contact rubrique Agenda Culturel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

“Position latérale de sécurité” article 2616
à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris

du 30 janvier au 20 avril 2019



www.betonsalon.net

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 29 janvier 2019.

2616_Betonsalon2616_Betonsalon2616_Betonsalon
Légendes de gauche à droite :
1/  Dala Nasser, Sans titre (détail), 2018. Sumac, menthe, charbon, latex liquide, habillage d’échafaudage, résine,190 x 130 cm. Courtesy de l’artiste.
2/  Nathanaëlle Herbelin, Layla, 2016. Huile sur toile, 130 x 185 cm. Courtesy de l’artiste.
3/  Xinyi Cheng, Coiffeur, 2017. Huile sur lin, 80 x 140 cm. Courtesy galerie Balice-Hertling, Paris.

 


2616_Betonsalon audio
Interview de Guslagie Malanda, co-commissaire de l'exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 29 janvier 2019, durée 10'53". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Guslagie Malanda, curatrice indépendante & Lucas Morin, responsable des expositions à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche



avec : Thelma Cappello, Xinyi Cheng, Nathanaëlle Herbelin, Liverpool Black Women Filmmakers & Rehana Zaman, Georgia Lucas-Going, Adrian Mabileau Ebrahimi Tajadod, Dala Nasser, Kameelah Janan Rasheed, Hamid Shams, Patrick Staff

Bétonsalon - Centre d’art et de recherche est heureux de présenter Position latérale de sécurité, une exposition collective qui interroge la place de la violence et des conflits dans les relations sociales et politiques. Les dix artistes mettent en évidence le régime d’émotions et d’affects créé par la violence, avec une attention particulière à la manière dont elle s’incarne dans des récits singuliers et intimes. L’exposition présente des nouvelles productions ainsi que des oeuvres existantes dans des formats adaptés à l’espace de Bétonsalon. Elle est la première présentation en France des oeuvres des Liverpool Black Women Filmmakers & Rehana Zaman, de Georgia Lucas-Going, de Dala Nasser, de Kameelah Janan Rasheed et de Patrick Staff.

Qu’elle soit sociale ou physique, la violence constitue un mode de discours controversé qui met en évidence des sociétés et des individus en conflit. La violence marque une rupture dans le dialogue et l’établissement de nouveaux rapports de force, de domination, et aussi de résistance qui placent ses acteurs et actrices dans une position où la neutralité n’est plus possible. Qu’il s’agisse de violence de classe, de race ou de genre, on peut en être à l’origine, en être victime ou en être complice, mais jamais témoin innocent. L’artiste n’est pas hors de cette relation mais en fait partie, lui donnant une responsabilité particulière.

Les artistes participant à Position latérale de sécurité interrogent le rôle et la construction de la violence dans leurs sociétés. Ils et elles questionnent la légitimité de celles et ceux qui l’exercent, brouillant la binarité des statuts de victime et de coupable. Chacune des oeuvres aborde, avec des degrés d’implication différents, des conflits que les artistes ne refusent pas de regarder. Tous et toutes prennent le parti de politiser les corps et les émotions, lieux intimes où se déploient la violence et les luttes de pouvoir.

L’exposition établit des dialogues formels entre jeunes artistes et artistes plus confirmé.e.s, créant une suite d’échanges intimes et personnels. Elle engendre aussi des conversations politiques entre des artistes influencé.e.s par les pratiques queer et féministes intersectionnelles bien établies Outre-Manche et Outre-Atlantique, dans le contexte d’une scène française qui s’interroge sur la manière d’adapter ce vocabulaire et ces récits à ses enjeux propres.

Certaines oeuvres mettent l’accent sur des pratiques politiques collectives, notamment la vidéo How Does an Invisible Boy Disappear?, issue de la collaboration entre le collectif Liverpool Black Women Filmmakers et l’artiste Rehana Zaman. L’oeuvre traite de la violence sociale des relations raciales et urbaines en Angleterre, les mêlant aux discours, peurs et désirs d’un groupe d’adolescentes du quartier défavorisé de Toxteth à Liverpool. L’artiste, poétesse et éducatrice Kameelah Janan Rasheed investit la baie vitrée de Bétonsalon avec des slogans-poèmes, interpellant le public face aux discours qui questionnent la légitimité de la colère, la rage et la violence des groupes opprimés. Les peintures de Xinyi Cheng et Nathanaëlle Herbelin mettent en relation des corps avec leur environnement, où se nouent gestes quotidiens, jeux de pouvoir et tragédies qui les dépassent. Le film de Patrick Staff, depollute, considère sans concession la matérialisation du politique, jusqu’à la violence faite à son propre corps. Les clips performés de Georgia Lucas-Going jouent d’un humour cinglant et personnel qui contrebalance et appuie la gravité des thèmes évoqués ; un humour également présent dans les installations sculpturales de Thelma Cappello et Adrian Mabileau Ebrahimi Tajadod. Dans Comfort Zone, les délicats slings de back-room d’Hamid Shams rappellent l’ambiguïté des rapports de domination et de soumission à travers un environnement à la fois public et domestique. Enfin, les bannières abstraites de Dala Nasser offrent un rapport plus distant mais non moins incisif aux matières premières qui composent la violence du monde.