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“Fernand Khnopff” Le maître de l’énigme
au Petit Palais, Paris

du 11 décembre 2018 au 17 mars 2019



www.petitpalais.paris.fr

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 10 décembre 2018.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Fernand Khnopff, Portrait de Marguerite Khnopff, 1887. Huile sur toile, 96 x 74,5 cm, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles (dépôt).MRBAB, Bruxelles. Photo F. Maes.
2/  Fernand Khnopff, Portrait de Mademoiselle Van der Hecht, 1889. Huile sur toile, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles. Crédit : Photo J. Geleyns/ Art Photography.
3/  Fernand Khnopff, Le masque au rideau noir, 1892. Crayon et pastel sur papier, 26,5 x 17 cm, collection particulière. © Christie’s Images/ Bridgeman Images.

 


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Interview de Dominique Morel, conservateur général au Petit Palais et co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 10 décembre 2018, durée 10'07". © FranceFineArt.com.

 


extrait du communiqué de presse :

 

commissariat :
Michel Draguet, directeur des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Dominique Morel, conservateur général au Petit Palais




Le Petit Palais est heureux de présenter au public une exposition inédite dédiée à Fernand Khnopff grâce au soutien exceptionnel des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Artiste rare, le maître du Symbolisme belge n’avait pas bénéficié de rétrospective à Paris depuis près de quarante ans. L’exposition du Petit Palais rassemble des pièces emblématiques de l’esthétique singulière de Fernand Khnopff, à la fois peintre, dessinateur, graveur, sculpteur et metteur en scène de son oeuvre. L’exposition évoque par sa scénographie le parcours initiatique de sa fausse demeure qui lui servait d’atelier et aborde les grands thèmes qui parcourent son oeuvre, des paysages aux portraits d’enfants, des rêveries inspirés des Primitifs flamands aux souvenirs de Bruges-la-morte, des usages complexes de la photographie jusqu’aux mythologies personnelles placées sous le signe d’Hypnos. Près de 150 oeuvres dont une large part provient de collections privées, offriront un panorama inédit de l’oeuvre de Fernand Khnopff.

À la fois point de départ et fil rouge de l’exposition, la maison-atelier de Khnopff est un véritable « temple du Moi » au sein duquel s’exprime pleinement sa personnalité complexe. À travers une scénographie qui reprend les couleurs de son intérieur – bleu, noir, blanc et or, le parcours évoque les obsessions et les figures chères à l’artiste : du portrait aux souvenirs oniriques, du fantasme au nu. Après une salle introductive recréant le vestibule de son atelier et évoquant l’architecture de sa demeure, le parcours débute avec la présentation de peintures de paysages de Fosset, petit hameau des Ardennes belges où Fernand Khnopff passe plusieurs étés avec sa famille. De ces paysages de petit format, saisi sur le vif, on perçoit tout de suite chez l’artiste un goût pour l’introspection et la solitude. Une autre facette de son oeuvre, beaucoup plus connue du grand public, est son travail sur le portrait. Khnopff représente des proches comme sa mère, des enfants qu’il dépeint avec le sérieux d’adultes, parfois des hommes. Mais le plus souvent, il s’agit de figures féminines, toute en intériorité et nimbées de mystère. Sa soeur Marguerite avec qui il noue une secrète complicité devient son modèle, sa muse.

C’est elle encore que l’on retrouve représentée sept fois dans un grand pastel intitulé Memories qui en raison de sa fragilité n’a pu voyager pour l’exposition. Il est évoqué à travers des esquisses et des études de détail ainsi que par un dispositif multimédia.

Marguerite est également le sujet de nombreux portraits photographiques. Khnopff va en effet s’intéresser à ce medium avec beaucoup d’intérêt. L’artiste utilise ce procédé moderne au service de son art afin d’étudier la pose et la gestuelle de son modèle favori qu’il déguise en princesse de légende ou en divinité orientale. Il fait également photographier un certain nombre de ses oeuvres par un professionnel de renom, Albert Edouard Drains dit Alexandre, et retravaille les tirages par des rehauts de crayon, d’aquarelle ou de pastel. Comme d’autres peintres symbolistes, l’artiste est fasciné par les mythes antiques. Parmi les obsessions de Khnopff, la figure d’Hypnos, le dieu du Sommeil apparaît de manière récurrente.

La petite tête à l’aile teintée en bleu, couleur du rêve, est représentée la première fois en 1891 dans le tableau I Lock My Door Upon Myself. Hypnos est l’objet de plusieurs tableaux tout comme la Méduse ou bien encore OEdipe qui esquisse dans le tableau Des caresses un étrange dialogue avec un sphinx à corps de guépard.

On retrouve également une série de dessins et de tableaux de nus sensuels exaltant la féminité. Ces femmes à la chevelure rousse, vaporeuse, au regard insistant, représentées dans un halo semblent tout droit sortie d’un songe. Mais, contrairement aux héroïnes de Klimt peintes à la même époque, elles ne paraissent aucunement en proie aux tourments de la chair. Elles sont plutôt des représentations de l’«éternel féminin ».

En fin de parcours, le visiteur retrouve plusieurs tableaux de Bruges, ville, elle aussi énigmatique, où Khnopff vécut jusqu’à l’âge de six ans. La nostalgie de ces années d’enfance mêlée à une admiration pour les primitifs flamands lui fait associer certaines de ses vues de Bruges à un portrait de femme ou à un objet symbolique renvoyant à la cité des Flandres.

Ce parcours s’accompagne de dispositifs de médiation innovants permettant au public de mieux comprendre l’oeuvre de Khnopff ainsi que le Symbolisme européen. En effet, en référence aux diffuseurs de parfum présents dans sa maison-atelier, quatre stèles audio-olfactives ponctuent l’exposition et permettent de sentir un parfum et d’entendre en simultané une musique et un poème liés aux oeuvres exposées, recréant ainsi cette atmosphère de résonances entre les arts et les sens, chères aux symbolistes. Les visiteurs sont également invités à s’installer dans le « salon symboliste » qui propose des livres, des photographies, une stèle audio-olfactive, des animations littéraires, théâtrales et musicales évoquant les liens tissés entre les différents arts à cette époque.