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“Theaster Gates” Amalgam
au Palais de Tokyo, Paris

du 20 février au 12 mai 2019



www.palaisdetokyo.com

 

© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 18 février 2019.

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1/ 2/ 3/  Theaster Gates, Vue d’installation au studio. Courtesy Theaster Gates. Photo: Chris Strong.

 


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Interview de Jean de Loisy, ancien président du Palais de Tokyo, programmateur de la Saison "Sensible"
et directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 février 2019, durée 4'52". © FranceFineArt.

 


extrait du communiqué de presse :

 

Commissaire : Katell Jaffrès



« Rien n’est pur au final...
Mer de bois,
Îlot de débat.
Une exposition peut-elle commencer à renverser les
vérités négatives de l’histoire d’un lieu ? »
 (1)

Couvrant la sculpture, la peinture, la céramique, la vidéo, la performance et la musique, la pratique de Theaster Gates s’inspire et accompagne à la fois des projets ambitieux de rénovation urbaine par la création de centres et d’archives de la culture noire. En une seule décennie, il a mis au point de nouveaux modèles fascinants de construction du patrimoine, de transformation sociale et de création artistique.

Pour sa première exposition personnelle dans un musée en France, Gates a lancé un projet entièrement nouveau qui explore les histoires sociales des migrations et des relations interraciales en utilisant un épisode précis de l’histoire américaine pour aborder les questions plus vastes de l’asservissement des Noirs ainsi que de la domination sexuelle impériale et du mélange racial qui en a résulté.

Le point de départ de l’exposition est l’histoire de l’île de Malaga, dans l’État du Maine, aux États-Unis. En 1912, le gouverneur du Maine expulsait de Malaga la population la plus pauvre, une communauté mixte interraciale d’environ quarante-cinq personnes. Ces malheureux individus furent forcés de se disperser, d’errer ou d’être internés. Le nom de « Malaga » devint une insulte, une stigmatisation. L’île est depuis restée inhabitée et la nature y a retrouvé ses droits.

Le terme technique « amalgame » – quasi anagramme de Malaga – a également été utilisé par le passé pour désigner les mélanges raciaux, ethniques et religieux. Pour Gates, il a acquis une signification encore plus chargée, poussant sa pratique vers de nouvelles explorations formelles et conceptuelles. Pensée en quatre parties (Altar/Autel, Island Modernity Institute and Department of Tourism/Institut de la Modernité et Département du Tourisme de l’Île, Dance of Malaga/Danse de Malaga et So Bitter, This Curse of Darkness/Si amère, cette malédiction des ténèbres), l’exposition invite le public à pénétrer un récit non linéaire qui combine terre, lumière, texte, danse et musique : un hommage, un rappel et une question ouverte.


(1) Theaster Gates, conversation avec Jean de Loisy et Katell Jaffrès. Paris, juillet 2018.






Exposition proposée dans le cadre de la saison Sensible

« Sensible », la nouvelle saison du Palais de Tokyo s’ouvre sur des mouvements incertains : ceux de l’action combinée des eaux et des vents. Une balise maritime est suspendue au-dessus de nos têtes sans que l’on puisse anticiper sa trajectoire. Baromètre infatigable des humeurs de la nature, elle est ce que le mathématicien Henri Poincaré nommait « la sensibilité aux conditions initiales » : les mouvements imprévisibles entraînés par l’introduction d’une modification infime dans un système chaotique.

C’est cette matière instable que travaillent les artistes présentés dans cette saison. Theaster Gates, Angelica Mesiti, Julien Creuzet, Louis-Cyprien Rials, Julius von Bismarck et Franck Scurti. Tous portent une attention particulière aux mouvements : dans les histoires sociales, les migrations, les héritages culturels ou bien dans le déracinement et la transposition des signes et des gestes du quotidien.

Ils nous montrent que dans un monde chaotique, la mise en contact de différentes cultures produit des mouvements imprévisibles. Être sensible, c’est changer au contact de l’autre, c’est mettre en relation les imaginaires du monde, c’est produire les devenirs imprévisibles de nos destins mélangés.