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“Julia Gault” Onde de submersion
à l’Espace d’art contemporain Camille Lambert, Juvisy-sur-Orge

du 12 janvier au 23 février 2019



www.portesessonne.fr/Sortir-et-decouvrir/Ecole-et-Espace-d-art-contemporain-Camille-Lambert

juliagault.com

 

© Anne-Frédérique Fer, visite de l'exposition avec Julia Gault, le 12 janvier 2019.

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Légendes de gauche à droite :
1/  Julia Gault, Bien que le monde se renverse, 2017. Bâche imprimée, tubes de cuivre. Dimensions variables. Pièce unique.
2/  Julia Gault, Kairos, 2018. Terre vivante, fer à béton. 25 x 25 x 250 cm. Pièce unique.
3/  Julia Gault, Où le désert rencontrera la pluie, 2018. Terre de faïence crue, eau de pluie. Dimensions variables. Pièce unique.

 


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Interview de Julia Gault,
par Anne-Frédérique Fer, à Juvisy-sur-Orge, le 12 janvier 2019, durée 14'45". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Julia Gault définit son travail comme une recherche sur la précarité de la posture verticale, se tenir soi-même debout ou la possibilité d’intervenir sur les conditions de cette verticalité dans l’espace. Défi de la pesanteur terrestre, à la fois physique et psychologique, cette démarche ne cherche pas tant à construire qu’à s’interroger sur les conditions de réalisation de l’improbable.

La gravité, les caractéristiques internes des matériaux mais aussi des technologies, tout pourrait se résumer dans la beauté et l’éphémère d’un château de carte ou de la tension d’un équilibriste.

La splendeur de l’élévation est son inspiration, en ce que les montagnes elles-mêmes, n’échappant pas à l’érosion, manifestent avec le temps leur propre fragilité. Cette observation qu’elle décline dans ses sculptures de briques, de verre ou d’éléments prélevés dans la nature prend d’ailleurs souvent pour point de départ le paysage et l’environnement naturel, citant parfois l’expérience personnelle d’un éboulement de terrain dans la favela de Rio de Janeiro où elle a vécu.

Le propos même de ses sculptures, vidéos et installations se construit souvent sur ce principe de construction et de fragilité, d’ascendance et de dépense d’énergie et d’opposition des forces. Manifestant le désir de faire l’expérience de ses propres oeuvres, l’artiste se confronte souvent physiquement à ses sculptures, essayant d’aller au bout de ses propres limites et acceptant que leur format soit lié à ses limites corporelles personnelles, construisant une sorte de modulor de l’effort.

Cette façon de repousser ses limites physiques n’est pas éloignée de cette fatigue qui accompagne dans certaines cultures le dépassement d’un état (la danse, le jeûne), destiné à faciliter un accès psychique à d’autres dimensions. C’est précisément ce en quoi le travail de Julia Gault atteint une dimension transcendante et quasi-spirituelle. La tentative d’ascension de ses sculptures et la fragilité qui les affecte, représentent la métaphore sensible d’une élévation spirituelle prisonnière de son incarnation. Sisyphe pourrait être son mentor.

Texte de Matthieu Lelièvre