1/ 2/ 3/ Lauren Huret, Manila stories (chasing ghosts on social media), 2018. Vidéos HD, format vertical, durée indetérminée.
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extrait du communiqué de presse :
Commissaire de l’exposition : Claire Hoffmann, responsable de la programmation arts visuels du Centre culturel suisse.
Le travail de Lauren Huret repose sur la notion de secret, sur un quelque chose à découvrir. Ces dernières années, elle s’est intéressée aux croyances, mythes, idées et fantasmes qui naissent dans les zones d’ombre que projette l’amoncellement de nouvelles technologies.
Pour sa première exposition personnelle en France, Lauren Huret se penche sur un aspect particulièrement invisible d’Internet : l’effacement d’images qui, paradoxalement, laissent des traces. Pour gérer le flux d’images violentes, offensives et traumatisantes qui se déversent sans-cesse sur les plateformes tels que Facebook ou Instagram, ceux-ci font appel à des entreprises de sous-traitance qui emploient des centaines de milliers de personnes dont la profession, content manager, consiste à trier et censurer ces contenus. Exposés à des dizaines de milliers d’images traumatisantes chaque jour, soumis à des conditions de travail effrayantes, les content managers — qui travaillent principalement à Manille, aux Philippines — n’ont accès à aucun support psychologique et sont tenus au silence par des rapports obscurs liés à la sous-traitance.
Lauren Huret associe ses recherches à une pratique documentaire de terrain, à Manille, en filmant les lieux de travail. Dans son nouveau film et par le biais d’une maquette architecturale, qui reflète le système labyrinthique de ces bureaux et ces réseaux, elle joint des aspects documentaires à un imaginaire surréel, fantasmé, hanté, évoquant la nature obscure et obscurcie de ce travail.
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