à Paris où il réside aujourd’hui.



Davide Quayola - Impressions végétales - galeries de la cour des jardiniers

Passionné, de longue date, par le lien entre tradition et modernité, Davide Quayola s’intéresse aux nouvelles technologies en ce qu’elles lui offrent un terrain de réflexion nouveau et particulièrement fertile.

Il montre, de novembre 2018 à fin février 2019, une série inédite d’images réalisées à l’occasion d’une résidence à Chaumont-sur-Loire.

Il s’agit d’une série de tirages photographiques à grande échelle en ultra haute résolution. Ce sont des images générées essentiellement par ordinateur qui possèdent un nombre considérable de données captées à l’aide d’un scanner 3D laser ultra précis.

Ce travail a permis de recueillir et d’enregistrer des millions de points de coordonnées en trois dimensions. Ces données ont été ensuite rassemblées et analysées par l’artiste.

Davide Quayola, dont la démarche se rapproche de la recherche scientifique, aime faire appel à différentes technologies et logiciels, en utilisant les algorithmes ou les techniques utilisées par la robotique. Avec beaucoup d’indépendance, il développe ses programmes et ses logiciels propres.

“J’essaie de découvrir d’autres langages pour générer de nouvelles esthétiques”, c’est ainsi que l’artiste évoque sa relation privilégiée aux instruments d’expression de son temps, qui lui permet de voir le réel autrement.



Santeri Tuori - Forêts imaginaires - galerie basse du fenil

Le photographe finlandais Santeri Tuori entretient une relation particulière avec la nature. Comme le font les peintres, cet artiste observe jusqu’à l’obsession les feuillages des arbres, les changements de lumière et de couleur sur le paysage.

Il capture, avec son appareil, les mêmes motifs, au même endroit, plusieurs fois, saison après saison. Il fusionne ensuite les couches de photographies, en créant ses propres paysages imaginaires.

Ce sont les photographies des mêmes arbres, prises à des périodes différentes et en surimpression, qui sont proposées dans cette série, avec parfois un mélange inattendu entre le noir et blanc et la couleur.

Ses images, irréelles, d’une incroyable densité, nous installent ainsi dans une sorte d’intemporalité fascinante.