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“When mechanics fail” article 2579
à la galerie Arondit, Paris

du 17 novembre au 29 décembre 2018 (prolongée jusqu'au 12 janvier 2019)



arondit.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Morgane Porcheron & Éric Gandit, le 20 novembre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Félix Pinquier, Man made sound, man made object (Sans titre provisoire), 2018. Bois, plâtre, résine, peinture et impression. 36 x 33 x 1300 cm.
2/  Fabien Léaustic, Cosmos doesn't care _ 2 (tirage 2/5), 2018. Papier velin d'Arches 230 gr, caisse américaine en chêne, impression jet d'encre. 105 x 78 cm.
3/  François-Noé Fabre, Drivin' Paint - Summer's mess, 2018. Tirage jet d'encre pigmentaire sur Ilford satiné (1/5). 145 x 98 cm.

 


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Interview de Morgane Porcheron & Éric Gandit, commissaires de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 20 novembre 2018, durée 7'31". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat : Morgane Porcheron & Éric Gandit



avec Sirine Ammar, Victor Cord’homme, Léa Dumayet, François-Noé Fabre, Fabien Léaustic - doctorant PSL SACRe – EnsadLab, Félix Pinquier et Morgane Porcheron.


Quand la mécanique flanche.

Tous ces moments, pas toujours expliqués, qui donnent la sensation d’un arrêt, d’une pause, qui se situe quelque part entre l’infini et le réel.

Les frontières ont disparu, laissant place à quelque chose d’insaisissable. Nous entendons par insaisissable tous ces moments qui sont hors norme, abandonnant les règles à l’imagination individuelle, à ce que pourrait en être la création imaginative, et également, pourquoi pas à l’imaginaire collectif.

Nous retrouvons ces moments dans toutes les mécaniques, qu’elles soient liées à la nature environnante, au rythme sociétal, ou à l’être humain en particulier. Intimement liés, ces trois éléments forment à eux seuls tous les ingrédients d’une magie, jamais effleurée le plus souvent par nos esprits, quand ils déraillent.

Les artistes imaginent et créent cet instant perdu quelque part dans le temps et hors champ, bien loin des rythmes normaux, et comme confronté à une sorte de violence interne, intrinsèque au caractère inhabituel de ce schéma. Avec ce schéma singulier, il s’agit de créer l’insaisissable, source d’un instant, qui se manifeste dans un bruit de lumière ou d’obscurité, ou pour une existence à la durée indéfinie.

Ces corps étrangers dans des mécaniques fluides se matérialiseront sous tous types de supports, médiums et techniques dont les dimensions et formes iront du microcosme au macrocosme.

Comme Héphaïstos créant ses automates aux mécaniques parfaites pour combler sa propre infirmité, les artistes regardent le monde et créent au travers de leurs oeuvres des mécaniques qui quelques fois interrogent la perception qu’ils ont de leur propre -et de notre propre- environnement.

Les mécaniques peuvent alors être distendues, dans leur immobilité même, au travers de la perception, nouvelle et inattendue, qu’elle impose au regardeur, perception proche de l’insaisissable. Elles peuvent être également dilatées, déformées dans leurs matières mêmes, proposant un véritable déraillement des mécaniques et ouvrant ainsi la porte à une nouvelle lecture des objets, à un nouveau récit. Les mécaniques peuvent enfin être réorganisées dans l’espace créant ainsi un véritable déraillement de ce qu’est l’ordre naturel des choses en proposant un nouvel agencement spatial. Ces trois axes sont ce que nous vous proposons de suivre avec l’exposition When mechanics fail.

Tout d’abord, abordons la perception. Nous la retrouvons chez Sirine Ammar avec des oeuvres où le vu et le non vu, le palpable et l’impalpable modifient la vision de la perception des mécaniques que nous en avons. Il s’agit au travers de son travail, de percevoir une certaine vision de l’insaisissable.

Figer la matière dans une temporalité donnée, comme pour en amorcer une nouvelle lecture au travers de laquelle seul l’insaisissable devient également perceptible, c’est le récit que proposent les oeuvres de François Noé Fabre.

Au travers de mécaniques presque mathématiques, Félix Pinquier, nous invite au fil de son travail artistique à transformer la perception de la réalité en métaphores visuelles, se rapprochant presque de certaines formes de la synesthésie.

Ensuite vient la matière, transformée, ré-imaginée, déroutant ainsi les mécaniques que nous connaissons.

Léa Dumayet avec ses équilibres tirés de déséquilibres qu’elle impose à ses oeuvres ouvre également la voie à de nouveaux récits de forçages contradictoires, quelques fois violents ou quelques fois plus poétiques.

Fabien Léaustic et Morgane Porcheron d’une manière très différente font dérailler les mécaniques naturelles vers de nouveaux objets. Le premier par une alchimie entre phénomènes biologiques et phénomènes teintés d’une certaine magie tente de reproduire les échos de la nature, laissant s’infiltrer dans ses matières l’insaisissable. La seconde, moins par magie que par réflexion, donne aux objets existants une nouvelle vie où l’imprévisible se mêle à la force des choses. Les deux donnent ainsi naissance à des oeuvres pour lesquelles les mécaniques classiques ont déraillé ouvrant le regard sur un essaim de nouvelles histoires.

Enfin, la troisième temporalité de cette exposition concerne paradoxalement l’agencement spatial.

Comme un nouvel ordre donné, une vision déconcertante mais ouvrant également la voie à une multitude d’interrogations, les mécaniques naturelles sont ici confrontées et finalement totalement dénudées. Victor Cord’homme nous propose au travers de son travail artistique une déconstruction des cohérences des mécaniques de la nature, et plus précisément dans son approche photographique la création de nouveaux espaces impossibles.

Quand les mécaniques flanchent.