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“Une saison roumaine au Centre Pompidou” article 2544
au Centre Pompidou, Paris

du 28 novembre 2018 au 20 mai 2019



www.centrepompidou.fr
http://saisonfranceroumanie.com/

 

© Anne-Frédérique Fer, extrait du parcours de la saison roumaine au Centre Pompidou, le 27 novembre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Isidore Isou, Traité de bave et d’éternité, 1951. Film cinématographique 35 mm noir et blanc, sonore, durée: 123’25”. Achat en 1976, Collection Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle. Copyright de l’oeuvre : © Adagp, Paris. Crédit photo / Photo crédit : © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Service de la documentation photographique du MNAM/Dist. RMN GP.
2/  Ghérasim Luca, Série Brésil Portfolio de 16 planches, 1960-1970. Collage : vignettes sur photographies “1900” Le Corcovado do largo dos Leõe[s]..., 1960 – 1970. Vignettes imprimées collées sur tirage gélatino-argentique monté sur carton, 22 x 16 cm. Carton support : env. 25 x 21,5 cm. Don de Mme Micheline Catti en 2009. Collection Centre Pompidou, Paris. Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle. Copyright de l’oeuvre : © Micheline Catti-Ghérasim Luca. Crédit photo / Photo crédit : © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP.
3/ Vue de l’atelier Brancusi. © Manuel Braun.

 


2583_saison-roumaine audio
Interview de Frédéric Paul, conservateur au Musée national d’art moderne
et coordinateur de la saison roumaine au Centre Pompidou,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 novembre 2018, durée 19'16". © FranceFineArt.
(Frédéric Paul est photographié dans l’exposition "L’entretien infini" de Ciprian Muresan et Serban Savu)

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat générale et coordination :
Frédéric Paul, conservateur au Musée national d’art moderne

Commissaires :
Damarice Amao, Assistante de conservation au Musée national d’art moderne
Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne
Calin Dan, Directeur du Musée national d’art contemporain, Bucarest
Mica Gherghescu, Chargée du développement des services à la recherche, Bibliothèque Kandinsky
Doina Lemny, Conservatrice au Musée national d’art moderne
Nicolas Liucci-Goutnikov, Conservateur au Musée national d’art moderne
Didier Ottinger, Directeur adjoint du Musée national d’art moderne
Frédéric Paul, Conservateur au Musée national d’art moderne
Pia Viewing, Commissaire au Jeu de Paume




Une saison roumaine au Centre Pompidou permet de mettre en exergue un extraordinaire laboratoire de créativité artistique, intimement et pleinement lié à l’écriture de l’histoire de l’art moderne et contemporain. La saison France-Roumanie 2019 est ainsi l’occasion de revenir sur un moment essentiel dans l’histoire des dynamiques culturelles internationales du 20e siècle, pour lesquelles Paris est longtemps restée la plaque tournante d’éclosion et d’affirmation et où les acteurs des scènes artistiques de l’Europe Centrale et de l’Est jouèrent un rôle de premier plan. À travers quelques figures fondatrices de la modernité artistique et des avant-gardes, le Centre Pompidou donne à voir et revoir l’extrême richesse de ses fonds par des expositions, installations, accrochages et parcours thématiques.

Le Centre Pompidou possède, avec l’atelier Brancusi, une icône absolue de l’art moderne. Il constituera ainsi l’un des principaux repères de cette saison avec une installation du créateur visionnaire et performeur charismatique Mihai Olos (1940 – 2015), puis une rencontre entre Ciprian Muresan et Serban Savu qui transformera l’atelier en un observatoire, voire une chambre d’écho. Un dialogue inédit s’établira aussi au Musée entre Matisse et Pallady autour de La Blouse roumaine ; une exposition Andre Cadere (1934 – 1978) disséminera une cinquantaine d'oeuvres de l'artiste dans les collections permanentes, parallèlement au parcours Ponctuations, promenade jalonnée d’oeuvres de Mircea Cantor, Victor Man, Bratescu, Brudascu, Grigorescu, pour n'en citer que quelques uns.

L’espace Focus accueillera Héros-Limite, une présentation du travail de Gherasim Luca (1919 – 1994) ; la Galerie Zéro quant à elle, présentera un autre dialogue entre les artistes Ciprian Muresan et Serban Savu ainsi qu’une installation d’Adrian Ghenie. Enfin, la Galerie du Musée rendra hommage, en 2019, à l’oeuvre insolente autant qu’intempestive d’Isidore Isou (1925 – 2007) avec une grande monographie.



Les expositions - à partir du 28 novembre 2018


Matisse-Pallady et la Blouse roumaine. Deux artistes sous la censure
musée, niveau 5, salle 7
commissariat : Doina Lemny (Conservatrice au Musée national d’art moderne)

Amis de longue date, depuis leur formation dans l’atelier de Gustave Moreau, Matisse et Pallady ont entretenu une correspondance pendant la deuxième guerre, lorsque l’artiste roumain rentre en Roumanie afin d’organiser son exposition rétrospective à l’Athénée roumain (2 – 30 mai 1940). Pallady ne pourra plus obtenir le visa de sortie de son pays. Matisse l’encourage à résister et à continuer à travailler : c’est au cours de cette période qu’il peindra La Blouse roumaine et La Dormeuse (Le Rêve) . Matisse envoie à Pallady des dessins représentant des étapes de la réalisation de ses peintures ainsi que des portraits de son ami roumain. À son tour, Pallady réalise un portrait de Matisse, plusieurs autoportraits et des peintures en suivant les conseils de son ami français. L’exposition présentera les oeuvres réalisées par les deux artistes amis au cours de cette période, des lettres illustrées conservées aux archives Matisse aussi bien qu’à la Bibliothèque nationale de Roumanie, ainsi que des photographies évoquant la démarche de Matisse.


Mihai Olos
atelier Brancusi
en collaboration avec le Musée national d’art contemporain (MNAC), Bucarest.
commissariat : Doina Lemny (Conservatrice au Musée national d’art moderne), Mica Gherghescu (Chargée du développement des services à la recherche, Bibliothèque Kandinsky) et Calin Dan (Directeur du MNAC, Bucarest)

Créateur prolifique, sculpteur, peintre, dessinateur infatigable, architecte visionnaire, poète-chantre, bricoleur astucieux et performeur charismatique, Mihai Olos (1940 – 2015) reste une des figures les plus remarquables de l’art roumain de la deuxième moitié du 20e siècle. Assimilant l’héritage fondateur de Brancusi, il saura concevoir un univers formel et conceptuel qui condense la logique immuable des éléments traditionnels circonscrits à l’espace de sa région natale, Maramures, et la projette dans des constructions modernistes intégrant la leçon constructiviste et cinétique. Structure essentielle de son vocabulaire, le module géométrique complexe, dévient signe chargé d’une matrice universelle, démultiplié à l’infini et capable d’englober le monde environnant dans un véritable « Olospolis ». À travers une installation, ce cabinet revient sur les énergies en puissance contenues par les signes et les formes essentielles savamment conçues par un artiste total.


André Cadere. Pas à pas
musée, dans le parcours des collections
commissariat : Frédéric Paul (Conservateur au Musée national d’art moderne)

C’est une exposition d’un genre inédit que suggère la personnalité d’André Cadere (1934-1978). Artiste nomade, c’est à une promenade dans les collections qu’invite ce projet. Roumain, né à Varsovie, Cadere s’installa en 1967 à Paris, où il fit la rencontre déterminante d’Isidore Isou avant celle de l’avant-garde parisienne du moment (Le Gac, Boltanski, Sarkis…). En 1972, il élabore sa première Barre de bois rond, bâton de pèlerin peint de couleurs vives selon une combinatoire minimaliste très singulière, qu’il porte avec lui au gré de ses pérégrinations, inventant en passant un nouveau genre d’exposition et d’intervention artistique. Des oeuvres de Cadere seront dispersées dans le parcours permanent des collections, discrètes mais omniprésentes.


Gherasim Luca. Héros-limite
musée, niveau 5, salle focus
commissariat : Mica Gherghescu (Chargée du développement des services à la recherche, Bibliothèque Kandinsky)

Né en Roumanie dans un milieu juif, Gherasim Luca (1919-1994) est en contact avec les langues allemandes et françaises dès les années 1930. Il rencontre alors Victor Brauner qui le rapproche des surréalistes. Il quitte définitivement la Roumanie pour s’installer en 1952 à Paris, où il vit avec le statut précaire d’apatride. Gherasim Luca compte comme l’un des plus grands poètes du 20e siècle. Il a aussi développé une oeuvre plastique, notamment à travers la série des Cubomanies, remploi par déconstruction d’oeuvres majeures de l’histoire de l’art (Holbein, Piero della Francesca, Zurbaran, Ingres…).


Ciprian Muresan et Serban Savu. L’entretien infini
musée, niveau 4, galerie zéro
commissariat : Frédéric Paul (Conservateur au Musée national d’art moderne)

Ciprian Muresan (né en 1977) et Serban Savu (né en 1978) ont achevé leurs études en 2001 à l’Université d’art et de design de Cluj. Ils sont liés par une solide amitié et partagent encore dans cette ville le même atelier. D’ailleurs, malgré les apparences, leurs recherches présentent beaucoup de points communs. Le premier tend à compiler l’histoire de l’art en un indéchiffrable palimpseste. Le second surprend par ses sources entremêlées : du Réalisme socialiste à la peinture religieuse. Et tous deux scrutent leur environnement ordinaire avec une précision d’astronome. Les réunir éclairera contrastes et affinités.


Adrian Ghenie. The darwin room, 2013-2014
musée, niveau 4, galerie zéro
commissariat Bernard Blistène (Directeur du Musée national d’art moderne)

Figure majeure de l’école de Cluj, Adrian Ghenie (né en 1977) est peintre et archéologue de la peinture. Ses sources relèvent de la grande histoire de l’art comme de l’histoire tout court, dont il met en scène les funestes protagonistes comme Hitler, Ceausescu ou les grandes figures intellectuelles comme Freud et Darwin. Le Musée national d'art moderne a reçu en 2014 le don d’un tableau important de Ghenie (Pie Fight Interior 11, 2014) très représentatif de son style expressionniste à la technique sophistiquée, caractérisée par les collages, superpositions et glissements de matière. L’artiste offre aujourd’hui une installation fondée sur le très programmatique tableau de Rembrandt conservé au Louvre : Le philosophe en méditation, 1632. Les deux oeuvres dialogueront pour de bon au Centre Pompidou.


Ponctuations. Parcours dans les collections
musée, niveau 4 et 5
Commissariat : Nicolas Liucci-Goutnikov (Conservateur au Musée national d’art moderne)

Les collections du Musée sont traversées par la présence roumaine, dont les avant-gardes sont-elles-mêmes imprégnées : Brancusi, Tzara, Brauner, Lotar, Herold, Janco, etc. Mais des contemporains ont également enrichi ce panorama récemment : Mircea Cantor, Adrian Ghenie, Victor Man, Ciprian Muresan, pour les plus jeunes, et aussi Bratescu, Brudascu, Grigorescu, pour les aînés, pour n’en citer que quelques uns… L’accrochage permanent des collections reflètera cette présence déterminante.



Les expositions – en 2019


Isidore Isou
musée, niveau 4, galerie du musée – du 6 mars au 20 mai 2019
Commissariat : Nicolas Liucci-Goutnikov (Conservateur au Musée national d’art moderne)

Prolifique, excessive jusqu’au scandale, l’oeuvre d’Isidore Isou (1925-2007) est celle d’un penseur autant que d’un poète, d’un cinéaste ou d’un artiste. Fondateur du Lettrisme, Isou promeut le renouvellement total des arts, avant de concevoir un système susceptible de révolutionner toutes les branches de la science. Arrivé de Roumanie en France dans l’immédiat après-guerre, Isou ne tarde pas fédérer autour de lui ce qui constitue sans doute aujourd’hui la dernière des avant-gardes parisiennes.


Ciprian Muresan et Serban Savu. L’atelier sans fin
atelier brancusi – du 3 avril au 1er juillet 2019
commissariat : Frédéric Paul (Conservateur au Musée national d’art moderne)

Hôtes de Brancusi dans son atelier, Ciprian Muresan et Serban Savu dialoguaient déjà en début de Saison sous sa bienveillante aura puisqu’un ensemble de dessins et de photos du maître moderne s’intercalaient entre leurs oeuvres en Galerie Zéro. Le rapprochement est cette fois plus volontariste et il témoigne de la conception dynamique qu’ont les deux artistes de ce que, pour tous, devrait toujours être un musée : un atelier, un laboratoire, un observatoire, un levier, un révélateur, voire une chambre d’écho... L’atelier Brancusi devenu musée ne saurait être à ce titre un sanctuaire, c’est le coeur battant de la modernité qui nous est laissé en héritage et dont le chantier n’est pas près d’être abandonné.



Les expositions – en Roumanie


Eli Lotar - du 18 avril au 14 juillet 2019
musée national de la littérature, Bucarest (directeur Ion Cristescu) en partenariat avec le musée national des collections d’art
commissariat : Damarice Amao (Assistante de conservation au Musée national d’art moderne) et Pia Viewing (Commissaire au Jeu de Paume)

Photographe et cinéaste, Eli Lotar a marqué l’avant-garde parisienne. Son oeuvre décisive est ici examinée sous un nouveau jour, à travers son parcours allant de la Nouvelle Visio, au cinéma documentaire, ses déambulations dans la ville ou ses portrais, la capture des corps en mouvement, sans oublier son engagement social et politique. Itinérance de l’exposition présentée en 2017 au Jeu de Paume.


Gherasim Luca – du 18 avril au 14 juillet 2019
musée de la littérature, Bucarest
commissariat : Mica Gherghescu (Chargée du développement des services à la recherche, Bibliothèque Kandinsky).